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Citations sur La fête est finie (11)

Totor haussait les épaules. Il était assis au centre de la banquette, le bas toujours sur la tête, avec la petite houppette au sommet du crâne. Le trou au niveau de la bouche le faisait ressembler à un merlan.
- Tu peux enlever ton bas, Gengis Khan, j'ai dit.
- Je préfère pas au cas où on croise des gendarmes, il a répondu.
- Si on croise des gendarmes, il vaudrait peut-être mieux précisément ne pas avoir le visage masqué, non ?
- Je ne suis pas de ton avis.
- Comment ça, tu n'es pas de mon avis.
- Si on croise les gendarmes, je pense qu'il vaut mieux avoir le visage masqué.
- Ah bon, et pourquoi ça ?
- Comme ça, ils ne pourront pas me reconnaître.
- Si j'ai bien compris, tu gardes ton collant sur la tronche pour ne pas attirer l'attention ?
- Voilà, c'est ça.
Elle s'est mise à sourire. ça y est, elle commençait enfin à comprendre qui était Totor. le genre de type qu'on envoie chercher du lait dans une étable et qui se met à traire le taureau. (p.133)
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On dit que les Inuits ont cinquante mots pour dire la neige selon qu'elle est tassée, fondante, molle, mouillée, tombante, en cristaux, en croûte, soulevée ou apportée par le vent. L'alsacien en avait autant pour décrire l'avancement d'une cuite. Au premier coup d’œil, le vieux Marcel était capable de dire si un ivrogne avait pris une "debout", une "couchée", une "collée", une "scellée", une "raidie", une "brûlée", une "beurrée", une "chargée" ou une "lavée"! Il arrivait à déterminer s'il avait un coup dans le nez ou dans les lunettes, dans la moustache ou dans le gilet, dans l'aile ou dans la chemise... dans la pipe, dans la batterie, dans la poire, dans la tronche, dans la lampe, dans la lanterne, dans la latte, dans la poêle, dans les pantoufles, dans les chaussettes ou bien dans la trompette.
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Une hippie avait traité de fasciste un anarchiste qui avait traité de fasciste un communiste libertaire qui avait traité de fasciste un communiste autoritaire qui avait traité de fasciste une militante ATTAC qui avait traité de fasciste un écologiste qui avait traité de fasciste un punk à chien qui avait traité de fasciste son chien. L'affaire s'était terminée en baston générale.
p.220
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Le genre de type qu'on envoie chercher du lait dans une étable et qui se met à traire un taureau.
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Une formation ! Alors là, c'est le pompon ! Voilà qu'il faut se former maintenant pour survivre sur cette saloperie de planète ! Subir un entraînement comme à la guerre ! L'école ne suffit plus, on nous poursuit toute notre vie, jusqu'au seuil de l'hospice. Même à l'hospice, il faudra bientôt se former aux robots torche-cul ! À croire que le monde est parti tout seul en avant en nous laissant sur le carreau. À croire qu'il faut sans cesse lui courir après… S'adapter, toujours s'adapter, ne jamais être à la hauteur. Et pourquoi ce ne serait pas au monde de s'adapter à nous, je vous le demande un peu ?
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Celui qui ne compte que sur Picard et les petits pois surgelés pour se nourrir verra son avenir s'assombrir beaucoup plus rapidement que celui qui sait tuer et dépecer un chevreuil.
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À vrai dire, je n’avais jamais vu pareille loque humaine. Au physique, il ressemblait à Georges le solitaire, la dernière tortue des Galápagos. Au moral, il était à mi-chemin entre le flan et le potiron. En un sens, il était fascinant ; à lui tout seul, il donnait tort à la science. La grande activité de sa journée, pour ne pas dire la seule, c’était la préparation de son petit déjeuner. Allumer la machine à café, changer le filtre, beurrer les tartines... c’est là qu’il dépensait ses calories. Ensuite, la journée était pour ainsi dire finie ; il se collait sur son sofa et en avant pour le marathon : cantates, motets, oratorios, fugues, concertos, suites, partitas, préludes, sonates, tout y passait ! Et même les messes et les passions ! Et il chialait, le veau, fallait voir comment ! Des grosses larmes qui roulaient sur ses joues et son cou. Parfois, il secouait la tête, il s’agitait, faisait mine de se relever ; et puis il se laissait retomber en soupirant, comme terrassé. « Putain, c’est trop beau, Bach », disait-il. C’était sa contribution à la critique musicale.
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Il y avait bien un domaine où l’on recrutait, c’était la sécurité. J’avais rencontré un compagnon de marmelade à la sortie d’une agence d’intérim qui m’avait conseillé d’aller chercher du côté des boîtes spécialisées dans le recrutement des vigiles. C’est surtout dans le domaine du luxe que ça embauchait dur. Avec la pauvreté qui explosait, le luxe vivait dans le stress.
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Bach, je n’avais rien contre. Je veux dire : Bach, de temps en temps, je n’avais rien contre. Mais toute la sainte journée à fond les ballons, ça commençait franchement à me taper sur les nerfs !
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Pouvait-on encore décemment parler d’hommes à propos de ces masses abruties en bermuda qui fonçaient sur les autoroutes à dates régulières, faisaient la queue devant les magasins durant les soldes, étaient persuadés que les hommes du passé étaient des imbéciles, étaient fiers de voter comme des veaux, se feraient bientôt greffer des puces électroniques sous la peau et réclamaient l’esclavage à grand cris? Elle aurait sacrifié un milliard de ces dégénérés pour la vie d’un moineau.
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