P330 : "- Personne ne te l'envoie. les rêves n'appartiennent ni à ceux qui les font ni à ceux qui les lisent. Ils sont juste un lien invisible entre les âmes et les coeurs".
P335 : "Oyun se demandais souvent pourquoi sa belle mongolie semblait aussi délabrée. Partout, quand elle traversait les banlieues et les villages, elle ressentait cette impression étrange d'un abandon résigné. Comme si le quotidien des gens, dans ce pays immense et magnifique, s'étriquait dans un présent rabougri avec pour seule ambition de survivre aux jours qui passent".
P538 : - Et alors ? siffla Yerruldelgger. On meurt pour son enfant, tu m'entends ? Un homme meurt pour son enfant, il n'y a que çà comme honneur, tu m'entends ?"
Ouf quelle puissance ! Quel souffle ! Quel talent ! Je découvre ian manook, je viens de terminer Yerudelgger
Je suis fasciné et probablement incapable de décrire mes sensations
Je ne peux pas comparer avec ses autres textes que je connais pas ….encore
Un plume magnifique qui décrit un monde probablement inscrit dans notre inconscient, dans notre passé ! Et quel vocabulaire ! On est nourri de ce texte d’une couleur inimaginable
Merci !
Il respectait les traditions et croyait à des choses inexplicables. (...) Mais il ne s'en voulait que spectateur. Il avait déjà tant de mal à maintenir ensemble tous les fragments du chaos de sa propre existence, qu'adviendrait-il s'il lui fallait accepter que d'autres forces que sa volonté se mêlent d'y mettre de l'ordre.
Ils petit-déjeunèrent sans un mot. Les femmes du campement caressaient du regard le paysage, comme on passe la langue doucement sur le trou qu'a laissé une dent arrachée qui faisait souffrir. Une douleur bat encore, mais ce n'est déjà plus la même. C'est une douleur dont on sait qu'elle va s'estomper puis disparaître. Une douleur quand même, mais une douleur de guérison.
Solongo aimait cet ordre des choses que sont le respect et le sens des traditions. Tous ces gestes, depuis quelques temps, glissaient vers le folklore à cause du manque de croyance de ceux qui les répétaient. Pour Solongo, c'était au contraire un équilibre plein de sens entre des gestes de respect qu'on se devait les uns aux autres.
Il aimait faire plaisir aux vieux. C'est ce qu'on leur devait pour ce qu'ils avaient souffert et vécu et qui nous attendait tous encore.
On ne ment jamais un peu, philosopha le gosse en haussant les épaules. On ment, c'est tout !
Il ne croyait pas à grand chose, sinon à la paix des âmes. La vie était si lourde à porter et si dure à affronter que selon lui toute âme devait avoir droit à la paix, au repos et au respect en la quittant. Ce n'était quand même pas trop demander à un dieu qui laissait les enfants mourir la bouche pleine de terre, non ?
- Il n'y a jamais d'urgence avec les légistes, Oyun, c'est la seule chose de bien dans leur boulot, répondit le commissaire pendant que la porte guillotinait mollement.
La vie ne fait rien de nous. La vie, c'est nous qui la faisons, à coup de renoncements, peurs, abandons, tricheries, colères ! C'est nous qui nous empêchons d'en faire autre chose que ce qu'elle est.