Le bonheur, pas plus que le malheur, n'a besoin du pardon.
Personne ne naissait dans la rue. Les gueux ne savaient qu'y mourir.
Il y avait entre eux quelque chose, c'était certain... une ville... oui, une ville maudite qui continuait à les hanter et qui semblait pourtant à la source même de leur inspiration. Le Montréal d'antan était partout dans leurs oeuvres, même quand ils ne l'évoquaient pas. Tout enfants, ils avaient eu le sentiment d'une petite catastrophe, d'une extinction à laquelle ils avaient fini par survivre, tout en mourant un peu. Un monde s'était écroulé, on ne savait plus trop comment, et que les tentatives de révolution, les sursauts fiévreux que la cité avait connus un temps avaient tous échoué.
Il fut un temps où le contenu des livres était surveillé. On ne s'intéressait pas seulement à l'utilisation du papier comme support de l'écrit. Les idées ne sont pas reconnues. On ne peut donc pas les voir comme subversives ou rebelles.
Oscar Méthot - Ashland s'était immolé sur l'autel de la réussite et, tel un phénix glorieux, il était né de ses cendres.
Cette nuit-là, la Lune grosse, blafarde, s'était encore éloignée de la Terre.
Il y a de quoi rire, n'est-ce pas ?... Libraire, dans un monde où les livres sont interdits, mais c'est ainsi !
Vous avez du courage de parler des personnages de fiction romanesque comme s'ils étaient des êtres vivants. Je ne sais pas qui vous écoute. Mais en tout cas, ce qui est étonnant, c'est que vous ayez tous ces fans qui n'ont vraisemblablement vu ni lu un livre, alors que vous les épuisez par vos références...
Néanmoins, le français sur lequel Oscar et Annie veillaient à leur manière leur donnait certainement une force singulière qui se manifestait dans leur art.