Mukti ou la libération est notre nature. C'est un autre nom pour nous.
Le fait de vouloir mukti est en réalité très comique.
C'est comme un homme qui est à l'ombre, il quitte volontairement l'ombre et va au soleil, il ressent alors l'intensité de la chaleur et fait de grands efforts pour retourner à l'abri, puis se réjouit : " L'ombre est absolument magnifique ! Je l'ai enfin atteinte ! "
Nous faisons exactement la même chose. Nous ne sommes pas différents de la réalité. Nous nous imaginons être différents, nous créons le bheda bhava (sentiment de différence) puis nous entreprenons une grande sadhana (pratiques spirituelles) pour nous débarrasser de ce sentiment de différence et réaliser l'unicité. Pourquoi imaginer ou créer le bheda bhava pour le détruire ensuite ?"
La raison pour laquelle vous n’êtes pas réalisé est votre seule conviction de ne pas l’être.
Tout ce qui est nécessaire est de nous débarrasser de fausse notion que nous sommes captifs. Aussi longtemps que l’on désire la libération, aussi longtemps, vous pouvez le croire, on demeure en servitude.
La vérité est que vous n’êtes pas le corps. Le Soi ne se déplace pas, c’est le monde qui se déplace en lui. Vous êtes simplement ce que vous êtes, il n’y a pas en vous le moindre changement.
Si l’idée « je suis le corps » est acceptée, les « moi » sont multiples. L’état dans lequel cette idée disparaît est le Soi puisque dans cet état il n’y a pas d’autre objet. C’est pour cette raison que le Soi est regardé comme étant le « un » seulement.
Un disciple qui avait demandé la grâce de Maharshi et obtenu pour réponse : « Vous l’avez », ressentit une vibration, une légère pression, au milieu de la poitrine. Il éprouva une grande joie et une grande paix.
Plus tard, il questionna Maharshi à ce sujet et celui-ci lui dit : « Accrochez-vous à cette sensation toutes les fois que l’esprit est agité. »
On ressent cette sensation en diverses circonstances, dans les moments de peur et d’exaltation, toujours au niveau du Cœur. On lui attribue à tort certaines causes et on l’associe au corps physique, alors qu’en réalité il ne dépend de rien ; c’est le Soi. Si l’attention se fixe sur lui, et que l’on parvient à le ressentir en permanence et spontanément, c’est l’état de Réalisation.
Regardez à partir de quoi vous êtes en train de regarder.
Et voyez comment c'est ici, exactement où vous êtes.
C'est comme plonger son regard dans la vacuité.
Le Soi est, d'une façon certaine, dans le champ d’expérience de chacun, mais non pas tel qu'on l'imagine. Il est simplement tel qu'il est.
Ce que l'on n'est pas capable de connaître, même après des années de conversation, peut être appréhendé instantanément dans le silence... Le silence est le plus haut et le plus efficace des langages.
Page 97 :
Q : Est-ce que je dois répéter « Qui suis-je ? » comme un mantra ?
R : Non, « Qui suis-je ? » n’est pas un mantra. Cela veut dire que vous devez découvrir à quel endroit surgit en vous la pensée « je » qui est la source de toutes les autres pensées.
Q : Dois-je méditer sur « je suis Brahman » (aham Brahmasmi ?)
R : Cette phrase n’est pas faite pour nous faire penser : « je suis Brahman ». « Je » [aham] est connu de tous. Brahman demeure en chacun de nous sous la forme de « Je ». Découvrez le « Je ». Le « Je » est déjà Brahman. Vous n’avez pas besoin de l’exprimer dans votre pensée. Découvrez simplement le « Je ».
C'est l'état sans effort, de paix alerte et éternelle
L'absence d'effort, en demeurant conscient, est l'état de félicité.
Vous êtes « conscience », « Conscience» est un autre nom pour vous. Du moment que vous êtes conscience, il n'y a pas besoin de l'atteindre ni de la cultiver. Tout ce que vous avez à faire, c'est de cesser d'être conscient d'autres choses, c'est-à-dire de ce qui n'est pas le Soi. Si vous cessez d'y prêter attention, alors, seule demeure la pure conscience, et c'est cela le Soi.