Bombay, 1921. En plein British rule, Perveen
Mistry assiste son père, en qualité de juriste, dans un quartier cossu de la ville, à majorité parsie. Alors que sa meilleure amie Alice, rencontrée à l'université en Angleterre, débarque avec ses parents, elle met le nez dans une affaire plus complexe qu'il n'y paraît, puisque 3 veuves musulmanes qui vivent recluses avec leurs enfants sollicitent son aide pour la succession...
Heureusement que ce n'est pas noté "une enquête de Perveen
Mistry" car celle ci se révèle intéressante mais s'étire trop en longueur à mon goût. La force de ce roman réside dans la construction du personnage de Perveen, qui, après certaines épreuves quelques années auparavant, est devenue une femme indépendante et surtout dont l'opinion et le travail acharné sont valorisés par son père. Elle est d'une aide précieuse à Razia, Sakina et Mumtaz, en dépassant les clichés sur ce gynécée et en essayant d'étudier leur cas au regard du droit et des coutumes musulmanes. Intrépide, franche, industrieuse, elle est également très attachante. Ainsi les pages s'enchaînent extrêmement vite, d'autant plus que l'auteure nous donne à voir un instantané de Bombay telle que la ville pouvait être dans les années 1920, les traditions (parfois barbares) qui se heurtent à la modernité, les petits plats et boissons préparés selon les communautés, et en creux la domination anglaise qui commence à déranger. La place des femmes, peu importe leur religion, est également très importante dans ce roman, et j'ai découvert la minorité parsie, donc l'ensemble est vraiment plaisant.