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Critique de oblo


Sur le boulevard Saint-Michel, il n'y a pas que des étudiants qui flânent, qui flirtent ou qui fouinent à la recherche d'ouvrages à lire et à compulser. Sur les quais, il y en a aussi qui, hélas, se suicident, et Paul Leverrier en est un exemple. Vingt ans et déjà mort, malgré des études de médecine, malgré une petite amie dont il était amoureux. C'est la dite petite amie, Jacqueline Carrier, qui met Burma sur le coup : elle ne croit pas au suicide. Burma y croit mais, pour que la belle ne fasse pas de bêtises, le privé accepte la mission, quitte à lui rendre son argent plus tard. Néanmoins, à mettre les mains dans le cambouis, Burma s'aperçoit vite que la belle mécanique cachait un sérieux grain de sable. Quitte à embêter, une fois de plus, Faroux, pour qui l'affaire était classée.

Ce n'est plus Tardi, et ce n'est plus du noir et blanc. C'est Barral, c'est de la couleur, et ça reste sérieux. On retrouve Burma, qui ne laisse quasiment aucune place aux autres personnages de la série. On retrouve surtout Paris et son quartier latin, son Panthéon, sa rue Mouffetard, sa Sorbonne, le tout avec une précision qui, parfois, surprend et fait penser aux belles planches d'extérieur de Blake et Mortimer. L'utilisation de la couleur est très appréciable, notamment dans les scènes d'intérieur (les bureaux du 36, l'intérieur bourgeois du docteur Leverrier, la salle du cabaret interlope où se produit Jacqueline Carrier), et contribue à donner une atmosphère parfois polar, parfois malsaine à quelques planches.

Si l'affaire menée ne conduit pas à la résolution d'un crime, elle possède néanmoins tous les attributs du roman noir. Sous les aspects insouciants de la vie estudiantine, Burma découvre une faune diverse qui apprécie autant les cabarets coquins que les bars à opium. Cependant, la fête n'est pas toujours au rendez-vous et les amours, ainsi que les affaires, sont parfois contrariées. L'élimination des importuns (et ils sont nombreux, et à tous les âges) est, dans ce cas, un remède fort efficace auquel ont recours nombre de protagonistes. Et, tandis que les obstacles tombent un à un, le mystère s'éclaire et Burma, fidèle à ses habitudes, n'aura qu'à laisser passer sa grippe carabinée pour enfin lever le voile sur la mort de Paul Leverrier.
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