Citations sur L'Archive des nus pressentiments (30)
RÉvÉlation, et non contemplation
Ainsi donc, regarde-toi dans le miroir comme dans un ciel d’algues
Mouvantes,
Dis-moi ce qui ne te plaÎt pas (si tu en es capable)
Approche-toi pour sentir les volcans frÉmir
Soumise masse de mÉtal fondu
et comment parle
La fougueuse larve, os grisonnant.
Irritent tes tympans cette boue putride
Ou bien la sainte oasis
Dans laquelle s’abreuve ta pensÉe, s’est-elle pÉtrifiÉe ?
Paradis circonspect
Les journÉes tremblent, les pauvres
Au nom du droit au Parkinson
Les gens se cachent dans des mÉgots de bougies
DÉsormais tu peux rÊver ce que tu souhaites
La condition humaine prend appui sur toi, et toi sur elle,
C’est l’aurore au paradis et
Tu n’as toujours pas Éteint la derniÈre Étoile.
Les idÉes se brisent dans les tympans trouÉs par de vÉnÉriens murmures
Passent des ombres dans un crissement de phalange
FatiguÉes elle prennent rang
Et attendent, attendent, attendent
Que nagent les yeux sphÉriques
Avec la mort qui rÈgle son pas sur la mort.
De l’au-delÀ les albatros font des signes dÉsespÉrÉs
Avec de larges ailes capturÉes en Éventail
Se noyer il conviendrait, nerf de crise,
Tenter de voler, mais manquent les ailes.
DÉboussoler allÉgrement
Les fourmis se mettent sagement en rang devant le GAB
On dÉlivre
de l’espoir
par carte bancaire
Elles auront peut-Être quelque chose en route vers la fourmiliÈre bourrÉe de rÊves
BlessÉs
humiliÉs
ÉcrasÉs
Pour le bonheur : il n’y a plus foule
Le sourire
est devenu
un cas social
Sur la face de ceux qui le souhaitent, mais n’osent pas rÉclamer
Le rien est notre confort de tous les jours dans lequel baigne l’innocence
Les parents ne se fixent plus des idÉaux par crainte de la mort
C’est un État de veille qu’on arbore les yeux mi-clos :
Voyons, qui se jette à l’eau ?
L’obscuritÉ : refuge
Les bourgeons, les gens commencent À s’y soustraire
Aux arrÊts de mÉtro, comme des vers de soie rÉfugiÉs
Se jettent en l’air des cloches qui cognent en signe de priÈre
Dans le temps qui tisse des casemates au lieu de rets.
La surface des eaux : cierges de sang frais
Les globules blancs fomentent des frondes dans de rouges cathÉdrales
Dans des fŒtus s’arc-boute, telle une fin en-soi, la mortalitÉ
Quotidien credo oÙ les pÉcheurs se dÉsaltÈrent
Voltige d’un air sauvage la tempÊte virtuelle
Dans les Âmes minÉes par le doute et la haine.
Cauchemar caniculaire
DÈs cet ÉtÉ tous les rubus je presserai
De leur cigognes embaumÉes dans leur nids pÂtissiers
Je tuerai des confitures, des refuges je dÉmolirai
Des sirops j’enterrerai pour me remÉmorer
J’Étranglerai les poÈtes dans l’ÉtÉ qui se noie
Sur les bords des pots de miel d’acacia
Des papillons je rÉcolterai la lumiÈre dans un cabanon
Soulier d’ombre dans la fleur pour mes pas sur le bÉton.
C’est l’ÉtÉ qui m’engloutit, subtilement il abuse de ma confiance
Quand les gens prennent d’assaut l’idÉe qui danse.
RÉcolte
Ma profession : l’idÉe ; mon domicile : de plein grÉ un pistil dÉsaffectÉ
Les pÉtales m’Étranglent, avec des mouches cancÉreuses je bouture des paroles
Je suis assailli par les pluies acides, sur mes racines poussent des furoncles
Issu d’une semence engagÉe dans le cycle de la vie je suis le poÈme cueilli en disgrÂce
Tel un effet de serre retardÉ.
Vaccin anti-viral
Quand le nuage de l’humilitÉ surplombe la bÊtise
Ce n’est pas bon, chÈre Lune, ce n’est pas bon, cher Astre Solaire
Des les lambeaux de cŒur
Se rassemblent tant de pleurs
Les humaines hÉsitations s’y glisser peuvent le faire
Si sadiques, Astre Solaire, si sadiques, Lune !
Ces portraits d’une sombre Époque
Ramade inhumaine
Qui de la plaie se dÉlecte
Hideuses consciences qui sur le pÉchÉ trÔnent
Niaise tentative d’un esclave : cracher sur un autre esclave
DÉsertiques poussiÈres d’Étoiles qui sur un dÉbris pleuvent.
De l’abstrait au nom de tous
À la mÉmoire des brÛlÉs vifs sur le bÛcher de l’État corrompu
Fantomatiques torches vivantes vois
Chancelantes chandelles sur la croix
Sur le point de se stabiliser
Sur le point de parvenir
Papillon
LÀ oÙ tu les mÈneras…
État d’oblation
CrÂnes À l’Équilibre prÉcaire
CÉlestes armures
InfirmitÉ qui tÉmoigne À tous d’un feu de camp
Incantation, rouille, tronc de chÊnes dans les autels
Citadelle internÉe À l’asile de l’ÉternitÉ
Roborative.
L’État d’absence
Emballages rÉutilisables
PublicitÉ porteuse de virus
Chapeaux de magicien aux signes de fumÉe
ExcÈs, pyramides, train de verre
Solubles sentiers dÉcafÉinÉs
ÉpinglÉs sur l’Âme Étourdie.