Ce roman sort franchement de l'ordinaire. Dès l'entrée, on est plongé dans l'atelier d'un personnage singulier, passionné par les masques africains anciens dont il connaît les mystères. Et pour cause : il est né au Congo où il a vécu des expériences que lui seul, par son caractère même, pouvait connaître. Ce rapport d'Énée avec la nature fait de sensibilité autant que de philosophie est rendu passionnant par l'écriture, bien sûr, et tant il renoue avec un lien essentiel de l'aventure humaine : la place de l'être dans la nature. le roman se passant dans l'époque moderne, ce rapport homme/nature est doublé du rapport homme/société., c'est ce double rapport qu'Énée doit assumer. Il finit donc par concilier les deux.
Le style est…beau. C'est l'adjectif qui me vient à l'esprit, adapté au sujet, selon que l'on passe de la description des lieux ou à la relation d'un fait. Et puis, il y a quelque chose d'impondérable qui diffuse l'attrait, le charme. Encore faut-il que le lecteur soit réceptif au sujet. Or, ce sujet se place si loin de la littérature en tous genres : policier, étrange, lyrique, romanesque, engagé… qu'il peut ne pas intéresser.
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