Moi, je veux rêver. Imaginer que je suis un prince et que l'autre l'a compris. Je veux la grande histoire, la romance et les papillons dans le bide. Que l'autre me rende aveugle tellement il brille. Qu'il m'ensorcelle et me fasse perdre la tête. Qu'il me rende accro, dépendant,amoureux et en manque. Je veux le grand frisson, la chute vertigineuse, le grand huit, bref, qu'il rende ma vie plus palpitante et féérique de Disney World, au bas mot...
Même si tu n'es pas le bout-en-train auquel je m'attendais, tu es... tu es Andrew Robin. Et Andrew Robin est plus fort que ça.
Sous la pluie battante, nous nous embrassons furieusement, nous nous embrassons comme si nous avions passé des mois à chercher notre souffle, ignorant que c’était l’autre qui le possédait.
C’est si… cette nuit ressemble tellement à un adieu qu’elle m’en déchire l’âme. Tout en me promettant l’infini… le bonheur si fragile qui ne dure jamais de toute manière.
L'espace d'une minute, peut-être une seconde, ou même moins, il me rend mon souffle, m'apprend à respirer comme jamais. Juste comme ça. En un regard.
Pendant un court moment, je me suis laissé planer dans son univers. J’ai cru, volontairement et sans remord, que je pouvais m’installer confortablement à son niveau, à ses côtes, et savourer chaque instant sans me préoccuper de la suite ou même de la réalité. La chute n’en est que plus rude et douloureuse. Après mon méfait de cette nuit, il va me jeter comme une sombre merde. Ou, peut-être que je devrais récupérer le peu de fierté et d’orgueil qu’il me reste pour partir de moi-même, la tête haute.