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Citations sur Toine maïeur de Trignolles (4)

Le curé reçut sa part d'éloquence, et Toine lui servit « que tout le village le regretterait quand il serait mort ».
À quoi le curé répondit :
— Ça me fait plaisir, mais je ne suis pas pressé de vérifier.
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Le dernier refuge de la littérature épique, c'est la presse sportive. De la chanson de geste, les journaux boxophiles et cyclolâtres ont gardé la gravité de ton, l'idéalisme naïf, et cette touchante duperie de l'imagination qui exalte et gonfle la prouesse musculaire – sprint ou crochet du gauche – jusqu'au delà des humaines possibilités.

Mais nos trouvères modernes, rajeunissant le genre épique, l'ont enrichi. Les chansons du vieux passé, pour exaltantes qu'elles fussent, ignoraient le lyrisme, qui est la vibration harmonieuse de la grande passion... Dieu sait si les journalistes sportifs, chantres de l'universel et fanatique amour des peuples pour l'héroïsme sur pneumatiques, font leur possible pour nous servir des proses vibrantes.

Rude métier que celui-là ! Il exige de son homme à la fois la cervelle épique et l'âme pindarisante. La concurrence y est grande. Les mots les plus éclatants du lexique laudatif ont subi l'usure du galvaudage quotidien...

Mais noble métier aussi ! Car le chauvinisme s'est mêlé à l'affaire, quand ce n'est pas la nationalisme le plus exclusif ou même le racisme le plus pointu. Un champion, paraît-il, est toujours le chef-d'œuvre de sa terre. Il est tout son pays en un seul homme, avec sa grande âme de chez lui. Il magnifie sa nation et sa race aux yeux de l'Univers jaloux.

Allez me chanter ça chaque jour dans une chanson nouvelle sur un air inédit !
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Aloys avait doublé sa sixième. Il avait doublé sa cinquième. Il aurait dû doubler sa quatrième mais ses dix-huit ans allaient sonner. Le père avait décrété : il en sait plus qu’assez. Et Aaloys avait pensé : dommage quand même .Je m’amusais bien .Les copains étaient gentils et le programme des études comportait de bonnes choses , les vacances par exemple.
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Dans ses gros sabots, avec son foulard noué à la diable en oreilles de lapin, et sa bonne grosse tête couverte de l'argent bourru d'une chevelure intacte, T. Déome, debout au milieu de tous ceux-là qui le reconnaissaient pour frère, T. Déome était inconsciemment splendide. Non, il ne s'en doutait pas, mais il était à ce moment l'Ardennais spécifique. Trapu, gros pour confirmer la règle de maigreur par une exception frondeuse ; sans apprêt, malicieux sous ses espèces débonnaires et même frustres ; vite ému et donc volontiers rosse, par pudeur, il incarnait l'éternelle magistrature du bon sens en sabots de bouleau et gilet de velours, parfumée d'âcre tabac. Produit pur d'une terre chiche, mais belle de la saine beauté des filles à maigre dot, il narguait la vie de son sourire broussailleux et démolissaient allègrement, à coups de boutoir, les duperies, les artifices, les décors fallacieux, et les politesses hypocrites, et les mièvreries gommées, et les lècheries flagorneuses, tout cela qui n'était pas la nature simple et la vérité drue.
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