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3,3

sur 228 notes
J'ai ouvert ce livre avec grand enthousiasme et je l'ai refermé avec grand soulagement .Voilà , c'est dit , vous l'avez compris , je n'ai pas , mais pas du tout aimé . Oui , mais pourquoi ?
Aprés ma propre lecture , je suis allé consulter les différentes critiques des amis et amies babeliotes et j'ai pu constater que , souvent , les avis étaient soit trés favorables , soit trés défavorables et ce phénomène du " tout noir ou tout blanc" n'étant pas forcément la règle habituelle , je me suis interrogé sur ce qui n'avait pas fonctionné en ce qui me concerne .
De prime abord , le sujet ne manque pas d'intérêt , l'autrice a beaucoup travaillé , la couverture et la quatrième sont assez tentantes , alors ?
Alors , ce qui m'a tout d'abord rebuté , c'est la langueur . On se traine , on n'avance pas , il ne se passe vraiment pas grand chose et on aurait aimé en savoir un peu plus sur cette Louisiane lointaine et mystérieuse .Sur un plan historique , il ne me semble pas avoir appris grand chose et les hommes que l'on va y croiser ne seront qu'éphémères , de passage , montrés sous un jour plutôt obscur et vraiment pas à leur avantage , c'est le moins que l'on puisse dire .Restent les femmes , trois pour être plus précis , retirées de la Salpétrière pour être transportées vers la Louisiane afin d'épouser des français et assurer la pérénité de la colonie . Un réarmement de la France , pour reprendre une expression récemment utilisée ...
Le voyage en bateau est interminable , heureusement animé par une attaque de pirates , le séjour en Louisiane , salué par une attaque d'ours , et , enfin , une attaque des Natchez viendra clore , ou presque , ce gros pavé de plus de 500 pages dont je ne croyais pas voir le bout ...Je caricature mais c'est mon exact ressenti . Quel soulagement , cette nuit à 1heure 15 !!!
J'avoue aussi avoir été perturbé par une écriture quelque peu confuse , alourdissant si besoin était , une difficulté de compréhension déjà rendue complexe par des retours en arrière ...
Je suis sévère .Ben oui , c'est ainsi et j'assume .Le sujet , l'enrobage médiatique , la publicité m'avaient promis beaucoup mieux .C'est la règle de la lecture , on ne peut pas tout aimer , porter aux nues ou vouer aux gémonies .Du reste certains et certaines ont aimé et j'en suis trés heureux , n'ayant qu'une prétention , celle de faire part de mon ressenti .
Je ne mettrai pas de note ,suivant le principe que je me suis fixé à savoir que je ne suis qu'un lecteur et que je me dois de ne pas me croire comme ayant raison .En tout ," la critique est aisée , l'art est difficile ".Qui serais je si , comme ça , brutalement , pompeusement , je m'érigeais en censeur ? Par contre , si je m'interdis de juger , je m'autorise parfaitement , par contre , à dire , " je n'ai pas du tout aimé ."
je vais bien entendu regarder de prés les prochains commentaires , non pas pour y trouver du réconfort , mais tout simplement pour lire vos avis .C'est de ces échanges que naissent les réflexions .
Et puis , amis et amies , dès ce soir une autre aventure va prendre le relais et peut -être nous enchanter , nous entrainer ...ou pas ...Qui vivra verra , "Carpe diem ". Dur métier que celui de lecteur .
A bientôt , avec mes amitiés .
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1720, à la Salpêtrière, Marguerite doit dresser une liste de femmes, le gouverneur de Louisiane réclame plus d'épouses pour la colonie, quatre-vingt-dix futures mères, fertiles, compétentes et discrètes. Trois mois plus tard, en débarquant de la Baleine, elles ne savent pas où elles seront logées ce soir ni dans combien de temps elles seront fiancées.

Une grande épopée sur les traces des femmes envoyées en Louisiane pour peupler la récente colonie française. Un roman choral où nous suivons Geneviève, une faiseuse d'anges, Pétronille, aristocrate enfermée par ses parents, Charlotte orpheline élevée à la Salpêtrière. La Louisiane est un roman d'aventures totalement féminin, entre les décès, les naissances, les guerres contre les tribus indiennes, ces femmes fortes résistent et se font une place dans ce nouveau monde.

Une écriture minutieuse et bien documentée, un récit qui offre au lecteur un moment d'évasion .

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À partir de faits historiques méconnus, Julia Malye dessine la trajectoire de femmes qui, au début du XVIIIe siècle, ont traversé l'Atlantique pour peupler les colonies du Nouveau Monde. Un grand roman d'amitié et d'aventure.

Ouaip. Ça se lit. Sans pour autant grimper sur un tabouret.
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Il m'est toujours très difficile quand quelqu'un a fait un travail très long comme l'autrice Julia Malye ici, qui a mis 8 ans pour écrire "La Louisiane", d'avouer que suis complètement passée à côté du roman et que j'aurais préféré l'abandonner...

Pourquoi je ne l'ai pas fait ? Parce que je suis jurée pour la maison de livres audio Audiolib, et que je me devais d'aller jusqu'au bout de l'ouvrage, pour le critiquer.

Avant de vous raconter l'histoire qui pourtant me donnait envie, je voulais faire un point sur ma déception, pour ne pas laisser planer de mystère...

J'ai cru d'abord que l'autrice, qui m'est inconnue, était américaine, et je me suis dit qu'il y avait peut-être un problème de traduction.
Passant l'autre jour chez un libraire, j'ai cherché sur la première page le nom du traducteur, ce que je ne risquais pas de trouver... car l'autrice est française !
Ce qui est juste hallucinant, c'est que dans l'entretien avec elle à la fin du livre audio, j'apprends qu'elle a fait ses études et habité pas mal de temps aux États-Unis, ce qui fait qu'elle a commencé à écrire son roman en anglais ! Ceci pour moi explique en partie la sensation que j'ai eu tout au long du roman, d'une traduction bancale.

En fait j'ai trouvé qu'il y avait des longueurs permanentes, je n'avançais pas dans l'histoire, et je n'ai rien retiré de ce livre, ce qui me navre, sauf quelques infos historiques.

Julia Malye a écrit ce roman entre ses 22 ans et ses 30 ans, des années extrêmement importantes pour une jeune adulte. Mais des années où on change énormément aussi. Est-ce une seconde raison pour me donner l'impression d'un roman confus, avec parfois des phrases peu claires ?

L'histoire, j'y viens enfin !!

C'est une histoire absolument inconnue qu'elle va nous conter là, celle de dizaines de jeunes femmes envoyées depuis la France et plus précisément depuis l'hôpital de la Salpêtrière, orphelines ou laissées-pour-compte, en âge de procréer c'est-à-dire à partir de 12 ou 13 ans, pour pouvoir aller donner une descendance aux colons français arrivés en Louisiane en ce debut de 18ème siècle.
Histoire tellement inconnue que même à la Salpêtrière, il n'y a aucune plaque pour commémorer leur départ, ni même leur existence !

C'est grâce à ce livre que j'ai réalisé que le nom donné à cette contrée humide, bourrée de moustiques, et pas du tout accueillante, venait de Louis XIV, lorsqu'un explorateur a voulu s'en emparer fin du 17ème : La Louisiane.

On va suivre essentiellement la vie de Charlotte, Geneviève et Pétronille, des jeunes femmes courageuses et volontaires, qui après des mois passés sur un bateau, arriveront dans cette partie des États-Unis où il n'y avait rien à leur débarquement. Rien, si ce n'est une patrie à conquérir, des terres à voler, des indiens à décimer, des maladies à apporter, mais ça c'était le travail de leurs maris ! Pour elles, désolation et solitude.

Julia a su créer des personnages forts, et j'ai apprécié ces femmes, mais je n'ai pas réussi à m'attacher à elles, car il ne se passe pas grand-chose. Je ne dis pas que je voulais du rebondissement à tout va, mais je m'attendais à un peu plus d'aventure(s), et ce sont vraiment des histoires absolument quotidiennes qui vont être racontées.

Hormis le fait que deux d'entre elles soient plutôt attirées par les femmes, et qu'on va tourner autour de ça tout le long du roman, hormis les grossesses, ou la tentative pour deux d'entre elles de créer un dérivatif à leur quotidien, via la culture de vers à soie, ou les connaissances des plantes qui guérissent, rien ne ressort de leur histoire.
Sur le bateau l'une d'entre elles arrive à s'interposer à des pirates, un peu bizarre, non ?
Julia laisse aussi la parole à une jeune autochtone indienne, pour quelques chapitres, cela m'a plu.

Il n'en reste pas moins que j'ai été sonnée d'apprendre l'existence de ces femmes, et de mesurer la chance que j'ai de vivre en France au 21ème siècle.

Sur la forme :

J'ai eu parfois l'impression de lire plutôt un documentaire qu'une fiction, mais heureusement avec un vocabulaire usuel et classique.

Pour la forme, j'ai aimé la voix de Valérie Muzzi, mais j'ai dans un premier temps passé le livre audio en vitesse 1.25 pour avoir un rythme qui me semblait plus normal, puis 1.5 les 3 dernières heures pour pouvoir terminer !
Si je l'avais fait à la cadence normale, j'aurais vraiment l'impression que la comédienne avait adopté un ton aussi lent que l'était l'histoire !
Au début sa voix me paraissait même un peu trop précieuse, ce qui correspondait bien à l'avalanche de noms propres de nobles qu'on reçoit lorsque l'histoire débute, à la Salpêtrière.

Je me rends bien compte que je peux paraître dure dans mes propos, mais j'espère rester respectueuse de l'autrice et de son travail. Il faut juste bien saisir que je me suis ennuyée, et contrainte à continuer ce livre sans aucun plaisir, imaginez cela, et vous comprendrez.

Bref vous l'avez compris je passe mon chemin... et entame rapidement un autre roman !
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Quatre vingt dix femmes, des futures mères sont embarquées à bord de la Baleine, pour cette colonie française qu'est la Louisiane, quittant leur vie de recluses de la Salpêtrière à Paris. Orphelines ou rebelles leur destin, dans ces années 1720, va basculer. Ce récit nous raconte quatre d'entre elles, Charlotte, alors âgée de 12 ans, sa grande amie Étiennette, Geneviève condamnée à la prison et Pétronille. Elles partent avec seuls bagages des souffrances indélébiles. L'avenir leur sera-t-il meilleur ? Pourront -elles s'offrir une nouvelle chance ?
L'auteure nous dévoile un volet de l'histoire, pour ma part complètement inconnue, donner voix à ces femmes a été j'imagine un travail titanesque de recherches entre la France et les USA et c'est pourquoi je remercie chaleureusement Julia Mayle pour ce voyage dans le passé et au coeur des ces vies singulières autant que renversantes !
#lalouisiane#netgalleyfrance
Lien : https://www.instagram.com/un..
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Il y a bien longtemps que je en m'étais pas lancée dans un roman historique récemment paru… Je crois que je deviens difficile et il est des déceptions que je digère mal. Ainsi, récemment, je me plaignais que mes dernières découvertes en la matière penchent un peu trop facilement vers le manichéisme, voire pire: la romance aux mièvres accents. "La Louisiane" pourtant m'a tentée... Résumé et sujet alléchants, couverture élégante et nombre de pages conséquent (de temps en temps, j'adore les pavés et l'idée qu'une lecture puisse m'accompagner longtemps dans mon quotidien!), tout y était.
"La Louisiane" est l'oeuvre d'une toute jeune auteure, Julia Malye, qui a consacré à son roman huit ans de recherches et d'écriture pour le parachever et rendre son contexte historique le plus réussi, le plus authentique possible. A cet égard, c'est une réussite tant le récit est documenté, bien campé et s'il n'est pas exempt de maladresses (dans sa construction notamment), j'ai passé en sa compagnie un très agréable moment, plus court d'ailleurs que ce que j'avais escompté au départ puisque je l'ai dévoré en trois soirs de solitude tel un vrai page-turner!

Nous sommes à Paris en 1720, au temps de la Régence et des Lumières balbutiantes. le royaume de France tente alors sa propre conquête du Nouveau Monde et s'étend jusqu'en Louisiane, la bien nommée. Las, les colons qui s'y sont installés sont seuls, isolés et sans trop d'espoir d'une descendance pour y pérenniser leur installation. A ces hommes courageux et sans doute bien âpres il faut des épouses. C'est ainsi que la supérieure de la Salpêtrière est mandatée pour sélectionner parmi ses pensionnaire une centaine de femmes qui seront envoyées en Louisiane afin d'épouser les colons français.
Drôle d'histoire que celle de la Salpêtrière. L'endroit eut d'abord pour vocation la fabrication de poudre et de munitions avant d'être converti en institution conçue pour le "renfermement des mendiants" . En 1684, elle devint un lieu de détention pour femmes où on enfermait les mendiantes et les prostituées, les femmes dites "folles", les avorteuses et celles -souvent- qui se rebellaient contre leur famille, la société. le système dirait-on aujourd'hui...
L'histoire sera longue encore avant que le lieu ne devienne hôpital et en attendant, en 1720, la Supérieure doit faire des choix, donner des noms, choisir quelles seront les femmes qui fouleront la terre de la Louisiane. Parmi celles qu'elle désigne, Charlotte, Pétronille et Geneviève. La première est une orpheline de douze ans à peine, la seconde une aristocrate désargentée en proie à sa famille et la troisième une faiseuse d'anges. C'est à leurs pas que le roman s'attache dans une narration chronologique et au présent qui alterne les points de vue des personnages, de la Salpêtrière à la Louisiane en passant par le voyage en mer aussi violent que difficile.
Le roman couvre une décennie et raconte comment ces femmes doivent se faire une place sur une terre hostile, où si tout est encore à construire, des codes sévères régissent tout de même le quotidien. "La Louisiane" est aussi une histoires de femmes dans un monde d'hommes et de fait un récit féministe sans anachronismes qui dit bien la difficulté de faire partie du sexe faible au début du XVIII° siècle. J'avais peur, en entamant ma lecture, que cette coloration engagée ne teinte trop l'ouvrage, qu'elle le rende … anachronique en mettant des propos trop modernes dans la bouche de ses personnages mais ce n'est heureusement pas le cas (pourtant, parfois, on n'en est pas loin!). Globalement, "La Louisiane" est un bon roman, très bien écrit et certains passages sont vraiment beaux; on s'attache aux héroïnes finement construites qui ont le bon gout de ne pas être parfaites et on se laisse pleinement happé par le contexte finement décrit, par les paysages. Je regrette toutefois que les personnages masculins soient si interchangeables. J'en aurais voulu au moins un qui se démarque vraiment, un personnage fort et singulier qui ne soit pas nécessairement un héros au demeurant. J'ai trouvé un peu facile et manichéenne en effet cette peinture de la gente masculine... Au rang de mes regrets, quelques longueurs aussi. Ainsi si j'ai été saisie, happée, piégée durant les trois premiers quarts du livre véritablement addictifs, j'ai fini par ressentir une certaine lassitude dans la dernière partie.
Ces quelques faiblesses, toutefois, n'engagent que moi et je ne peux que recommander la lecture de "La Louisiane" à tous les amoureux de romans historiques. Par ailleurs, il faut souligner qu'il s'agit d'un premier roman. Tout laisse donc à penser que les prochaines publications de Julia Malye ne pourront qu'exceller. Je serai au rendez-vous en tout cas, pour peu que le sujet m'intéresse autant que les filles de la Salpêtrière et la Louisiane.


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Elles se nomment Charlotte, Pétronille et Geneviève, sont enfermées à La Salpétrière. L'une est orpheline, l'autre issue d'une famille aristocratique qui ne veut pas d'elle, la troisième est condamnée pour avoir pratiqué des avortements.
Parmi quelques quatre-vingt-dix jeunes femmes elles vont se retrouver sur un vaisseau en partance pour La Louisiane afin d'y être marié et de peupler un territoire encore français en 1720.
A leur arrivée, elles affrontent une nouvelle vie dans un pays qui leur est totalement inconnu, livrées à des hommes qu'elles ne connaissent pas.
En miroir du sort politique, économique, social d'une colonie naissante et exploitée, on suit séparément leurs mésaventures, leurs amours contrariées qui finiront par s'embraser.
Julia Malye signe un profond et superbe roman sur l'amitié, la richesse des relations humaines, l'évolution des individus au fil de la vie ainsi que celle des rapports entre les êtres humains, la nostalgie, l'exil.
L'auteure réussit avec un réel talent de conteuse à mêler les vies de ses héroïnes à un épisode historique méconnu.
Merci aux Editions Stock et à NetGalley.
#LaLouisiane #NetGalleyFrance
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J'apprécie en principe de découvrir une jeune autrice ou un jeune auteur qui soudain se signale auprès de la critique de manière spectaculaire, ce qui est le cas ici. Contrats pour 20 traductions, contrat d'adaptation cinématographique, en moins de six mois, un record. Raison pour laquelle j'ai lu dès parution en français La Louisiane. D'autant que je trouvais assez original le parti pris d'un texte écrit d'abord en américain puis réécrit en français en "faux jumeau" , dit l'autrice, française. Je ne le relirai pas en américain.
Si je note ce texte présenté comme roman historique à 1 sur 5 , c'est qu'à mon avis , s'il y a de l'histoire et du documentaire, il n'y a pas de roman ,tout au moins de fiction capable d'accrocher le lecteur. Je me suis beaucoup ennuyée au fil de cette lecture mais pour autant je ne suis pas allée directement à la fin en trichant et j'ai lu le texte très consciencieusement page après page.
Les personnages n'accrochent pas. C'est la grande mode actuellement dans la fiction romanesque que de suivre les destins croisés de plusieurs personnages plutôt que d'en approfondir un seul et de situer les personnages épigones en arrière-plan. En principe l'emprise romanesque sur le lecteur fonctionne par l'emprise du personnage principal sur lui --ce que la critique traditionnelle nommait "identification". Qu'il soit voyou , criminel, femme bafouée ou vertueuse , enfant abandonné ou fils de famille.... Ici rien de tel. Les personnages restent des figures virtuelles sans épaisseur et au terme de ma lecture, au bout de 548 pages précisément, je ne sais toujours pas quelles sont les personnalités "fictionnelles" de Geneviève, de Charlotte , de Marie, d'Étiennette, de Pétronille, ni même de Utu'wv Ecoko' nesel la petite Natchez qui la sauve ( et c'est peut-être néanmoins le caractère le plus intéressant de l'histoire).
les personnages masculins n'accrochent pas davantage, encore moins plutôt. Tous ou presque nuls, violents, cupides ou corrompus, ne font de toute façon que des passages éclair dans le texte : soit ils meurent, soit ils repartent en métropole ou ailleurs... réduits à leur rôle de pourvoyeurs d'héritage et surtout de géniteurs, car ils ont tout de même le bon goût de faire pour certains quelques enfants. Tous les hommes sont vraiment aussi mauvais?
Mais ce qui finalement m'a vraiment le plus dérangée dans ce texte, c'est la lecture finale de la "note de l'autrice" suivie des "remerciements": une avalanche de références historiques et documentaires sur la Louisiane et la Nouvelle Orléans vers 1720/1730. Très sérieux incontestablement.
Sauf qu'un lecteur bon connaisseur de la littérature française et européenne du XVIIIè ( et de son histoire) est pour le moins très étonné de ne trouver strictement aucune mention des grands textes fondateurs dans la fiction romanesque de la déportation des femmes vers les Amériques ou de la situation des Natchez: Daniel Defoë, Moll Flanders, 1722; l'abbé Prévost, Les aventures du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut, 1731; F-R de Chateaubriand, les Natchez, 1822 (Ah René et Chactas!). Pour ne citer qu'eux.

Malgré les 8 années de travail sur la documentation historique, dixit l'autrice, , la capacité de synthèse de cette documentation et la maîtrise de l'écriture fictionnelle ne me semblent pas au rendez-vous. Relisez Defoë, Prévost, Chateaubriand: entorses avec l''histoire , certes, mais grands romans. Un roman ou une réécriture n'est pas une thèse , c'est le cas échéant un sujet de thèse.
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« La Louisiane » est un roman historique de Julia Malye. Il est le fruit de nombreuses années de travail, de recherche, et d'écriture. Il n'est pas exempt de défauts dans la construction de son récit. On s'y perd parfois. On suit trois jeunes filles : Charlotte, Pétronille et Geneviève. Elles sont amies. Nous sommes à Paris, au début de cette histoire, où la Supérieure de la Salpêtrière doit trouver une centaine de femmes qui n'ont de « volontaires » que le nom. Toutes trois embarquent sur La Baleine, et elles vont traverser ainsi l'Atlantique, pour se rendre dans les lointaines colonies françaises aux Amériques. La Louisiane est une terre hostile à tout point de vue. Elles vont pourtant devoir y faire leur place. C'est un roman qui se focalise sur le sort réservé aux femmes, dans les années 1720-1730, en Louisiane. Plus généralement, dans la société d'Ancien Régime. Les portraits de ces femmes nous offrent une vision intéressante, une plongée cathartique dans la psyché de ces dernières. Leur vie est rude. Les hommes sont décrits comme des êtres mettant à mal le désir d'émancipation de celles-ci. Alors, il faut faire attention aux anachronismes. On flirte parfois avec ce risque. On est sur une crête dangereuse. Il manque très certainement un personnage masculin fort. le parti pris ici, est de parler des femmes, de leurs aspirations, de leurs désirs, jusqu'aux plus intimes, avec la thématique de la sexualité. Globalement, le contexte est bien rendu, c'est bien écrit et je me suis laissé happer par cette histoire. On parle des Amérindiens, de l'esclavage, des violences faites aux femmes. Les hommes ne sortent pas grandi de ce roman c'est le moins que l'on puisse dire. Une histoire au long cours qui plaira aux amateurs de romans historiques se déroulant à cette époque charnière. C'est un peu long par moment, le roman fait plus de 550 pages mais le récit de la vie de ses trois amies est plutôt addictif. Au final on obtient un bon roman historique qui se lit bien. Malgré quelques écueils explicités plus haut, je recommande ce roman, paru aux Editions Stock, « La Louisiane » de Julia Malye.
Lien : https://thedude524.com/2024/..
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C'est à Manon Lescaut que je dois mon principal souvenir littéraire de la Louisiane au 18ème siècle. Néanmoins, cette terre d'Amérique n'est pas l'objet principal du récit, elle est un avatar dans l'histoire des héros, en tragique épilogue qui voit mourir Manon.
Le roman de Julia Malye, lui, se propose de mettre en scène cette province dévolue à la monarchie française, au sud d'un vaste territoire dont Québec et le Saint Laurent ont constitué les avant-postes. Une carte ouvre donc le récit pour planter le décor d'une Amérique encore vierge, dans ces plaines baignées par le Mississipi et ses affluents. Les villes y sont de gros villages, le milieu naturel ingrat: chaleur, humidité, typhons, au sud , rigueur des contrées plus septentrionales. le peuplement de ces terres nouvelles est un enjeu, les femmes campées par Julia Malye sont au coeur de cet enjeu.
Elles sont mises en scène dans un roman symphonique, structuré en trois parties. Cette fresque s'appuie sur des moments forts: l'intrusion des pirates à bord de « La Baleine » à la fin de la première partie, l'attaque des villages français par les Natchez dans la troisième partie.
Ces moments de tension cimentent la trame romanesque, ils n'en constituent toutefois pas l'essentiel. Ce sont les portraits des héroïnes qui donnent au récit, sa couleur et sa profondeur: Charlotte, Etiennette, Pétronille et Geneviève sont des femmes dont la vie s'inscrit bien au-delà du rôle social qui leur est assigné. L'autrice les met en scène dans leur individualité et leur force. Elles savent se montrer maîtresses de leurs destin. Dans leur sillage, d'autres portraits prennent forme, celui de Marguerite à la Salpétrière, celui de Marie à Fort Rosalie, j'ai été particulièrement sensible à celui de Utu'wv Ecoko'Nesel, du peuple des Natchez. La résilience de ces femmes s'inscrit dans le contexte d'une société coloniale en devenir, âpre et dure, dans la précarité de la vie et la mise en place d'inégalités profondes comme l'esclavage. Les 4 femmes campées par Julia Malye témoignent pourtant de leur résilience et face à elles le portrait des hommes est moins reluisant. Les dernières pages du livre qui évoquent toutes les sources consultées, témoignent de la qualité de la recherche effectuée par l'autrice, elle a su allier dans son roman, le respect du cadre historique et géographique et la création littéraire dans la veine des grands romans épiques.
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