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Critique de Amandinegrana


Pour écrire " Thérèse Desqueyroux" Francois Mauriac s'est inspiré du procès Canaby qui a marqué sa vie de jeune adulte. Dans cette histoire, une femme accusée d'avoir tenté d'empoisonner son mari sera finalement acquittée sur le témoignage en sa faveur de ce dernier. Mais loin d'être un pas vers la liberté, Mauriac dépeint une toute autre geôle, celle du mariage arrangé et des convenances.
Nous entamons le récit avec un long monologue de Thérèse qui après son non lieu doit rejoindre Argelouse pour retrouver ce mari qu'elle souhaitait supprimer. Que va-t-elle lui dire ? Que sera sa vie maintenant ? Cette nouvelle vie, Bernard Desqueyroux l'a déjà pensée pour elle, une vie de recluse, de malade mentale en attendant que les choses se tassent. Puis enfin la libération, ou plutôt l'abandon de cette épouse devenue encombrante. Voilà dans les grandes lignes l'histoire de Thérèse Desqueyroux.
J'ai vraiment apprécié ce roman, pas tellement pour l'histoire et les personnages mais plutôt pour l'auteur. J'ai aimé le point de vue féministe et la dénonciation des mariages arrangés malheureux. Cette destinée inexorable réservée aux femmes contraintes d'épouser des hommes peu attrayants et peu interessants à l'instar de Bernard ou du fils Deguilhem, promis à la jeune et naïve Anne de la Trave. La famille, l'honneur, les possessions, tout passe avant elles. Elles ne sont que des dots ambulantes. L'écriture très imagée de Mauriac rend bien compte de cela. Thérèse est écartée du coude par son père et son avocat à la sortie du tribunal, les membres de sa famille sont comparés à des barreaux vivants.
L'enfermement de Thérèse est aussi symbolisé par cette lande du sud ouest opaque, lugubre qui n'offre aucun horizon. Mauriac y revient plusieurs fois. J'ai accroché au roman dès le début grâce à cela. Cette métaphore de Thérèse libérée de la justice mais s'enfonçant dans les pins, observateurs et presque acteurs de sa réclusion familiale m'a beaucoup plu.
Je regrette de ne pas m'être attachée aux personnages et de ne pas avoir été touchée plus que cela par le malheur de Thérèse mais, à côté de cela, je suis conquise par le style de Mauriac.

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