Troisième tome de cette série, dérivée des aventures d'Alix, mais qui n'en garde pas grand chose, si ce n'est les personnages principaux, vieillis et moins fringants.
Le dessin de
Thierry Demarez est moins net, moins tranché que celui
Jacques Martin. Il lui faut plus de place pour laisser ses personnages s'exprimer. Là où
Jacques Martin multipliait, surtout au début de sa carrière, de multiples petites vignettes,
Demarez s'étale plus, résultat renforcé par le grand format choisi. La qualité des reconstitutions antiques, la méticulosité des dessins de villes et de bâtiments, étaient un point fort de la série de
Jacques Martin.
Demarez va moins dans le détail, il floute volontiers, effet augmenté par un choix de couleurs assez contrastées.
Desmarez ne s'inscrit donc pas dans la continuité de Martin, mais le scénario lui aussi s'écarte un peu d'Alix. Non pas, par l'usage de complots à rebondissements qu'Alix fait échouer, trame classique, mais par un rythme plus plan-plan, correspondant finalement à ce qu'Alix est devenu, un sénateur vieillissant, moins intrépide qu'avant (ce qui lui est d'ailleurs reproché par la jeune génération dans ce tome).
Cet album est cependant fort bien fait, avec une construction intéressante autour d'un complot visant à faire revenir la République romaine en assassinant Auguste. Une autre série antique finalement, qui aurait presque gagné à carrément s'écarter de l'univers d'Alix pour construire d'autres personnages.