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Citations sur De Ca (2)

L’extraordinaire



La basse se perd en grammes de moustiques.
Au grand air, les assiettes se taisent.
Le papier,
       aux murs
              pâlit…
                   pâlit…
se noie dans les tons gris des eaux fortes.
Du mur
      qui recouvre la ville
                      Böcklin*
a dessiné Moscou en « île des morts ».
Il y a longtemps, très longtemps.
                      À plus forte raison
maintenant.
Rien de plus simple !
Là,
  dans la barque,
               serré dans un suaire,
le passeur immobile,
                 Des mers ?
Des champs ?
Le silence annule tout bruissement.
Loin après les mers —
                  les peupliers
dressent dans le ciel leur charogne.
Et quoi —
        j’arrive !
               Aussitôt
                      les peupliers
se libèrent du sol,
             vont,
                 tapent du pied.
Les peupliers sont devenus la mesure du silence,
Les gardiens de la nuit,
                 les miliciens.
En quatre morceaux,
                le blanc Charon**,
est devenu la colonnade des Postes.


/ traduit du russe par Henri Deluy


* Böcklin : peintre symboliste allemand. « L’île de morts », un de ses tableaux les plus connus.
** Charon ou Caron(gr:Χαρων; lat:Charon), en rapport avec l’île des morts. Dans la mythologie grecque, fils de l'Érèbe et de la Nuit. Charon, le nocher des Enfers, avait pour tâche de faire traverser les marais de l'Achéron (branche du Styx) dans sa barque aux âmes des défunts qui avaient reçu une sépulture.
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Les mirages de la Presnia
  
  
  
  
Je cours, je vois —
            aux yeux de tous,
depuis les tours de la Koudrinskaïa,
à la rencontre de moi-même,
                  moi-même
                        je viens,
des cadeaux sous le bras.
Étendu les mats en croix dans la tempête,
le navire s'allège ballast après ballast.
Sois maudite,
        légèreté saccagée !
Avec la masse des maisons, les lointains rochers
montrent leurs dents.
Plus personne, plus de barrière.
Les neiges brûlent,
            nudité.
Et seulement derrière les volets,
le feu des aiguilles de sapin.
Ils s'opposaient à mes pieds,
ils freinaient leur vitesse,
les murs, qui se dressaient, fenêtres alignées.
Sur les vitres
       des ombres
              silhouettes de tir
tournoient dans la fenêtre,
                 invitent dans l'appartement.
Il ne quitte pas des yeux la Neva,
                      gelé,
il se tient là, il attend
              de l'aide.
Sur le premier seuil qui survient
                    j'avance mes pieds.
Dans l'entrée un ivrogne prend l'air.
Presque dessoûlé, il quitte en vitesse l'entrée.
Pendant deux minutes, la salle retentit de son cri :
— Un ours,
       un ours,
              un ours,
                  un ou-our-ours…


/ traduit du russe par Henri Deluy
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