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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle merveilleuse histoire que "Le chanteur de tango".
Un doctorant quitte New York pour Buenos Aires à la recherche d'une voix, à la recherche de ce célèbre chanteur de tango: Julio Martel.
Infirme à la voix exceptionnelle, Martel ne chante-t-il que réellement pour le plaisir ? Chante-t-il pour nous remettre en mémoire ces vieux airs de tango ? Chante-t-il pour que jamais nous n'oublions l'histoire ? Ce qui est certain, c'est l'envoutement, l'enchantement, que provoquent cette voix. Nous en sommes possédés.
C'est l'occasion pour l'auteur, avec son narrateur, de nous promener dans une Buenos Aires insolite, peuplée de personnages tous plus atypiques les uns que les autres, et que nous croisons au fil des promenades de Bruno, le personnage principal.
Mais c'est aussi prétexte à nous présenter l'histoire d'un pays ou à tout le moins, des tranches de celle-ci.
Martel chante dans des lieux décidés sur quelle base, pour quelle raison ce lieu ? Mais toujours il chante pour faire vivre la mémoire. C'est le ton que Tomas Eloy Martinez impose qui m'a séduite. Nostalgie, fatalisme, un ton lourd de sens, riche et ambigüe parfois, un ton entre la vérité et la légende.
Et le véritable héros de ce récit n'est-il pas Buenos Aires et son passé, l'Argentine et son histoire? Un hymne à la mémoire guidé par la langueur et la férocité du tango.
Définitivement à lire.
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J'ai fini ma promenade dans Buenos Aires au côté de Bruno Cadogan, le narrateur du chanteur de tango, depuis quelques jours déjà, et pourtant je continue à déambuler dans cette ville fantastique et fantasmée.

Bruno Cadogan, jeune étudiant américain, se retrouve à Buenos Aires, afin de terminer sa thèse sur la genèse du tango.
A son arrivé, il entend parler d'un chanteur qui n'aurait dans son répertoire que les tangos les plus anciens, et dont l'interprétation serait sublime: Julio Gardel. Mais il n'existe aucun enregistrement de ce chanteur et il semble aussi insaisissable que l'aleph de Borges.
Bruno commence alors à le rechercher dans la ville labyrinthique, et cette quête va le mener vers des lieux chargés d'une histoire pleine de violence et de poésie.

J'ai facilement emboîté le pas à Bruno Cadogan, et j'ai aimé le suivre dans les rues de Buenos Aires. Il se perd souvent et ne trouve rien de ce qu'il cherche.
On court sur les traces de Julio Martel, et on trouve des morts tragiques; on recherche l'aleph fabuleux de Borges et on trouve des bâtiments magnifiques mais en ruines.
Cependant ses errances dressent une carte fantastique de la ville: on a envie de se perdre avec lui dans ses rues et retrouver l'histoire d'un pays éprouvé à de nombreuses reprise au travers de la découverte de sa population.

Tomas Eloy Martinez a, avec ce roman, renforcé l'image (rêvée) que je pouvais avoir de Buenos Aires: ville magnifique et blessée, retentissant de l'écho des exécutions sommaires et des chants douloureux des chanteurs de tango.
Bruno Cadogan ne va jamais entendre les tangos de Julio Martel, mais est-ce si important? Il repart de Buenos Aires, et on repart avec lui, avec un peu de cette ville enchantée.

Il me reste une nostalgie de Buenos Aires, que je n'ai jamais visitée, qui s'explique sans doute par le plaisir que j'ai éprouvé à la lecture de ce livre.
J'en ai aimé le rythme un peu erratique et la narration à tiroirs.
C'est vrai cependant que le personnage du narrateur ne m'est jamais devenu sympathique: il est même assez navrant par moment.
L'héroïne véritable du roman est Buenos Aires, misérable et flamboyante.

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Trois parcours s'entremêlent, s'interfèrent dans ce roman. Mais ne se confondent pas, en restant intimement liés. Trois cheminements qui revêtent le même caractère liminaire pour Bruno Cadogan, un jeune américain venu à Buenos Aires pour rédiger une thèse sur les essais que Jorge Luis Borges a consacré aux origines du tango.
Avant de s'embarquer pour l'Argentine, en quête de la biographie de Carlos Gardel, incontestable meilleur chanteur du monde de tango du début du XX° siècle, il entend parler d'un nouveau génie : Julio Martel.

« On dit qu'il ne chante plus que dans quelques cabarets malfamés du port. On dit aussi qu'il est très malade mais qu'il chante parfois dans un vieux bar du centre-ville. Certains affirment qu'ils l'ont entendu chanter dans un square de Palerme, l'ancien quartier italien, et d'autres vont jusqu'à dire qu'il se produit inopinément sur les marchés populaires des faubourgs. Bruno Cadogan regarde perplexe la carte de Buenos Aires et essaie de déceler la logique qui commande les dernières apparitions de Julio Martel. Car ce légendaire chanteur de tango à la voix obscure et envoûtante, l'homme qui n'a jamais voulu enregistrer de disques, est bien plus qu'un mythe urbain. Martel est un artiste accompli qui ne laisse rien au hasard et qui dessine par sa présence (et son absence) une autre carte de la ville, les traits d'une énigme« .

Le périple du jeune homme se déroule de septembre à décembre 2001. L'année de la grande crise financière à Buenos Aires.

Gardel. Borges. Buenos Aires.

C'est cet entrelacs qui donne au roman de Tomás Eloy Martínez toute son intensité narrative, parce que les côte à côte se juxtaposent, s'épousent, s'adossent pour composer un kaléidoscope de récits-portraits : la ville, la voix, la vision d'un espace,

Si sa vie dans la ville est tout à fait réelle et fondée, les quêtes de Bruno Cadogan résident dans l'allégorique : jamais il ne pourra vérifier si l'espace de Borges et l'univers de Julio Martel appartiennent vraiment au réel. Et c'est dans ces dédales enchevêtrés que s'est construit un roman, puissant et significatif d'une recherche de soi pas vraiment accomplie.
Lien : http://ecriturbulente.com/
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Ce livre donne envie de découvrir Buenos Aires et d'y vivre la nuit pour découvrir le monde du Tango.
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