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Critique de Ambages


« Un cadre commercial, pourtant, c'est normalement très facile à tuer. »

Georges Gerfaut, cadre commercial, bien sous tous rapports, est poursuivi par deux tueurs à gage. Qu'a-t-il bien pu faire pour en arriver là ? Il se le demande lui aussi. Mais pas longtemps. Il préfère prendre la poudre d'escampette. Un soir il se casse. Laissant femme et enfants en plan. Il roule en voiture Porte d'Ivry, puis en train, puis à pied (enfin, sur un pied), il roule sur lui, laissant derrière lui les portes-flingues (enfin un, l'autre est parti en fumée). Jusqu'au moment où il est rattrapé et se met alors en colère. Mais pas longtemps, car Gerfaut, rien ne l'atteint au fond. Il oublie, tout. Un cadre qui a perdu son utilité, sa fonction, et la boussole, oui Gerfaut était dans la merde totale, et la seule solution, la fuite et la picole...

J'ai adoré l'écriture décalée, très drôle, de Jean-Patrick Manchette. Il savait jouer de contrastes dans les styles d'écriture .

« Ce n'étaient qu'abrupts ressauts, affleurements de granit, entrelacs de troncs abattus par la foudre ou les avalanches, surplombs vertigineux. Plastiquement, c'était fort romantique. du point de vue de Gerfaut c'était la merde totale. »

Un moment bien amusant quand Carlo pleure la mort de Bastien et lui lit la page de garde des aventures de Spiderman en guise d'oraison funèbre. Fallait y penser.

Manchette, c'est le « jazz de style West-Coast : du Gerry Mulligan, du Jimmy Giuffre, du Bud Shank, du Chico Hamilton. Je sais par exemple qu'à un moment, ce qui est diffusé est Truckin', de Rube Bloom et Ted Koelher, par le quintette de Bob Brookmeyer. » Ouaip, ce bouquin, c'est aussi une anthologie du jazz !

« Georges, dit Gerfaut. Georges Sorel, dit-il précipitamment. Je suis tombée d'un train de marchandises, l'autre nuit. Je suis un vagabond. Vous comprenez ? Un chemineau. Pas un cheminot de la S.N.C.F., un chemineau qui chemine, un vagabond quoi. »
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