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Critique de Erik_


Erik_
03 février 2021
Est-ce que le travail peut tuer un salarié ? C'est bien le cas comme le prouve la vague de suicide sans précédent dans les plus grandes entreprises françaises ces dernières années sur fond de harcèlement moral et d'organisation du travail assez déshumanisé comme les open-space.

Ce phénomène ne doit pas être négligé car il est bien réel et concret dans nos sociétés. On va suivre le parcours professionnel de Carlos, le fils d'un immigré espagnol devenu ingénieur à force d'avoir consacré son temps pour ses études. C'est un battant qui est plein de dynamisme.

Il est embauché par un grand groupe automobile où il va se donner à fond. Par contre, il ne sera pas toujours récompensé à sa juste mesure au niveau salarial. Cependant, on lui assignera des objectifs assez élevés qui feront qu'il sacrifiera sa vie familiale pour donner tout son temps et son énergie à l'entreprise. Les actionnaires seront comblés !

Mais comme dit, la reconnaissance ne suivra pas forcément. Au bout d'un certain nombre d'années, de jeunes cadres font irruption dans l'entreprise à des postes clés avec leur allure de gagnants et de conquérants alors qu'ils n'ont point donner autant d'investissement en année de travail. Bienvenue dans le monde cruel des grandes entreprises privées où les conditions de travail peuvent devenir intolérables sous des aspects enjoliveurs et hypocrites. Il y aura toujours des opportunistes qui joueront le jeu.

J'avoue que je reconnais aisément ce genre de situation qui me paraissent familières dans le monde professionnel. On peut commencé au SMIC avec un Bac+5 major de promotion tout en bas de l'échelle. Bien que devenu cadre au fil des années, on peut se faire dépasser par de nouveaux embauchés au niveau salarial alors qu'ils n'ont pas fait véritablement leur preuve bien au contraire. Les vieux salariés se sentent alors dépassés.
La fin est un véritable drame qui est glaçant. On le sait depuis l'introduction comment cela va se terminer. On va juste suivre les rouages qui vont conduire à l'irréparable. J'aurais envie de lui dire que le travail ne mérite pas qu'on sacrifie sa vie et sa famille mais c'est trop tard. C'est ainsi. Un drame qui aurait pu être évité si on replaçait véritablement et concrètement l'humain au coeur des préoccupations.

Le dessin de Grégory Mardon, un auteur que j'apprécie fortement,  est excellent car assez expressif. le scénario va tout de suite nous plonger dans l'enfer du travail avec une certaine crédibilité que je ne remets pas en cause tant je reconnais les méthodes de management. A noter que ce n'est pas tant le harcèlement qui est responsable mais le processus d'organisation mise en place et qui est d'une violence extrême.

Il y aura également des éléments extérieurs comme les rapports avec son épouse pourtant aimante qui se dégrade et surtout l'enfer des transports en commun (par exemple les nombreuses grèves qui paralyse le trafic alors que le privé ne connaît pas de grève à de rares exceptions).

Une oeuvre qui fait réfléchir à notre rapport avec le travail. Il faut en tirer des leçons pour notre bien-être et celui de notre entourage proche.
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