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Citations sur Croire aux fauves (189)

Quand on a vraiment mal à l'hôpital, et qu'on veut quelque chose pour calmer la douleur, il faut dire 9. Même plutôt 9,5. Il faut entrer dans l'échelle, dans sa logique; il faut intégrer la norme et faire mine de l'accepter pour obtenir gain de cause.
À bien y repenser, l'inadéquation de l'échelle est contenue dans son application même : il y a quelque chose de surréaliste à devoir en passer par une mesure si rationnelle et codifiée pour se voir administrer une drogue qui, dans le meilleur des cas, va vous envoyer dans des nimbes ingouvernables.
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Je dis qu'il y a quelque chose d'invisible, qui pousse nos vie vers l'inattendu.
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J’écris depuis des années autour des confins, de la marge, de la liminarité, de la zone frontière, de l’entre-deux-mondes ; à propos de cet endroit très spécial où il est possible de rencontrer une puissance autre, où l’on prend le risque de s’altérer, d’où il est difficile de revenir. Je me suis toujours dit qu’il ne fallait pas se prendre au piège de la fascination.
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Les jours s'étirent dans le froid, les nuits n'en finissent pas. L'air est givré, figé. Il est temps de partir, mais on tait l'imminence de ce départ. C'est comme ça en forêt ; on ne part jamais petit à petit, on ne se prépare pas, on fait comme si rien n'allait jamais changer jusqu'à ce que tout bascule d'un coup. C'est précisément cela, le qui-vive. Profiter de l'immobilité du corps jusqu'à ce qu'il faille bondir, toujours lorsqu'on s'y attend le moins. Il ne faut jamais parler du moment où l'on se séparera ; du moment où rien ne sera plus pareil. On vit ainsi consciemment dans l'illusion de l'éternité, parce qu'on sait pertinemment qu'en un instant tout ce que l'on a toujours connu se délitera, se recomposera, ici ou ailleurs, se métamorphosera et deviendra ce quelque chose insaisissable dont on ne pourra plus rien assumer. Cette potentialité terrifie tout le monde. Parce qu'elle est connue de tous en forêt et parce qu'on l'attend toujours au détour du chemin, on s'accorde silencieusement pour la taire. p.140
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Daria est une guerrière, une vraie. À Tvaïan, la vieille idée selon laquelle les hommes chassent et les femmes cuisinent est un leurre absolu, une jolie fiction d’Occidentaux qui peuvent dès lors être fiers de l’évolution de leur société et du dépassement des présumés rôles genrés. Ici, tout le monde sait tout faire. Chasser, pêcher, cuisiner, laver, poser des pièges, chercher de l’eau, cueillir des baies, couper du bois, faire du feu. Pour vivre en forêt au quotidien, l’impératif est la fluidité des rôles ; le mouvement incessant des uns et des autres, leur nomadisme journalier implique qu’il faut pouvoir tout faire à tout moment car la survie concrète dépend des capacités partagées lorsqu’un membre de la famille s’absente.
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Je crois qu’enfants nous héritons des territoires qu’il nous faudra conquérir tout au long de notre vie. Petite, je voulais vivre parce qu’il y avait les fauves, les chevaux et l’appel de la forêt ; les grandes étendues, les hautes montagnes et la mer déchaînée ; les acrobates, les funambules et les conteurs d’histoires. L’antivie se résumait à la salle de classe, aux mathématiques et à la ville. Heureusement, à l’aube de l’âge adulte, j’ai rencontré l’anthropologie. Cette discipline a constitué pour moi une porte de sortie et la possibilité d’un avenir, un espace où m’exprimer dans ce monde, un espace où devenir moi-même. Je n’ai simplement pas mesuré la portée de ce choix, et encore moins les implications qu’allait entraîner mon travail sur l’animisme. À mon insu, chacune des phrases que j’ai écrites sur les relations entre humains et non-humains en Alaska m’a préparée à cette rencontre avec l’ours, l’a, en quelque sorte, préfigurée
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"Parfois, certains animaux font des cadeaux aux humains. Lorsqu'ils se sont bien comportés, lorsqu'ils ont bien écouté tout au long de leur vie, lorsqu'ils n'ont pas nourri trop de mauvaises pensées". Elle baisse les yeux, soupire doucement , relève la tête sourit encore : Toi, tu es le cadeau que les ours nous ont fait en te laissant la vie sauve.
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"Je dis qu'il y a quelque chose d'invisible, qui pousse nos vies vers l'inattendu." p124
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C'est ma mélancolie intérieure, que même l'expédition la plus lointaine n'a pu guérir.
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Les humains ont cette curieuse manie de s'accrocher à la souffrance des autres telles des huîtres à leurs rochers.
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