Citations sur Correspondance : Gustave Flaubert / Guy de Maupassant.. (6)
Pour ce qui est de Sapho, il y en a deux, la poétesse et la courtisane. La première était de Mitylène en Lesbos, vivait dans le VIIe siècle avant Jésus-Christ, a poussé la tribadie à un grand degré de perfection, et fut exilée de Mitylène avec Alcée.
Une loi philosophique inflexible nous apprend que nous ne pouvons rien imaginer en dehors de ce qui tombe sous nos sens ; et la preuve de cette impuissance, c'est la stupidité des conceptions dites idéales, des paradis inventés par toutes les religions. Nous avons donc ce seul objectif : l'Être et la Vie, qu'il faut savoir comprendre et interpréter en artiste. Si on n'en donne pas l'expression à la fois exacte et artistiquement supérieure, c'est qu'on n'a pas assez de talent.
GUY DE MAUPASSANT, Le Gaulois, 17 avril 1880.
Guy de Maupassant à Gustave Flaubert
Mon cher Maître, j’ai vu Zola hier soir et il m’a dit que vous ne viendriez pas cet hiver ! Cette nouvelle m’a tellement étonné et désolé que je vous prie de me dire tout de suite si elle est vraie. Passer l’hiver sans vous voir ne me paraît pas possible ; c’est mon plus grand plaisir de l’année d’aller causer avec vous chaque dimanche pendant trois ou quatre mois.
Gustave Flaubert à Guy de Maupassant
Mais il me tarde de vous dire que je considère Boule de Suif comme un Chef d’oeuvre ! Oui jeune homme ! Ni plus, ni moins, cela est d’un maître. C’est bien original de conception, entièrement bien compris et d’un excellent style. Le paysage, les personnages se voient et la psychologie est forte. Bref je suis ravi.
Gustave Flaubert à Guy de Maupassant
Enfin, mon cher ami, vous m’avez l’air bien embêté et votre ennui m’afflige, car vous pourriez employer plus agréablement votre temps. Il faut, entendez-vous, jeune homme, il faut travailler plus que ça. J’arrive à vous soupçonner d’être légèrement caleux.
Trop de putains, trop de canotage, trop d’exercice !
Gustave Flaubert à Guy de Maupassant
Quant à moi je travaille avec violence, ne voyant personne, ne lisant aucun journal, et gueulant dans le silence du cabinet, comme un énergumène.