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Citations sur Yvette (34)

Tu es amoureux.
– Non. Elle me trouble, me séduit et m’inquiète, m’attire et m’effraye. Je me méfie d’elle comme d’un piège, et j’ai envie d’elle comme on a envie d’un sorbet quand on a soif. Je subis son charme et je ne l’approche qu’avec
l’appréhension qu’on aurait d’un homme soupçonné d’être un adroit voleur. Près d’elle j’éprouve un entraînement irraisonné vers sa candeur possible et une méfiance très raisonnable contre sa rouerie non moins probable. Je me sens en contact avec un être anormal, en dehors des règles naturelles, exquis ou détestable. Je ne sais pas.
Saval prononça pour la troisième fois :
– Je te dis que tu es amoureux. Tu parles d’elle avec une emphase de poète et un lyrisme de troubadour. Allons, descends en toi, tâte ton cœur et avoue.
Servigny fit quelques pas sans rien répondre, puis reprit :
– C’est possible, après tout. Dans tous les cas, elle me préoccupe beaucoup. Oui, je suis peut-être amoureux. J’y songe trop. Je pense à elle en m’endormant et aussi en me réveillant… c’est assez grave. Son image me suit, me poursuit, m’accompagne sans cesse, toujours devant moi, autour de moi, en moi. Est-ce de l’amour, cette obsession physique ? Sa figure est entrée si profondément dans mon regard que je la vois sitôt que je ferme les yeux. J’ai un battement de cœur chaque fois que je l’aperçois, je ne le nie point.
Donc je l’aime, mais drôlement. Je la désire avec violence, et l’idée d’en faire ma femme me semblerait une folie, une stupidité, une monstruosité. J’ai un peu peur d’elle aussi, une peur d’oiseau sur qui plane un épervier. Et je suis jaloux d’elle encore, jaloux de tout ce que j’ignore dans ce cœur incompréhensible. Et je me demande toujours : « Est-ce une gamine charmante ou une abominable coquine ? »
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Elle se jetait dans l’amour comme on se jette dans un fleuve pour se noyer et se laissait emporter, prête à mourir s’il le fallait, enivrée, affolée, infiniment heureuse.
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En arithmétique, un et un font deux. En amour, un et un devraient faire un, et ça fait deux tout de même. As-tu jamais senti cela, toi ? Ce besoin d’absorber une femme en soi ou de disparaître en elle ? Je ne parle pas du besoin bestial d’étreinte, mais de ce tourment moral et mental de ne faire qu’un avec un être, d’ouvrir à lui toute son âme, tout son coeur et de pénétrer toute sa pensée jusqu’au fond. Et jamais on ne sait rien de lui, jamais on ne découvre toutes les fluctuations de ses volontés, de ses désirs, de ses opinions. Jamais on ne devine, même un peu, tout l’inconnu, tout le mystère d’une âme qu’on sent si proche, d’une âme cachée derrière deux yeux qui vous regardent, clairs comme de l’eau, transparents comme si rien de secret n’était dessous, d’une âme qui vous parle par une bouche aimée, qui semble à vous, tant on la désire ; d’une âme qui vous jette une à une, par des mots, ses pensées, et qui reste cependant plus loin de vous que ces étoiles ne sont loin l’une de l’autre, plus impénétrable que ces astres !
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Le silence a quelquefois du bon. On est souvent plus près les uns des autres quand on se tait que quand on parle.
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Comme c’est banal, amusant, toujours pareil et toujours varié, l’amour !
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Elle ne peut lui échapper, à moins de se faire religieuse, ce qui n’est guère probable, étant donné ses manières et ses goûts. Elle n’a donc qu’une profession possible : l’amour. Elle y viendra, à moins qu’elle ne l’exerce déjà. Elle ne saurait fuir sa destinée. De jeune fille, elle deviendra fille, tout simplement. Et je voudrais bien être le pivot de cette transformation.
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La marquise Obardi est le type de ces drôlesses élégantes. Mûre et toujours belle, charmeuse et féline, on la sent vicieuse jusque dans les moelles. On s’amuse beaucoup chez elle, on y joue, on y danse, on y soupe… on y fait enfin tout ce qui constitue les plaisirs de la vie mondaine.
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Il lui semblait que l'humanité tout entière défilait devant lui ,grise de joie,de plaisir , de bonheur. Et il était seul à la regarder ,seul , tout à fait seul,Il serait encore seul demain ,seul toujours,seul comme personne n'est seul.
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Elle s'y décida tout d'un coup, tranquillement, comme s'il saggisait d'un voyage, sans réfléchir, sans voir la mort, sans comprendre que c'est la fin sans recommencement, le départ sans retour, l'adieu éternel à la terre, à la vie.
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D'où venait cette senteur insaisissable? de la robe, des cheveux ou de la peau? Il se demandait cela, et comme elle lui parlait de très près, il recevait en plein visage son haleine fraîche qui lui semblait aussi délicieuse à respirer. Alors il pensa que ce fuyant parfum qu'il cherchait à reconnaître n'existait qu'une sorte d'émanation trompeuse de cette grâce jeune et séduisante.
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