Peu importait l'endroit du monde où j'allais, la mort me suivait à coups sûr.
Mon corps était devenu un vaisseau solitaire naviguant avec un équipage réduit à un seul membre .
-Pousse-moi vraiment fort, maman.
Je la poussai , mais plus doucement que réclamé.; elle se mit à agiter les jambes d’avant en arrière pour gagner de la hauteur .
-Plus fort , maman . Tu ne me pousses pas assez fort !
-Pourquoi veux-tu aller aussi haut ?
-Pour pouvoir donner un coup de pied dans le derrière à Dieu , jusqu’à ce qu’il nous renvoie papa.
Le bonheur prélude toujours au désenchantement.
Ça s’appelle l’amour, Simon, et ça consiste à ne jamais abandonner la personne à qui on a donné son cœur. C’est croire que, quoi qu’il puisse se passer, aussi difficile la vie puisse-t-elle être, cette personne nous cherchera.
L’ignorant considère souvent l’Amérique comme un pays moderne manquant cruellement d’histoire ou de culture. Pour ma part, je découvris un continent dans lequel chaque personne, chaque bâtiment et chaque rue constituaient autant de niches de culture différentes. Ce n’était pas parce que l’on mettait sur un pied d’égalité la philosophie, la religion ou la classe sociale de tout un chacun, que toute une nation manquait d’épaisseur ou de profondeur.
Rien n’était aussi facile. J’avais toujours cru que j’étais capable de cerner les gens, de lire en eux, parce que la seule manière que j’avais trouvée pour ne pas me brûler à l’acide des paroles de ma mère, avait été d’apprécier son humeur au jugé avant de me décider à l’approcher.
Dans mes rêves, Simon n’était plus qu’une silhouette aux contours mal définis – une image floue qui m’observait, tapie dans les recoins des pièces.
Mais ce soir-là, je vis son visage. Je me tenais à la fenêtre de ma chambre ; le soleil se levait. Simon, immobile dans les champs, me regardait fixement. Il finit par sourire ; je me sentis rougir comme la première fois où j’avais croisé son regard, en cours de littérature anglaise.
À chaque fois que je pensais à ce que je venais de réussir, un grand sourire se dessinait sur mon visage. Je croisai les doigts pour qu’au moins un de mes vêtements trouve preneuse.
Elle avait beau détester se sentir le jouet d’un marionnettiste, elle commençait à comprendre qu’elle allait devoir se prêter un peu plus longtemps que prévu à son petit jeu, avant de pouvoir couper elle-même les ficelles.