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Critique de Pancrace


J'ai eu plus de mal à franchir le seuil du Karnak café que de pénétrer dans l'immeuble Yacoubian (Alaa El Aswany) bien que ces deux sites ont été, par la force de ces écrivains, les creusets de la vie sociale, économique et politique de l'Egypte post-révolutionnaire.

L'hospitalité égyptienne légendaire n'en est pas la cause, plutôt la teneur du propos axé principalement sur la politique et la répression du récent régime socialiste Nassérien.

Au travers d'une ancienne gloire de la danse toujours séduisante, propriétaire du Karnak café, Naguib Mahfouz nous entraîne dans les tourments des habitués de l'établissement allant des vieux amoureux transis de la Qurunfala aux jeunes étudiants « enfants de la révolution ».

L'atmosphère s'assombrit et devient dramatique lorsque ce microcosme est chamboulé par les multiples arrestations des universitaires.
S'ensuivent questions et supplices qui contraignent à la délation et à la corruption.
Certains se feront indicateurs pour éviter à d'autres, par amour ou amitié, d'atroces tortures.

Cette critique acerbe sur le régime en place est ma première découverte de cet écrivain, prix Nobel de littérature. Je m'attendais à une écriture plus prenante, plus attachante.
Est-ce dû au sujet aride et sévère qui défend toute fantaisie, toute poésie?

J'imagine que ce roman ne doit pas être une oeuvre majeure de Mahfouz, sûrement écrit pour dénoncer les déficiences d'un régime balbutiant qui devait avoir peur de lui-même.

Extrait :
- le véritable ennemi des Arabes ce sont les Arabes eux-mêmes.
- Leurs dirigeants, tu veux dire ?
- Ou plutôt, leurs gouvernements !
- Tout repose sur l'union des peuples arabes et leurs efforts conjugués.
- Il faut tout reprendre de l'intérieur, c'est la seule issue.
- Parfait ! Revenons à la religion ! la religion, c'est tout !
- Revenons plutôt au communisme.
- Non ! A la démocratie.
- Pour que les Arabes ne soient plus sous tutelle.
- Liberté ! Liberté !
- Revenons au socialisme.
- Commençons par la guerre, les réformes suivront.
- Non, commençons par les réformes. Les solutions viendront d'elles-mêmes.
- Les deux doivent aller de pair…Et ainsi de suite…A l'infini.

Infiniment édifiant.
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