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Citations sur L'oiseau bleu d'Erzeroum (199)

Stambouliotes d’un côté, Pérotes de l’autre. Deux mondes opposés mais indissociables de la même ville. Stamboul ne dort que d’un œil, toujours inquiète, au rythme du bâton ferré des veilleurs de nuit sur le pavé, dans la crainte des assassins et des terribles incendies qui peuvent ravager en une nuit des centaines de maisons. Et Pera qui ne dort jamais, du haut de sa colline insolente, dehors et dedans ses maisons et ses palais en pierre éclairés à l’électricité. Malgré la nuit, la Grand-Rue bruit encore d’une activité festive et affairée, entre les calèches et les automobiles. C’est le quartier des ambassades et des théâtres, des nids d’espions, des galas mondains, des cellules révolutionnaires et des lupanars. On dit même que certains immeubles sont tout ça à la fois.
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Une morale? Mais quelle morale? La morale n'existe pas en politique, mon pauvre Saad. La morale, c'est pour les faibles. La politique, c'est justement la victoire de l'efficacité sur la morale.
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Même s'il n'y croit plus, Haïgaz veut y croire encore. A cette bénédiction de Dieu pour entrer dans un monde de paix. A ce possible espoir. Puis l'idée fracassante lui vient que chacun de leur bourreaux a été, un jour, cet enfant innocent promis à l'amour et à la paix.
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- Qui sont donc ces millions de gens, alors ? se moque Morgenthau.
- Eh bien des gens, justement. Une population errante et vagabonde, dispersée sur plusieurs états et qui n'a, en tant que nation, jamais construit de pays. Des gens qui n'ont historiquement aucune légitimité sur aucun territoire, et par conséquent aucune légitimité à exister en tant qu’État. Comme les Kurdes, les Yézidis ou les Juifs.
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Ne sont fous que ceux qui tiennent le sabre, [...] car pour ceux qui donnent les ordres, c'est un plan froidement réfléchi.
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- Ça suffit ! tranche le docteur. Que l’un de vous m’accompagne en ville. Je vais m’enquérir de la situation. Les autres, plantez une tente pour abriter ma famille et attendez-moi.
Il ne revient que trois heures plus tard, épuisé et livide. Il commande aux chameliers de préparer un bivouac pour la nuit, puis il rejoint la tente, demande à Assina et ses petites esclaves de sortir, et s’agenouille devant sa femme.
- Que se passe-t-il ? s’inquiète-t-elle. Qu’as-tu vu qui creuse ainsi ton regard ?
- J’ai vu la mort, Nazli, la mort et son cortège. Depuis les terrasses de Mardin on domine la plaine sur plus de vingt kilomètres et je les ai vus. Ils étaient des milliers. Dix mille peut-être. Les gens là-bas les regardent avec des lunettes et un homme m’a prêté sa longue-vue. Mon Dieu, Nazli, ce que j’ai vu ! Ils étaient là comme un troupeau errant, avec pour vachers des gendarmes qui les battaient. Que des femmes et des enfants, et quelques vieillards. J’ai vu des gendarmes tuer des retardataires à coups de sabre. Tu te rends compte, Nazli ? Mais que sommes-nous devenus ?
Nazli n’avait encore jamais vu son Saad pleurer.
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-Tu penses vraiment que de telles horreurs peuvent se reproduire? le malheur des Arméniens n'est-il pas le dernier sursaut d'un siècle à l'agonie?
-Hovannes, le XXe siècle n'est pas parti pour être plus civilisé et plus tolérant que le précédent. Je redoute même que les progrès mécaniques et scientifiques qui s'annoncent ne permettent à l'homme des massacres plus terribles encore
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Des pères enhardis par l'odeur de la poudre et du sang veulent leur petite part de la victoire. Ils y laissent leur vie et leur famille à jamais détruite. Et la mort de chacun des ces pères imprudents va aigrir la vengeance d'autant de fils. La guerre est ainsi faite d'une multitude de petites guerres qui s'emboîtent les unes dans les les autres, chaque victime de la précédente devenant le bourreau de la suivante, et ainsi de suite jusqu'à l'absurde.
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Aux enfants de toutes les diasporas,
qui enrichissent de leur culture
celle qui les accueille.
Que leurs différences s'ajoutent,
plutôt que de s'exclure.
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» (…)

– Depuis combien de temps Archambaud est-il mort exactement ? demande-t-il à l’oreille d’Haïgaz quand ils sont sortis.

– Pourquoi ? s’amuse ce dernier. Tu la crois en quarantaine ? Si elle est contagieuse, alors tu es contaminé, mon pauvre Agop. Tu l’as tellement caressée des yeux qu’elle doit en avoir la poitrine froissée.

– Tu répètes ça à quiconque, et je te tue.

– Agop, tu m’as déjà tué cent fois !

– Oui, mais cette fois je te tue jusqu’à ce que tu sois mort !

(…) »
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