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Citations sur Lettres à l'inconnue (16)

Vous n'ennuierez jamais un homme en le faisant parler de lui. Que de femmes ont fourni de triomphales carrières dans le métier d'écouteuse, où d'ailleurs écouter n'est pas nécessaire ; il suffit d'en avoir l'air.
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XLII - Le premier amour.

C'est une redoutable responsabilité, madame, que d'être le premier amour d'un homme de génie. Et même de tout homme.
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Le bonheur n'est pas dans les événements. Il est dans le coeur de ceux qui les vivent. Croire au bonheur, comme je fais, c'est faire du bonheur une vérité, car le bonheur n'est qu'une croyance. « Où donc est le bonheur ? » Il est à portée de notre main. Le bonheur est très simple et très banal. Et il ne peut être un mensonge puisqu'il est un état d'âme.
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XXVI - Du choix des livres

Vous me demandez, Inconnue de mon âme, ce que vous devez lire. Mes conseils vont sans doute vous surprendre. Pourtant suivez-les. Mon maître Alain disait qu’il faut être l’homme (ou la femme) de peu de livres et prouvait, par son exemple, l’excellence de ce principe. Sa bibliothèque se composait essentiellement de quelques grands auteurs : Homère, Horace, Tacite, Saint-Simon, Retz, Rousseau, le Mémorial, Stendhal, Balzac, George Sand, Victor Hugo et naturellement les philosophes : Platon, Aristote, Descartes, Spinoza, Kant, Hegel, Auguste Comte. Au cours de sa vie, il ajouta Romain Rolland, Valéry, Claudel, Proust et aussi Kipling.

Choix sévère, limité, mais de ces grandes œuvres, il n’ignorait rien. Les relisant sans cesse, il y découvrait chaque fois des beautés nouvelles. Il pensait que nul ne connaît un auteur s’il n’est capable d’aller tout droit à la page cherchée. Dans quel roman de Balzac se trouve la première rencontre de Vautrin et de Rubempré ? Dans quel roman retrouve-t-on Félix de Vandenesse marié ? Dans quel tome de Proust apparaît le septuor de Vinteuil ? Qui ne peut répondre n’est pas un lecteur véritable. « L’important n’est pas de trouver, disait Valéry, mais de s’ajouter ce qu’on trouve. » Une femme est plus cultivée si elle s’est ajouté quelques beaux ouvrages que si elle a parcouru distraitement trois livres nouveaux par jour.

Faut-il donc refuser audience aux auteurs de notre temps ? Evidemment non, et d’ailleurs quelques-uns d’entre eux seront les maîtres de demain. Mais il se faut garder d’une excessive dispersion. Comment ? D’abord en donnant à la récolte de l’année le temps de se décanter. Que de livres proclamés chefs-d’œuvre par leur éditeur ou par un cénacle, seront oubliés six mois plus tard ! Ne nous chargeons pas vainement la mémoire. Attendons. Flairons ce qui passe et choisissons nos amis. Chacun de nous a, parmi les contemporains, ses élus. De ceux-là, qu’il suive les essais. Je lis tout ce que publient quelques jeunes en qui j’ai confiance. Je serai heureux d’en découvrir d’autres, mais je ne les souhaite pas trop nombreux. Je serais submergé.

Dès que nous sommes sûrs de la valeur spirituelle ou esthétique d’un livre, il faut l’acquérir. Une connaissance intime et totale n’est possible que pour les œuvres que nous aurons sous la main. Pour une première rencontre avec un auteur, il est légitime, et même raisonnable, de recourir à l’emprunt. Quand nous avons décidé de l’adopter, il lui faut acquérir droit de cité. On épouse la femme et on achète les livres avec lesquels on désire vivre.

Et comment lire ? Une première lecture est presque toujours, si le livre nous enchante, rapide et passionnée. Le lecteur dévore les pages. Mais les lectures suivantes (et un grand livre sera relu cent fois) doivent se faire crayon ou plume à la main. Rien de plus propre à former le goût et le jugement que de copier un passage sublime, de noter une pensée profonde. Des auteurs que l’on estime, il faut se jurer de ne rien passer. Qui saute, dans Balzac, les longues descriptions de villes ou de maisons n’est pas un balzacien.

Une méthode efficace est de lire en étoile ; je veux dire en rayonnant autour d’un sujet central, un livre appelant l’autre. Exemple : je lis Proust et l’admire. J’apprends en l’étudiant, que Proust lui-même admirait Ruskin, George Sand. Je vais à Ruskin et Sand ; ce qu’un tel lecteur jugeait bon ne peut être indifférent. Ainsi Chateaubriand m’a fait connaître Joubert. Charles du Bos m’a fait lire « Eurydice deux fois perdue ». Maurice Baring m’a jadis initié à Tchekhov, à Gogol. En telle manière se forment des chaînes d’amitiés spirituelles. A vous d’y prendre votre place. Adieu.
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XXVII

Je vous écris sur mes genoux, dans un train, entre Marseille et Nice. Le ciel est bleu drapeau, sans un nuage. Les petites villes fortifiées, aux rues dallées, se sont réfugiées sur les collines, pour se protéger des Sarrasins. Les crêtes rocheuses et dorées ont cette précision pure qui n’appartient qu’à la Provence et à la Grèce.
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Être exigeant, c'est montrer de l'intérêt.
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Trop d'être humains sont ainsi faits qu'ils s'accoutument aisément à être aimés et qu'ils n'attachent plus assez de prix à un sentiment dont ils sont trop sûrs.
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La coquetterie est une arme à deux tranchants. Elle blesse celle qui, en la maniant, se permet un faux mouvement.
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Un éloge touche s'il naît, comme par hasard et involontairement, d'une rencontre d'idées, d'un plaisir partagé; il s'ennuie s'il devient rite.
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- Comment s'appelle, demandait un examinateur à une étudiante américaine, le type d'union où l'homme se contente d'une seule femme ?
- La monotonie, répondit l'étudiante.
Pour que la monogamie ne devienne pas monotonie, il faut veiller à ce que la tendresse et ses modes d'expression alternent avec les propos d'autre nature.
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