Miss Harriet :
Un jeune peintre errant trouve gîte dans une petite ferme où réside déjà depuis de longs mois
une vieille fille anglaise, sensible mais défraîchie, se consolant par la nature et par la foi, de son manque d'
amour.
La souffrance de la vieille fille est vertigineuse mais inaccessible (comme elle l'était déjà dans
Une vie). La sensibilité extrême à l'origine du tragique suicide restera incompréhensible même pour un sensible comme le peintre. Au dehors ne se manifeste plus qu'une carapace d'automatismes sociaux ridicules, comme de vieux ongles biscornus. Miss Harriet est le prototype de ces vieilles filles qui ne vivent plus tout à fait parmi nous, mais dans une sorte d'intériorité secrète (comme sa soeur de fiction,
La Reine Hortense). On peut regretter une sorte d'incohérence de construction des personnages secondaires qui prennent une consistance à la fin alors qu'ils n'en avaient jusqu'alors aucune. Peut-être que c'est le tragique qui les révèle à l'existence.
Le Baptême :
C'est le baptême du petit Dentu. C'est son oncle, prêtre de la paroisse, qui s'occupe d'accueillir le nouveau-né dans la maison de Dieu.
Ce conte est à rapprocher de la finesse de Clair de lune, où les contradictions de l'homme d'église étaient déjà montrées de belle manière. le paysage et les personnages de campagne sont peints avec splendeur. La « farce » propre à ce monde s'intègre parfaitement et n'est pas ici du registre du grotesque. Non, ici, le paysan est profondément humain et révèle innocemment le cruel paradoxe du prêtre, interdit d'
amour et de procréation, alors qu'il est souvent le plus apte, le plus sensible, le plus conscient de la portée de l'oeuvre de la procréation.
Résumés, commentaires et citations des autres nouvelles du recueil sur la page de mon blog.
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