Voler des voleurs, ce n’est pas un crime, c’est même de bonne guerre, mais c’est aussi très dangereux.
(page 13)
Quelques jours plus tard, Marcus Brutus, accompagné d’Alix et Enak, arrive devant les puissants remparts de Massalia qui résistèrent à tout sauf aux armées du légat Trebonius.
- Alors, c’est dans cette vieille ville grecque que César a acheté la perle de feu…
(page 8)
"Le Dernier Spartiate" illustre un autre thème récurrent dans les aventures d’Alix, celui du peuple déchu ou colonisé qui rêve de retrouver sa grandeur passée.
De tout temps, des hommes ont partagé semblable espoir. Aujourd’hui encore, il a des gens qui espèrent le retour de la grande Prusse, de la grande Lituanie ou de la Grande Grèce ! On aurait tort de se moquer d’eux : l’exemple d’Israël ne démontre-t-il pas qu’un tel dessein n’est pas forcément chimérique ?
Le cercle de pierres que découvre Alix à la fin de l’album est appelé aujourd’hui Nabta playa, de Djebel Nabta, une montagne voisine, et playa, une dépression du terrain au sol plat et salé. Ce site fut habité entre le IXe et le Ier millénaire avant notre ère quand le Sahara était encore une savane parsemée de lacs.
(dossier historique)
C’est vrai que j’avais déjà beaucoup d’ennemis à l’époque où j’ai acheté cette perle à Massalia. Les colporteurs de ragots ont dû penser que j’étais le genre de coquet à porter un tel bijou…
(page 17)
Es-tu déjà venu par ici, Kachta ?
- Non, mes parents étaient Koushites mais je ne suis jamais allé au sud de Philae… J’ai passé les trois quarts de ma vie dans la bibliothèque d’Alexandrie avant de rejoindre le temple d’Isis.
(page 16)
Parlons-en justement… Vous n’êtes qu’un faussaire et vous le savez bien.
De grand talent, certes, mais un faussaire quand même. Qui n’a continué à exister sous un nom d’emprunt, que grâce à ma protection et mes relations dans certains cercles financiers.
Un avatar qui a l’illusion que sa propre peinture peut se vendre alors que sa cote factice n’est entretenue que par mes associés, dans ce fructueux trafic de faux tableaux que vous et quelques autres exécutiez sur commande !
(page 47)
- Tu vois cette grande ferme ? C’est celle de mon père, le chef Astorix.
- C’est là que tu habites, alors ?
- Non, je vis chez mon oncle Omnios.
- Ah ! Bon. Pourquoi ?
- Parce que chez nous, l’éducation initiatique d’un garçon est confiée au frère de sa mère, de l’enfance à l’âge adulte.
(page 32)
- Venez, notre village est tout près.
- Tu parles bien le grec… Euh… ?
- Mon nom est Jiaan. C’est la tradition pour les futurs sorciers comme moi de voyager à travers le monde et de revenir raconter ce qu’ils ont vu à la tribu.
(page 37)

{Et si l'inspiration d'un autre héros gaulois de bande dessinée était née quelque part dans ces pages ?Jugez plutôt, nous sommes en 1949, soit dix ans avant l'autre, que vous reconnaîtrez sûrement facilement.}
Incipit de l'album : Par une suite de manœuvres fort habiles, César est parvenu à encercler l'armée de Vercingétorix dans la ville d'Alésia. La situation des assiégés empire de jour en jour, mais ils gardent l'espoir que d'autres chefs gaulois vont lever une armée pour les secourir. Dans un village proche, tandis que la population vaque à ses occupations, une violente discussion s'est engagée entre le chef Aldéric et ses compagnons afin de savoir si les hommes de leur clan doivent se joindre à l'armée de secours.
LE DRUIDE (Ansila) : Il faut se battre contre les Romains, Aldéric ! Si nous restons passifs, la vengeance de Vercingétorix sera terrible. Tu dois te conduire en chef !… Astorix, lui, n'aurait pas hésité.
LE CHEF (Aldéric) : Je t'interdis de prononcer ce nom devant moi. Astorix est mort et je me moque de ce qu'il aurait pu faire !
{C'est étonnant, non ? Tout le canevas d'Astérix est déjà là dès les trois premières images de ce deuxième tome d'Alix : le nom du héros ou peu s'en faut, la situation critique où les Gaulois sont encerclés par un César triomphant, des Gaulois querelleurs, un druide dont la parole compte beaucoup, un chef un peu grande gueule mais assez pleutre dans le fond, et je ne vous parle même pas des éléments graphiques largement réutilisés par Uderzo. Bref les ingrédients de base pour une parodie comique n'avaient plus qu'à être agités par Goscinny et Uderzo avec le succès que l'on sait. Mais encore fallait-il avoir l'idée de le faire.}