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Critique de sandrine57


C'est à Trébuailles, loin de son mari et de ses enfants, que Carole Martinez a décidé de s'exiler afin d'écrire son prochain roman, une réécriture de Barbe-Bleue. Elle n'a pas choisi cet endroit par hasard, mais guidée par une vieille carte postale où l'on peut voir ce village breton et une de ses habitantes que l'auteure imagine solitaire et boiteuse. Mais sur place, son roman lui échappe, Barbe-Bleue se refuse à elle. Heureusement, elle fait la connaissance de Lola Cam, la postière de Trébuailles. Mal habillée, un brin revêche, célibataire et boiteuse (!), Lola pourrait être sans intérêt si elle n'avait, au fond de son armoire bretonne, les cinq coeurs cousus de ses aïeules. Car, selon une tradition espagnole, les femmes de sa famille, au soir de leur vie, ont enfermé leurs secrets les plus intimes dans un coeur cousu à la main, avec la certitude que leurs confidences resteraient scellées pour l'éternité. Or, le coeur en taffetas noir s'est décousu. Lola ne lirait pour rien au monde ce qu'il contient mais sa nouvelle amie Carole…

Carole Martinez nous invite au coeur de son imagination et de son travail de création littéraire. Elle se met en scène dans un roman où se croisent les époques, les personnages les plus improbables et sa touche personnelle, mêlant merveilleux et fantastique.
L'histoire, ou plutôt les histoires, partent dans tous les sens. C'est à si perdre, entre le destin d'Ines Dolores, l'aïeule de Lola, l'irruption dans la vie de la postière d'un acteur qui joue le rôle de Pierre, un soldat de la première guerre mondiale, le véritable Pierre et son histoire d'amour impossible avec Marie la boiteuse, les fameuses roses fauves au parfum vénéneux, etc., etc. Les histoires s'imbriquent les unes dans les autres et les esprits cartésiens resteront malheureusement sur leur faim. Il faut se laisser porter par la faconde de l'auteure, entrer dans son univers magique sous peine de rester sur le bord du chemin. Car si Carole Martinez est une formidable conteuse, elle s'est peut-être laissée un peu débordée par son imagination fertile et son roman est moins abouti que les précédents. Chaque histoire aurait mérité d'être approfondie, Ines Dolores et ses filles auraient même mérité un roman rien que pour elles. Et à quoi bon se mettre en scène, raconter les affres du travail d'écrivain ? D'autres l'ont fait avant elle, mieux ou moins bien, peu importe, cela ne fait que nuire au rythme propre du roman.
Bref, cette lecture a été une petite déception.
Un grand merci tout de même à Babelio et aux éditions Gallimard.

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