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"Avez-vous lu Vers l'ouest avec la nuit?... C'est un sacré bon livre (it really is a bloody wonderful book)" Cet avis d'Hemingway est devenu le mien (en toute modestie).





Ce titre (superbe) rappelle que Beryl Markham fut la première à traverser l'Atlantique nord, en partant d'Angleterre. En 1936, seule à bord, calculant son cap avec rapporteur, carte et compas. Pas de radio, évidemment.



Mais si ce récit est vite devenu un coup de coeur, c'est parce qu'il y a bien plus que ce vol n'occupant que 15 pages vers la fin.

Le père de Beryl Markam, éleveur de chevaux, possédait "une ferme en Afrique". L'enfance de Beryl se déroule en Afrique orientale britannique, plus tard le Kenya. Elle suit les traces de son père et entraîne des chevaux de course, puis découvre le pilotage et transporte passagers, courriers, médicaments, repérant aussi les éléphants pour les organisateurs de safari (dans les années 30...). Elle est décédée en 1986 à Nairobi.



Mais ce qui a crée mon emballement, c'est l'écriture remarquable, à la fois pleine d'humour et de passion pour l'Afrique, les chevaux et le vol. Beryl Markham sait parfaitement construire son récit pour le rendre intéressant et ménager le suspense.

Elle recrée à merveille cette partie de l'Afrique où Nairobi n'était qu'une modeste bourgade, les cartes approximatives, les routes inexistantes, les pistes impraticables, l'aviation une réelle aventure.

Enfance incroyable avec des camarades kikuyus, masaïs ou autres...



"Aussi longtemps que dure le jour, Nakuru n'est pas un lac, c'est un creuset de flammes roses et cramoisies, des millions de flammes qui sont les ailes des flamants roses."




Le lac Nakuru



Denis Fynch Hatton apparaît brièvement, et l'on apprend que Beryl avait refusé sur le conseil de son employé de participer au vol où il trouvera la mort. En revanche le baron Blixen (dit Blix) est le héros de nombreuses page!

"Le visage aristocratique du baron von Blixen-Finecke me salua, comme toujours, du plus gracieux sourire, qui l'éclairait comme un rayon de soleil éclaire un morceau de cuir familier -un cuir bien entretenu, sans rides, mais tanné et dur comme une selle de cheval.

C'est d'ailleurs la seule concession accordée par le visage de Blix à l'image populaire qu'on se fait d'un chasseur blanc. Ses yeux sont gais et bleu clair, et non froids et gris comme de l'acier; il a des joues rebondies, et non un visage en lame de couteau; ses lèvres sont pleines et généreuses, et non resserrées par la dure expérience de la Nature-à-l'Etat-Sauvage. Il parle volontiers. Il n'a pas de silences lourds de sens."



Pour l'ambiance :

"En 1900, les trains craignaient encore de s'aventurer dans la nuit, et avec raison. Les lions infestaient les régions traversées, et il fallait à un passager ou à un mécanicien soit un grand courg, soit une pulsion suicidaire pour débarquer sans arme dans une gare de campagne.

En 1902 environ, une ligne télégraphique suivit la voie jusqu'à Kisumu, ou du moins aurait dû la suivre. Les poteaux étaient en place, les câbles aussi, mais les rhinocéros prennent un plaisir sensuel et sadique à frotter leur grande carcasse contre les poteaux télégraphiques, et un babouin digne de ce nom ne peut résister à la tentation de se balancer aux câbles suspendus. Souvent un troupeau de girafes trouvait bon de traverser la voie de chemin de fer, mais refusait de s'incliner devant les fils métalliques, qui proclamait bien haut dans les airs la suprématie de l'Homme Blanc sur leur habitat. "



Et bien d'autres belles histoires!



A votre tour, soyez conquis par ce beau récit!
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Vers l'Ouest avec la nuit/Beryl Markham
Née en 1902 au Royaume Uni et pionnière de l'aviation dès l'âge de 30 ans au Kénya où elle a passé son enfance, Beryl Markham fut entre autres distinctions la première femme en Afrique à obtenir sa licence d'entraîneur de chevaux de course. Transportant passagers, médicaments ou courrier entre Rhodésie, Soudan et Kénya, elle a mené avec son petit avion une vie d'aventures effectuant même des sauvetages. En 1936 elle fut la première à traverser l'Atlantique Nord à bord de son monomoteur. Par la suite, elle a vécu aux Etats-Unis avant de retourner au Kénya en 1952. Oubliée après avoir connu la gloire, personnalité non conformiste, elle fut redécouverte par Hemingway qui la cite dans sa correspondance. Elle est morte à Nairobi en 1986 dans la misère.
Dans ce récit autobiographique, Beryl Markham nous parle de ces mille vols au départ de Nairobi, elle qui « n'a jamais senti les roues de son avion se décoller de la terre sans connaître l'incertitude et l'excitation d'une aventure inédite. »
Seule femme pilote professionnelle en Afrique à cette époque, étant son propre employeur, son propre pilote et souvent son propre mécanicien, elle nous décrit avec intensité dans une première partie cette impression de solitude du vol de nuit, même avec de bonnes cartes, de bons instruments et le radioguidage. Alors « la terre n'est pas plus votre planète que ne l'est une lointaine étoile, quand une étoile est visible ; votre planète, c'est l'avion, et vous êtes son seul habitant. »
Pour Beryl, l'Afrique est le souffle vital de son enfance et survoler les troupeaux de gnous ou de zèbres, tournoyer au dessus du Serengueti à la recherche de Woody, un pilote disparu, sont des moments magiques. Les conditions de vol demandent beaucoup d'intuition ou bien de fatalisme. Et elle ajoute : « La plupart des aviateurs que j'ai connus en Afrique à l'époque s'arrangeaient pour acquérir ces deux qualités. »
L'auteure nous raconte plus loin sa relation mouvementée avec Paddy le lion « apprivoisé » qui connut un jour un retour d'atavisme à la ferme de Njoro, la ferme et l'élevage de chevaux que son père avec qui elle vit seule, a créés, son amour pour Buller son chien attaqué par un léopard, Buller qu'elle retrouve gravement blessé et qu'elle soignera durant des mois pour un rétablissement parfait et qui l'accompagne à la chasse au phacochère qu'elle pratique au moyen d'une lance comme les Nandi avec qui elle parcourt la savane. Elle évoque aussi sa passion pour les chevaux et son amour pour Pégase.
Plus tard, vers l'âge de 18 ans, elle rencontre Tom Black qui lui communique sa passion de l'aviation et lui donne ses premières leçons de pilotage. Elle fait la rencontre de Denys Finch Hatton, le célèbre chasseur aviateur du film « Out of Africa » incarné par Robert Redford, ainsi que du baron Blixen, chasseur également, le mari de Karen Blixen qui a écrit « La ferme africaine ».
En 1936, c'est l'extraordinaire périple de Nairobi vers Londres via Khartoum, le Caire, Tripoli, Tunis, Cannes, Paris, avec pour passager le baron Blixen.
Enfin, toujours en 1936, Béryl Markham nous narre sa grande aventure entre le Royaume Uni et l'Amérique seule sur son monomoteur à travers l'Atlantique Nord, sans radio, avec juste un compas, une carte et un rapporteur.
Un livre de passions très bien écrit et habilement construit, passionnant de bout en bout.


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Une femme trop méconnue hélas. Une personnalité remarquable aventurière pleine d'énergie, de courage, et une écriture savoureuse. Contemporaine de Karen Blixen et "rivale" sans doute... elle n'a pas bénéficié de la même notoriété. Moins de récits bien sûr mais tout de même. Et je suis attristée qu'elle soit morte dans le dénuement. Par ailleurs la traductrice est Viviane Markham et une note de l'éditeur prévient qu'on n'a pas pu joindre ses ayants droits. J'ai adoré ce voyage qu'elle nous a offert.
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Entraîneuse de chevaux de course et pionnière de l'aviation, Beryl Markham était aussi douée pour l'écriture. Dommage qu'elle n'ait écrit qu'un seul livre.
Ce livre, ce sont ses mémoires, rédigées alors qu'elle n'avait pas 40 ans. Racontant une série de morceaux choisis de son enfance et de sa vie d'adulte, elle nous entraîne à la chasse sur les pistes africaines, sur les champs de courses et dans les écuries, avec elle nous survolons l'Afrique, observons les troupeaux et traversons l'Atlantique.
Ce qui ressort principalement de ce texte, c'est la personnalité hors normes de Beryl Markham, bien éloignée de ce que l'on attend d'une femme de son milieu et de son époque. Pourtant elle parle peu d'elle-même et n'évoque pas du tout sa vie privée sulfureuse ni son enfant. L'Afrique, les chevaux et l'aviation, voilà ce qui comptait plus que tout pour elle.
Beryl Markham aurait aussi pu être une grande écrivaine. Son écriture est vibrante et vivante, on ressent sa personnalité passionnée. Et sous sa plume, revit une Afrique magnifique, mystérieuse et sauvage. Avec une écriture si affirmée, difficile d'imaginer qu'il n'y ait eu qu'un livre.
J'avoue tout de même ne pas avoir adhéré aux scènes de chasses à l'éléphant. Beryl elle-même ne semble pas avoir vraiment cautionné la pratique, bien qu'elle ait à de nombreuses reprises repéré des troupeaux pour les chasseurs et participé à des chasses.
Un livre et un personnage à découvrir absolument.
Lien : https://tantquilyauradeslivr..
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Née dans un Kenya sous domination britannique, Beryl Markham a eu une vie digne d'un roman d'aventures. Sans jamais se laisser réduire à son statut de femme, elle a chassé, élevé des chevaux de course, été une véritable pionnière de l'aviation, à une époque et un lieu où chaque vol était un risque.
La plume est magnifique, intelligente et pleine d'amour pour ce pays d'Afrique aussi sublime que dangereux. Les passages sur les paysages sous la carlingue de son avion et la solitude de certains vols sont de petits chefs-d'oeuvre. Cela se savoure lentement, cela dit, nous ne sommes pas sur un page-turner à lire d'une traite.
A lire en parallèle avec la Ferme Africaine de Karen Blixen : même époque, même pays (et même amour pour celui-ci), mais une toute autre expérience.
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Une pionnière dans plusieurs domaines réservés à la gent masculine au début du siècle dernier..entraineuse de chevaux, pilote d'avion qui lui permettra de traverser l'Atlantique en solo à partir de l'Angleterre jusqu'aux États-Unis. Des péripéties racontées avec un zeste d'humour ..elle porte un oeil lucide et critique sur tout ce qui l'entoure...son enfance hors du commun en Afrique à certainement forgé son caractère
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