C'est de la science. Seul un cerveau humain peut interpréter les ondes d'un autre cerveau. L'eau est contaminée petit à petit, ce sera bientôt le tour de la nourriture. Le produit qui est ajouté amplifie les ondes du cerveau qui sont captées par de gigantesques antennes placées sur tout le territoire. Une empreinte est générée pour chaque personne, si bien que tout le monde est identifié et facilement repérable par la suite.
Il avait tout perdu. Pas question d'abandonner, et la vengeance lui était un concept étranger. Il voulait aller au bout de la situation dans laquelle il s'était fourré tout seul. Comprendre ce qui se tramait derrière tout ça, ce qui pouvait pousser des hommes à tuer une mère, à traquer un fils et il ne savait quoi d'autre encore.
On récoltait ce que l'on semait, voilà tout. Pas de puissance divine, pas d'ordre supérieur pour le châtier. Dès lors, il savait être responsable de tout ce qui lui arrivait.
Les façades des bâtiments n'avaient pas été nettoyées depuis fort longtemps, si bien que pollution et salissures s'y étaient accumulées et noircissaient les pierres jadis ocres. Des conteneurs de poubelles, qui n'avaient pas été rentrés, restaient là à demeure toute l'année. Ceux-ci, ne suffisant pas à contenir les détritus de tout le monde, des sacs et même des encombrants avaient été déposés à même le sol.
Pire, il savait pertinemment que, quoi qu'il dise, cela ne satisferait pas son supérieur. Depuis plusieurs mois qu'ils travaillaient ensemble, il avait réussi à le cerner. Taciturne, aussi instable que peut l'être une préparation de nitroglycérine clandestine, il était capable des pires excès. Il exigeait que tout « tourne au poil » comme il aimait le dire. Peu lui importait les excuses, les impondérables, le projet devait fonctionner, point barre.