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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce recueil comporte 12 nouvelles. (L'Héritage est beaucoup plus longue que les autres et n'est presque plus, par définition, une nouvelle car présentant deux voire trois moments distincts avec des sous-dénouements. Laquelle nouvelle est une reprise de la nouvelle intitulée le Million écrite auparavant.)

Ce n'est peut-être pas le tout meilleur de Guy de Maupassant, mais, justement parce que c'est du Maupassant, on flirte malgré tout souvent avec les sommets.
Je n'ai pas connu de ces fulgurants points d'orgue tels que Madame Baptiste par exemple (dans le recueil Mademoiselle Fifi) ou même Toine.

Mais on y rencontre tout de même une impressionnante brochette de succulentes nouvelles, plaisantes, solides, dont quelques unes sont mes favorites, tous recueils confondus.

Je vous conseille particulièrement : L'Âne, roublarde et cruelle ; la puissance négative de la vox populi dans La Ficelle, le couteau infâme du regard familial sur la réussite sociale dans Mon Oncle Jules, la déchirante Mère Sauvage et bien sûr, la nouvelle titre, la touchante et tout en subtilité Miss Harriet.

En conclusion, si vous aimez déjà le Maupassant nouvelliste, vous retrouverez tout le charme particulier de sa plume. Si vous cherchez à le découvrir, sachez que quelques unes des histoires de ce recueil sont parmi les chefs-d'oeuvre dont l'auteur est capable (d'autres étant évidemment un peu en dessous), et qui font son renom, à mon avis, justifié, mais ce n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.

N. B. : Je me permets de noter que pas une seule nouvelle n'évoque la prostitution dans ce recueil malgré la couverture de la collection folio qui pourrait y faire songer, tandis que le recueil Toine, par exemple, où elles fourmillent, est affublé quant à lui d'une couverture très " terroir ". Il y aurait peut-être quelques choses à revoir mesdames et messieurs les éditeurs...
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Retour à Maupassant dont je ne me lasse pas, et à nouveau à travers un recueil de douze nouvelles que j'ai toutes appréciées.
Tout d'abord la nouvelle titre, Miss Harriet, histoire de l'amour tragique d'une anglaise “d'âge” échouée on ne sait pourquoi dans un bourg de Normandie où elle fait de longues promenades, et témoigne de son amour pour Dieu et pour la nature.
Avec l'héritage nous faisons une nouvelle incursion dans le monde des employés des ministères qui selon Armand Lanoux représente 1/9 de son oeuvre. Au ministère de la Marine travaillent et se narguent le beau Maze, le père Cachelin et Lesable ambitieux et pour cela travailleur. le père Cachelin, veuf, à une soeur fort riche et une fille à marier. Il lui semble que Lesable ferait un gendre idéal. Mais la tante morte, le testament fait état d'une clause. Et c'est cette condition à remplir qui va révéler les caractères et motiver les actes. Une satire féroce.
Les autres nouvelles, plus courtes, mettent en scènes des célibataires masculins dans leur quotidien étriqué : Denis, Regret. Nous retrouvons aussi des paysans rusés éventuellement cruels, dans L'âne par exemple.
Quant à celle qui clôt le recueil, La mère Sauvage, exemple de justice spontanée en temps de guerre, elle est à la fois glaçante et compréhensible.

Mais toujours aussi étrange que paraisse leur comportement, on sent une tendresse pour eux chez Maupassant, sentiment que l'on arrive à partager.




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Quel régal ! Je découvre petit à petit Maupassant et pour le moment chaque nouvelle est un vrai plaisir de lecture.

Une écriture tellement poétique et belle, des descriptions qui nous plongent dans des décors normands ou parisiens.

Les nouvelles sont drôles, parfois tristes voir tragique, sarcastiques. Les protagonistes souvent paysans ou petits bourgeois, on s'immisce dans leur vie de tout les jours.

Tous ces ingrédients se mélangent sous cette plume si particulière. J'ai eu l'impression d'entrer dans une "bulle" à chaque fois que j'ouvrais ce livre.
J'ai plus particulièrement aimé Miss Harriet et l'héritage.

Je conseille vivement.
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C'est une histoire bien cruelle que celle de « Miss Harriet » racontée par Guy de Maupassant. Mais c'est surtout une excellente occasion d'admirer l'écriture de celui qui mérite son qualificatif d'écrivain impressionniste.
On retrouve sa Normandie natale qu'il décrit merveilleusement bien. D'ailleurs Maupassant nous fait découvrir des lieux pittoresques. Il nous emmène en calèche vers les ruines de Tancarville près d'Étretat. Au 19ème siècle il n'y avait pas encore le pont suspendu mais les vestiges du château fort juché au sommet d'une falaise dominant la rive droite de la Seine et classé aux monuments historiques en 1862.

En route pour le château de Tancarville, Léon chenal, un vieux peintre qui a eu son heure de gloire notamment auprès des femmes, raconte une histoire à ses amis, qu'il qualifie comme étant l'histoire d'amour la plus lamentable qu'il a vécu.
Dans sa jeunesse, le peintre vagabond rencontra dans une auberge une anglaise qui l'intrigua. Miss Harriet était une vieille fille solitaire, protestante exaltée et prosélyte. Elle fut l'objet de moqueries y compris du peintre qui la décrit comme « un hareng saur qui aurait porté des papillotes » et n'hésite pas à la traiter de démoniaque. Pourtant, le narrateur aimerait savoir ce qui se passe dans l'esprit de cette vieille anglaise à l'âme errante. Quand il s'apercevra que Miss Harriet aime autant que lui la nature et qu'elle apprécie sa peinture, Léon chenal se rapprochera de cette femme singulière pour partager de bons moments. Ils admireront de beaux paysages. Mais l'amour non partagé touchera Miss Harriet qui témoignera de la pureté de son âme en disparaissant.


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Miss Harriet /Guy de Maupassant/ le Verrou
Léon Chenal, le narrateur, rapin plutôt bohème de son état, raconte à ses compagnons de route, tandis que le break se dirige vers Tancarville, une histoire d'amour peu commune, en vérité la plus lamentable qu'il ait connue au cours de sa vie.
Un soir dans une auberge De Bénouville, il remarque une Anglaise pensionnaire des lieux, le genre vieille fille, exaltée à principes, puritaine opiniâtre aux allures extatiques, aux manies bizarres et aux moeurs de vestales pétrifiées, un visage d'illuminée, sec et indicible. Elle s'appelle Miss Harriet et passe pour une hérétique au sein du village. Détestée, on la qualifie de carne à Bénouville.
Au fil des jours, Léon tente des approches après de cette femme étrange et lui montre sa peinture qui la séduit d'emblée. Ils deviennent amis. Puis Léon remarque que le comportement de l'Anglaise change qui se réfugie dans un mutisme total. Que cache ce revirement étrange et inattendu ?
Cette nouvelle pleine de délicatesse et d'humanité publiée en 1883 est toute teintée de drôlerie malgré son évolution dramatique, pathétique et poignante. le talent connu De Maupassant pour décrire les états d'âme des deux personnages et les paysages normands par petites touches en fait bien le chef de file des écrivains impressionnistes.
LE VERROU
Ils étaient quatorze célibataires endurcis, et qui s'étaient juré de le demeurer en détournant les femmes de leurs amis du droit chemin. Régulièrement, au cours d'un bon repas, ils se racontaient alors leurs succès. Aujourd'hui, ils ne sont plus que quatre, trois sont morts et sept se sont mariés et ont quitté le club. C'est au cours d'un repas à quatre que l'un des membres raconte comment dans sa jeunesse, alors âgé de 22 ans, il fut séduit par une amie de sa mère, la trentaine bien avancée.
Extrait : « Je ne songeais pas plus à la séduire que je ne songeais à me faire trappiste. Or, un jour, comme je lui rendais visite, et que je considérais avec étonnement son costume, un peignoir du matin considérablement ouvert, ouvert comme une porte d'église quand on sonne la messe, elle me prit la main, la serra, vous savez, la serra comme elles serrent dans ces moments-là, et avec un soupir demi-pâmé, ces soupirs qui viennent d'en-bas… »
Une courte nouvelle pleine de surprise.



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De superbes contes De Maupassant avec les ingredients habituels du succes de cet ouvrage: le conte est un domaine que Maupassant maitrise à la perfection et ici encore son talent explose et nous emerveille ! Ces contes sont des mervelles à devorer !
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Que serait la vie sans Maupassant ? On la verrait défiler sans pouvoir la décrire. Il me semble que lui seul a cette lueur d'écriture qui lui permet d'effleurer toute la force de la vie, tout ce qu'elle a de sublime, tout ce qu'elle a d'atroce. Les nouvelles de ce recueil sont extrêmement variées en longueur, en thème mais le style est constant et parfait.

Miss Harriet - une perfection dans le description du personnage, du cadre, la chute de la nouvelle est aussi profonde que ce puit. Un chef d'oeuvre.

L'héritage - un mini roman qui cristallise les angoisses du monde du travail et les horreurs que nous devenons, même en famille, quand l'argent devient un membre à part entière.

S'ensuivent des nouvelles faussement légères où la perdition de l'humanité affleure à toutes les pages. Une qui m'a particulièrement affolée : Garçon, un bock pour sa résonance terriblement moderne mais aussi Mon oncle Jules, une vraie leçon de vie.

Ces nouvelles sont un miroir, à jamais tendu devant nous. On ne pourra pas dire qu'on ne nous avait pas dit. J'adore !
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