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Critique de Zoeprendlaplume


Un roman surprenant que voilà ! Premier roman d'Adrien Mangold, Seconde humanité est un roman SF, post-apo, qui nous plonge dans un futur sous les eaux, en proie à une pandémie mondiale.
Un peu visionnaire, vous direz-vous sans doute. Il y a de ça, oui, d'autant que ce roman est sorti en 2018.

Le roman offre d'abord trois niveaux de récits, qui s'étalent sur plus de 1000 ans. Il s'ouvre sur le futur, 1000 ans après le récit principal. Une voix externe rapporte son analyse de ce passé, dans des sortes de brèves journalistiques. le récit principal se concentre autour de César, scientifique, en proie à la plus grande pandémie mondiale jamais connue. Une contamination ultra rapide, et un virus meurtrier, tout aussi rapide. La course contre la montre commence, pour trouver un antidote.
Enfin, ce récit emboîte une autre histoire, qui elle se déroule 100 ans plus tôt, après la catastrophe du grand Bleu. Cette histoire raconte comment l'humanité s'est sortie de la guerre civile juste après cette apocalypse.

Vous l'aurez compris, c'est dense, vertigineux, et cet éclatement est bien réussi, donnant au roman une ampleur très large. D'autant plus réussi que la différence de styles s'adapte aux différents narrateurs.

J'ai adoré le premier tiers. La narration à la première personne permet d'être au coeur des événements et de les vivre à travers César, qui raconte de manière si touchante et distante à la fois. C'est très dur, tranchant, et l'auteur ne fait pas de cadeau. Dès les premières lignes, j'ai été captivée par cette histoire terriblement belle et angoissante.


En revanche, j'ai eu plus de mal avec le récit emboîté, le temps de m'adapter aux nouveaux personnages, de comprendre les liens créés par cet enchâssement. Beaucoup plus d'action aussi dans cette histoire, moins contemplative.
Par ailleurs, il m'a semblé qu'on n'atteignait pas avec cet emboîtement le niveau de la mise en abyme, car il manque selon moi le mécanisme de réflexion entre les différents récits, comme un miroir. Ces deux récits sont bien différents, malgré leurs similitudes. Ce que j'apprécie aussi dans la mise en abyme c'est l'interrogation portée sur le matériau même qui la crée : le texte, le langage, le livre, le support, l'écrivain… ce qui amène à rendre flous les contours de la fiction et ceux de la réalité.

D'autre part, je regrette aussi les coquilles et fautes restantes; c'est dommage car une relecture supplémentaire les aurait de suite repérées.

Enfin, j'aurais aimé parfois un peu plus de descriptions, pour me figurer les lieux. J'ai toujours un peu de mal à me représenter dans mon esprit les décors, du coup quand il n'y en a pas beaucoup je suis un peu frustrée à l'idée de passer à côté de ce qu'a pu imaginer l'auteur. Mais je pense que c'est très subjectif, je suis assez nulle en représentation spatiale ^^ J'ai besoin que la feuille blanche soit déjà pré-dessinée :)


Je suis pleinement revenue dans le roman dans le dernier quart, malgré des questions qui subsistent et des petits détails qui peuvent troubler les passionnés de SF (comme les incohérences scientifiques). Cela dit, je pense que l'intérêt du roman n'est pas tant là que dans les questions universelles qu'il pose ensuite. Car au final, que la Terre soit noyée, cramée, ou aux portes de la Mort pour n'importe quelle raison, vraisemblable ou pas, on s'en fout un peu… Car l'important est la suite : comment survit l'Humanité ? Comment faire cohabiter ensemble des individualités aux objectifs différents avec un instinct de survie très personnel dans une collectivité ?
Et puis évidemment, le roman aborde des questions d'écologie, d'urbanisme (point de vue intéressant d'ailleurs, j'ai vraiment apprécié le propos et les idées relatives).


Alors, oui, parfois, j'ai eu des petits trous; mais l'auteur n'explique pas tout, à dessein. Au lecteur de trouver ses explications, d'imaginer, de remplir ces trous pour trouver les réponses. C'est certes déroutant, mais ça je m'y fais, et j'imagine relire ce roman dans 10 ans et avoir un autre regard, qui me permettrait de trouver d'autres réponses.


Un second roman, Prototypes, se place 1000 ans plus tard, dans le même univers. Nul doute que je le lirai pour compléter ma lecture, compléter mes petits trous et chercher des réponses aux questions posées.


Lien : https://zoeprendlaplume.fr/a..
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