À la fin de la séance, Yuko et moi rentrâmes à mon studio dans l'air glacé de la nuit en nous tenant par la main, silencieux et pressés. C'était un vendredi soir et nous ne remîmes le nez dehors que le dimanche en fin d'après midi. Ce qui se passa pendant ces deux jours dédiés à la force et à la plénitude du désir n'appartient qu'à nous. Par la suite, je ne revivrais plus jamais de moments aussi intenses et je suis bien sûr que Yuko non plus.
Un dicton japonais disait : "En voyage, débarrasse-toi des interdits." Yuko disposait de dix mois de liberté, à dix mille kilomètres des carcans de sa famille et de la société japonaise, le temps de vivres des expériences qu'elle n'aurait ensuite plus le loisir d'expérimenter. Je deviendrais ainsi la pièce maîtresse de cet intermède enchanté qui allait, à mon corps défendant, bouleverser ma vie.