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Un recueil de témoignages ahurissants sur le cinéma français, le racisme et le sexisme qui l'imprègnent. Une vraie claque.
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Mon avis reste mitigé sur ce livre. Il donne vraiment matière à réfléchir. En tout cas il ne m'a pas laissé indifférent.

D'un côté, je trouve les anecdotes vraiment intéressantes. Elles passent en revue tous les clichés implantés dans notre inconscient collectif sur les rôles des femmes noires au cinéma ; la mama africaine, la joyeuse négresse ricaneuse, la femme de ménage, la prostituée ou la " Morgan Freeman de service ". Elles ont également compris qu'elles servent d'alibis pour servir la soupe à des réalisateurs bobo du show-business qui veulent donner une bonne image en incluant des noirs mais pas trop - , des ardents défenseurs de la multiculturalité - mais qui préfèrent mettre leurs enfants dans le privé - , et enfin des militants farouches pour le droit des sans-papiers et des immigrés à la condition qu'ils ne vivent pas chez eux... car eux c'est différent vous comprenez.

D'un autre côté, je n'ai pas pu m'empêcher de tiquer lorsque ces actrices se plaignent de ne pas trouver leur place dans des milieux artistiques comme la danse classique.

Comme je suis fan de cinéma sud-coréen, je suis habitué à voir jouer des acteurs asiatiques. Je ne vois jamais de blancs ni de noirs. Ça ne me pose aucun problème d'identification d'une part, et de l'autre je verrais très mal un acteur blanc atteindre ce jeu de scène particulier qui tend à la bouffonnerie lorsque l'ambiance se veut sombre.

Il en va de même pour le Gospel ou le Blues. Je trouve que seul les noirs ont ce timbre de voix chaud qui caractérise les grands chanteurs comme une Nina Simone ou un Steevie Wonder. Dans le cas inverse, je trouve un blanc beaucoup moins impressionnant.

Ce besoin de mettre de la représentation partout reste quelque chose qui me dépasse au final. Je trouve les effets contre-productifs. L'une des actrices évoque d'ailleurs le fait qu'on lui refuse le rôle d'une méchante car le casteur a peur que cet acte passe pour raciste.
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Voici un recueil de 16 témoignages d'actrices noires et métisses – comédiennes, réalisatrices, humoristes, actrices de théâtre, de cinéma, de télévision – qui dénoncent, à partir de leur expérience personnelle et professionnelle, les discriminations et maltraitances racistes et sexistes qu'elles ont subies, tout en soulignant les problèmes structurels de l'industrie de l'audio-visuel en France relatifs au dépassement de la sous-représentation des Noirs et surtout des stéréotypes qui leur sont assignés dans les oeuvres de fiction. Si le dénominateur commun qui les rassemble est déjà ainsi résumé – et d'ailleurs il l'est encore mieux par le simple titre de l'ouvrage, son intérêt réside surtout dans la diversité des textes. Les personnalités diffèrent autant que leur vécu, bien entendu, les auto-représentations aussi, et par conséquent, sans doute non sans relation avec l'âge et l'expérience professionnelle, en dérive un plus grand optimisme ou pessimisme sur le passé et sur l'avenir. On notera d'abord qu'un souhait inégal de s'attarder sur ses « origines », surtout lorsqu'elles sont variées et inattendues, correspond déjà à un besoin de s'affranchir de l'assignation dérivant de la couleur de peau, réduction qui est naturellement en elle-même un stigmate. Il conviendra aussi de distinguer les personnes dont la vocation des professions du spectacle avait été précoce, et donc la formation orientée dès un jeune âge, de celles qui en ont fait la première expérience comme reconversion. En outre, certaines personnalités sont plus inclines à doubler leur activité d'un militantisme visant à l'action positive (expression qui néanmoins n'est jamais expressément mentionnée), alors que d'autres n'aspirent qu'à la « banalisation », c'est-à-dire à ce que leur couleur de peau devienne un facteur invisible ou insignifiant dans la profession, aspiration qui constitue déjà une résistance sinon une lutte contre la discrimination. [Rappelons la belle définition de discrimination proposée par Esther Benbassa (dir.) (2010) : « Une disparité de traitement fondée sur un critère illégitime »]. Enfin, il est intéressant de distinguer les carrières uniquement françaises des parcours internationaux, qui offrent la comparaison en particulier avec le contexte professionnel nord-américain.
Contrairement à un essai, un ouvrage de ce genre est destiné à un ancrage dans le moment précis où il est composé ; espérons que sa péremption sera rapide et qu'il ne vaudra que de contre-exemple pour l'avenir.
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Ce livre est un livre chorale,où chaque actrice va raconter le racisme ordinaire dont elle a été victime, dans son métier.

C'est un livre coup de poing, qui jette une lumière cru, sur le racisme présent dans le monde du cinéma français.

A lire pour comprendre les ressorts et les détruire.
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A conseiller. Un réquisitoire contre l'obscurantisme de notre société française coincée dans son histoire colonialiste et incapable d'évoluer sociologiquement. Il y a du chemin à faire pour la liberté, l'égalité et la fraternité prôné par notre société.
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"Noirs n'est pas mon métier" est à la fois un livre cru et édifiant. C'est un réel témoignage de 16 actrices, noires ou métisses, qui défendent leur parcours et lutte contre cette image stéréotypée de la femme, et le racisme dans l'univers du cinéma, de la télévision, ou encore de l'humour. C'était une découverte, moi qui ne connaissait pas Aïssa Maïga et certaines de ces actrices. J'éprouve désormais pour elles un immense respect, fruit des leçons que ce livre m'a transmis. Un ouvrage à lire absolument !
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A lire afin de comprendre le racisme systémique subi par les femmes noires dans le milieu artistique.
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Des témoignages de femmes qui ont pour points communs d'êtres actrices, françaises, et de peau marron , ce qui a souvent dans l'exercice de leur métier eu pour conséquence de se voir proposer des rôles stéréotypés, sans grande correspondance avec la diversité de la société française. L'occasion de découvrir des personnalités fortes, qui affirment leur présence dans le paysage cinématographique français, et qui contribuent à ouvrir les horizons. Cette lecture m'a notamment donné envie de voir "Le rêve français" et "Toussaint Louverture" produit par Eloa, dont France Zobda est co-fondatrice.
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Un livre qui dénonce les stéréotypes dont sont victimes les femmes noires et métisses dans les arts du spectacle (cinéma, TV, théâtre...) et qui reste tout de même plein d'espoir pour une meilleure représentation de la diversité.

Donc oui, une bonne lecture!
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Ce témoignage de 16 actrices ou réalisatrices noires ou métisses nous permet de prendre conscience avec ahurissement des discriminations dont elles sont victimes dans le milieu du spectacle.
Les préjugés font légion, non seulement de la part de grossiers personnages, mais aussi de personnes croyant et voulant bien faire.
Et je pense, en creux, à toutes ces femmes qui ne sont pas dans la lumière des films ou séries.
Non, toutes les femmes à peau sombre du monde ne viennent pas du même village africain, non, elles n'ont pas toutes l'accent à la Michel Leeb, non, elles ne déambulent pas en tongs dans une banlieue pourrie.
Le style des 16 récits, très différents par l'écriture ou les angles décrits, montre à quel point cette situation se retrouve à tous les niveaux.
Un livre à recommander.
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