AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de gerardmuller


Vers l'Ouest avec la nuit/Beryl Markham
Née en 1902 au Royaume Uni et pionnière de l'aviation dès l'âge de 30 ans au Kénya où elle a passé son enfance, Beryl Markham fut entre autres distinctions la première femme en Afrique à obtenir sa licence d'entraîneur de chevaux de course. Transportant passagers, médicaments ou courrier entre Rhodésie, Soudan et Kénya, elle a mené avec son petit avion une vie d'aventures effectuant même des sauvetages. En 1936 elle fut la première à traverser l'Atlantique Nord à bord de son monomoteur. Par la suite, elle a vécu aux Etats-Unis avant de retourner au Kénya en 1952. Oubliée après avoir connu la gloire, personnalité non conformiste, elle fut redécouverte par Hemingway qui la cite dans sa correspondance. Elle est morte à Nairobi en 1986 dans la misère.
Dans ce récit autobiographique, Beryl Markham nous parle de ces mille vols au départ de Nairobi, elle qui « n'a jamais senti les roues de son avion se décoller de la terre sans connaître l'incertitude et l'excitation d'une aventure inédite. »
Seule femme pilote professionnelle en Afrique à cette époque, étant son propre employeur, son propre pilote et souvent son propre mécanicien, elle nous décrit avec intensité dans une première partie cette impression de solitude du vol de nuit, même avec de bonnes cartes, de bons instruments et le radioguidage. Alors « la terre n'est pas plus votre planète que ne l'est une lointaine étoile, quand une étoile est visible ; votre planète, c'est l'avion, et vous êtes son seul habitant. »
Pour Beryl, l'Afrique est le souffle vital de son enfance et survoler les troupeaux de gnous ou de zèbres, tournoyer au dessus du Serengueti à la recherche de Woody, un pilote disparu, sont des moments magiques. Les conditions de vol demandent beaucoup d'intuition ou bien de fatalisme. Et elle ajoute : « La plupart des aviateurs que j'ai connus en Afrique à l'époque s'arrangeaient pour acquérir ces deux qualités. »
L'auteure nous raconte plus loin sa relation mouvementée avec Paddy le lion « apprivoisé » qui connut un jour un retour d'atavisme à la ferme de Njoro, la ferme et l'élevage de chevaux que son père avec qui elle vit seule, a créés, son amour pour Buller son chien attaqué par un léopard, Buller qu'elle retrouve gravement blessé et qu'elle soignera durant des mois pour un rétablissement parfait et qui l'accompagne à la chasse au phacochère qu'elle pratique au moyen d'une lance comme les Nandi avec qui elle parcourt la savane. Elle évoque aussi sa passion pour les chevaux et son amour pour Pégase.
Plus tard, vers l'âge de 18 ans, elle rencontre Tom Black qui lui communique sa passion de l'aviation et lui donne ses premières leçons de pilotage. Elle fait la rencontre de Denys Finch Hatton, le célèbre chasseur aviateur du film « Out of Africa » incarné par Robert Redford, ainsi que du baron Blixen, chasseur également, le mari de Karen Blixen qui a écrit « La ferme africaine ».
En 1936, c'est l'extraordinaire périple de Nairobi vers Londres via Khartoum, le Caire, Tripoli, Tunis, Cannes, Paris, avec pour passager le baron Blixen.
Enfin, toujours en 1936, Béryl Markham nous narre sa grande aventure entre le Royaume Uni et l'Amérique seule sur son monomoteur à travers l'Atlantique Nord, sans radio, avec juste un compas, une carte et un rapporteur.
Un livre de passions très bien écrit et habilement construit, passionnant de bout en bout.


Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}