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Critique de Zephirine


« Vous savez…Le temps sont durs pour les petits commerçants. Les clients ne jurent plus que par les grands magasins…vous-même tout à l'heure…en extase devant cette sale maison ! Je vous ai bien vus, allez ! Mais ça ne durer pas. Ce n'est qu'une mode »

Ce roman graphique reprend le célèbre roman d'Emile Zola « Au bonheur des dames » et qui nous raconte la naissance des grands magasins dans le Paris de Napoléon III que le baron Haussmann est en train de transformer.
A travers l'histoire de Denise, cette humble et naïve provinciale débarquée dans la capitale, nous découvrons une ville en effervescence, avide de nouveautés. Cette agitation extrême ce « toujours plus » est incarné par le personnage d'Octave Mouret, jeune arriviste ambitieux et visionnaire qui ne jure que par la publicité dans son magasin qu'il ne cesse d'agrandir et attire sa clientèle grâce aux étalages aguichants de marchandises toujours renouvelées Sa vie sentimentale est à l'envi de sa vie professionnelle, faite de bruits, de fureur et d'hypocrisie.
Plus que l'histoire fleur bleue entre Octave Mouret et Denise, j'ai aimé le récit d'une époque où la femme est peu considérée en dehors du mariage. le sort des demoiselles des magasins n'est pas très enviable, elles sont liées à leur patron tyrannique qui peut les renvoyer comme il veut. de plus, elles ne peuvent se marier ni avoir des enfants, ceci pour satisfaire une clientèle féminine aisée et despotique. Pour accentuer la différence, les demoiselles ainsi que les commis, sont vêtues de noir afin de ne pas faire d'ombre aux étoffes chatoyantes, robes, dentelles, rubans colorés qui remplissent les rayons. Il faut attiser la convoitise des acheteuses, les rendre dépendantes au point que certaines dames de la bonne société vont se transformer en voleuses à l'étalage. Selon leur naissance, les femmes de cette époque n'avaient pas beaucoup de choix : soit elles étaient épouses et mères, soit gourgandines ou petites employées qui, pour joindre les deux bouts, devaient avoir un protecteur.
On découvre là les débuts d'une société de consommation qui ne s'arrêtera plus jusqu'à connaitre les excès que l'on connait.
Les moeurs de l'époque et leur évolution à travers les changements de la société sont très bien restituées.
Autant que je me souvienne, on retrouve dans cette BD les éléments du roman de Zola, mais le roman graphique s'aborde avec plus de facilité que celui de Zola mais ne remplace en rien ce chef-d'oeuvre de l'écrivain du naturalisme.
Les dessins sont très colorés mais je n'ai pas été séduite par leur graphisme que j'aurais souhaité plus élégant et plus fouillé pour mieux correspondre à l'époque XIXe.

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