Primo Levi

C'est d'abord l'espoir que me volera le lager. Il ne me l'a rendu que des années plus tard.

J'ai été élève de cette école, il y a bien longtemps.
J'ai été chimiste, et je crois l'être encore.
Je suis écrivain, en tout cas c'est ce qu'on dit.
Et je suis un juif rescapé d'Auschwitz. Je le serai jusqu'à la fin de ma vie.

Je me demande pourquoi il perd son temps à prier. C'est pourtant clair... S'il y a Auschwitz, c'est donc que Dieu n'existe pas.

"Si comprendre la haine nazie est impossible, la connaître est nécessaire, parce que ce qui est arrivé peut recommencer, les consciences peuvent à nouveau être déviées et obscurcies : les nôtres aussi."

Vous savez, les enfants, quand j'avais votre âge, j'aimais beaucoup les chiffres... Mais je ne pouvais pas imaginer que j'allais en porter six sur le bras pendant toute ma vie.

Dans le lager, ceux qui ne pouvaient pas s’exprimer…mouraient seuls.

- Quand est-ce que cette guerre va finir, Vanda ? Quand on qu’on pourra à nouveau dormir tranquillement dans nos lits ?
- Enfin, Primo, tu entends ce que tu dis ? (…) On dirait que tu ne te rends pas vraiment compte de ce qu’il se passe. Regarde autour de toi : où est ce lit où tu voudrais dormir tranquillement? Chez toi, en attendant qu’un milicien fasciste vienne te prendre ? Ou bien à l’hôpital qui a été détruit par les bombardements alliés?

" Si comprendre la haine nazie est impossible, la connaitre est nécessaire, parce que qui c'est arrivé peut recommencer, les consciences peuvent à nouveau être déviées et obscurcies : les nôtres aussi. "

J'ai donc touché le fond. On apprend vite en cas de besoin à effacer d'un coup d'éponge passé et futur.

Si comprendre la haine nazie est impossible, la connaître est nécessaire, parce que ce qui est arrivé peut recommencer, les consciences peuvent à nouveau être déviées et obscurcies : les nôtres aussi.