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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Le bruit de nos pas"est une histoire israélienne, avec une écriture trés spéciale, très exigente,et une excellente traduction de Rosie Pinhas-Delpuech ,traductrice de nombreux grands écrivains israéliens.
C'est l'histoire d'une famille juive séfarade, émigrée d'Egypte, qui vit dans "une baraque"dans un quartier pauvre des faubourgs de Petah Yikvah, aux environs de Tel-Aviv. L'histoire s'articule autour d'une cellule matriarcale composée de deux femmes, la mére et la grand-mére. Le pére est absent , mais omniprésent, et il y a les trois enfants, le fils ainé Sami, la fille cadette Corinne et "l'Enfant",la petite derniére, qui en faite est l'écrivaine elle-meme, qui écoute, observe. C'est un roman puzzle, qui raconte plusieurs histoires, formidable d'acuité et de drolerie,profondément mélancoliques. C'est un récit largement autobiographique. D'ailleurs, tous les chapitres "Les papiers" sont en faites des extraits du journal du pére de R.Matalon, qui etait aussi engagé politiquement.
Je compare ce livre à une oeuvre d'art contemporaine, avec ses collages(Manuel de jardinage,extraits d'un roman d'Alexandre Dumas,retranscriptions du journal du pére,tout est recyclé...), ses courts chapitres qui s'enchainent , la plupart du temps sur un dernier mot du chapitre précédent.
Il faut patienter les premiers 50-60 pages de lecture, car on n'y plonge pas facilement, après c'est merveilleux, on n'a plus envie d'en sortir. C'est un livre magnifique, profond, sur l'exil.
Ronit Matalon est une écrivaine trés connue en Israel, c'est son septiéme livre, mais le premier a être traduit en français. C'est un grand livre hors des sentiers battus.
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Je dois dire, immédiatement, que j'ai été emballé par ce roman, qui sera probablement un des grands romans étrangers de la rentrée littéraire 2012. En 460 pages, d'une grande beauté, d'une poésie débordante, le lecteur est entraîné dans les souvenirs d'une famille installée dans une maison, " la baraque "au milieu du désert israélien. La mère est le personnage central du livre, émigrée d'Egypte, elle parle, à la fois l'arabe, l'hébreu, et est éprise du français, elle lutte pour tenir sa maison, travaille beaucoup, assure la cohésion de " son monde ", elle veut en faire des " êtres humains ". Elle paraît dure, insensible, mais une phrase, page 280, la résume bien " La mère attendait sur la terrasse, mais faisait semblant que non ". Son mari, Maurice, souvent absent , militant, qui écrit des papiers pour une organisation pacifiste, (passionnant, les extraits des articles) ne lui apporte pas de soutien. Elle cultive les rosiers, lit des polars, et relit indéfiniment " le même livre " , La Dame aux camélias. Autour de cette mère, magnifique, il y a les enfants, Samy, l'aîné, le serrurier presque aveugle, Corinne, l'excentrique, qui traîne beaucoup, puis se marie à dix-sept ans avec Mermel, et " l'enfant " la petite dernière, pas vraiment désiré, son prénom Toni n'est nommé qu'une fois, elle est la spectatrice, au coeur de la vie de " la baraque ", aimée de tous, et la préférée de sa grand-mère, Nona qui vit dans un quart de baraque attenante à celle de la famille. Ronit Matalon nous montre comment naissent " l'émotion et la nostalgie ",(page 111), comment combler " les trous du temps " (page 226), en nous racontant l'histoire de cette famille, à l'aide de chapitres courts qui sont liés entre-eux par les derniers mots du précédent, dont les titres sont souvent des trouvailles (Par la suite - Un regard particulier - était..). Elle nous fait entendre les bruits, les plus discrets, tel que " le bruit des pas de la mère qui rentre du travail ", mais aussi ceux de " la guerre de Six jours ", nous fait sentir les odeurs, nous décrit les vieilles photos, les gestes, les objets de leur vie quotidienne, (les cuvettes, les chemises de nuit etc...), nous fait participer aux travaux de déménagements, de jardinage, de construction de l'atelier de Samy, nous montre leur passion pour " la baraque ", cette maison posée sur les sables, au milieu " du monde ",dans laquelle une reproduction du tableau de Manet "le balcon " est le joyau. Par touches successives , par exemple " le dos de sa main ", à travers un kaléidoscope de souvenirs, pleins de poésie, d'une écriture à couper le souffle, elle nous dévoile ses personnages, leurs sentiments, leurs vies autour de cette mère disparue. Pour moi, c'est un très grand roman! Une fois refermé, j'essayais, vainement, d'écouter le bruit de mes pas, alors que Ronit Matalon a réussi à me faire entendre le bruit de ceux de ses personnages.
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