Très déçue par ce roman... peut-être parce que j'en attendais beaucoup !! du post-A à la sauce québécoise, c'est pas toujours qu'on a la chance d'en lire... L'histoire se déroule dans un futur rapproché, au mois de novembre, alors qu'une épidémie a fait rage et continue encore de décimer les moins bien nantis... Normal, c'est eux qui peuplent les rues d'une Montréal méconnaissable, crade, polluée. Alors que sévit la plupart du temps une morosité palpable, la vie est en maintenant en effervescence... Oscar de Profundis, enfant du peuple, est de passage dans cette vile qu'il fuit, pour donner 2 soirs de concert d'un rock endiablé. le récit débutait fort, les descriptions des lieux et de la situation m'ont fait grand effet... Mavrikakis a réussi à créer une atmosphère lourde, étrange, angoissante, étouffante... Mais après, on suit la traversée de Profundis et une autre histoire en parallèle, celle de Cate, cheffe de bande, qui vit dans le Montréal souterrain... Les deux histoires se recoupent, mais n'aboutissent jamais. du moins, c'est l'impression que j'en garde. Un goût de trop peu, ou de vraiment trop. Plus les pages se tournaient, et plus mon intérêt décroissait, pour, au final, sortir de cette lecture vraiment déçue. On passa à autre chose !!!!
Ce roman m'a particulièrement déçue malgré les bonnes critiques qu'il a reçues. Personnellement, j'ai eu l'impression de faire du sur-place dans une histoire à l'intrigue sous-jacente qui n'éclot jamais.
Oscar de Profundis est une rock star shootée du matin au soir et du soir au matin, qui divague entre sa famille décédée depuis longtemps et ses états d'âme d'artiste mal compris qui tire son inspiration de poètes maudits. Malgré une personnalité que j'ai trouvée bien antipathique, il est adulé par des millions de fans qui n'hésitent pas à se déplacer en masse dans des cités délabrées laissées aux mains des "gueux"; ceux qui n'ont pas réussi à obtenir un statut social suffisamment élevé pour vivre parmi les nantis, dans les banlieues chic et propres.
L'auteure va donc nous emmener dans un futur loin d'être joli, pendant une semaine de novembre, durant laquelle une mystérieuse épidémie de peste noire va se répandre très rapidement parmi les pauvres hères du centre ville de Montréal. Or, il se trouve qu'Oscar s'y trouve, devant donner un concert. le confinement de la star est ordonné alors que des hordes de "gueux" détruisent tout ce qui reste encore debout: qu'importe, puisque c'est la fin du monde. Mais c'est sans compter sur la ruse de la grande Cate, qui projette d'enlever la star afin de tenter de mettre en marche une révolution contre l'Etat Mondial qui les ignore, elle et ses acolytes de misère.
L'idée de départ était bonne; mais je trouve que le roman manque cruellement de dynamisme et de suspens...
En 2060, dans un monde ravagé par la crise climatique et les inégalités, la star planétaire Oscar de Profundis retourne dans son Montréal natal, où il n'a pas mis les pieds depuis quarante ans, afin d'y donner un concert. Au même moment, l'armée boucle la ville en proie à une épidémie destinée à purger les « gueux », déclassés de la société qui survivent tant bien que mal (en fait, plutôt mal). Et parmi ces gueux, Cate Bérubé, ancienne médecin, n'a pas l'intention de se laisser mourir sans rien faire. Son plan : kidnapper Oscar de Profundis afin d'envoyer un message au monde entier : message d'espoir aux gueux, message d'avertissement aux riches.
Cette lecture m'a laissé une impression mitigée. La dystopie esquissée ici a quelque chose de terrifiant en ce qu'elle est extrêmement crédible, à quelques détails près : le complot de l'État mondial qui crée une épidémie de peste pour se débarrasser des pauvres, ça passe pour un livre écrit en 2016, mais ça sonne étrangement aujourd'hui. Les thèmes abordés (inégalités extrêmes et toujours croissantes, importance de l'art et de la culture) sont bien traités et le ton désenchanté fait mal parce qu'il tape juste. Les personnages sont intéressants, que ce soit Oscar, égocentrique et déconnecté du monde et pourtant déterminé à sauvegarder le patrimoine culturel de l'humanité ; ou Cate, qui sait son plan voué à l'échec mais se fait un point d'honneur à le mener jusqu'au bout ; ou encore Adrian, le dernier libraire et dernier révolutionnaire…
Toutefois, l'intrigue, qui avait tout pour être haletante, ne décolle jamais réellement. On passe la plus grande partie du roman à suivre les états d'âme d'Oscar confiné dans son manoir que l'armée protège des débordements. le dénouement, très rapide et anticlimatique, laisse un goût de « tout ça pour ça ». Mais c'est surtout le style sur lequel j'ai tiqué : la narration m'a paru verbeuse, pompeuse, très éloignée de l'action et des personnages, au point qu'on a l'impression de traverser l'histoire dans un scaphandre et d'être comme Oscar, déconnecté de ce qui se passe autour de lui. C'est sans doute voulu (comme pour la fin anticlimatique) et j'arrive à voir théoriquement l'intérêt de ce parti pris, mais je ne suis pas certaine que c'était la meilleure approche. En effet, cela m'a malheureusement laissé l'impression que le tout n'était qu'un prétexte pour l'autrice de faire briller sa plume et d'étaler lourdement ses nombreuses références culturelles. J'en ressors avec un sentiment d'ambiguïté assez dérangeant (mais qui, au moins, risque de me laisser longtemps cette oeuvre en mémoire).
Dans un futur proche, complètement mondialisé, Montréal est dévastée. Les gueux se partagent le centre-ville, où ils survivent dans un climat de violence et de misère, alors que le "mal noir" s'abat sur eux, et qu'ils tombent comme des mouches au milieu des rues sans que le gouvernement ne lève le doigt. Mais une bande de survivants est décidée à rappeler au monde leur existence.
Confiné dans sa demeure à cause de l'épidémie, Oscar de Profundis, artiste à la renommée quasi-mythique, vit au milieu d'une Cour de fans qui ne vivent qu'à travers lui. Il vit retiré du monde, et attend l'Apocalypse finale...
Ce roman ma laissé des sentiments mitigés. L'atmosphère est dure, sans espoir, ce qui traduit bien le climat de "fin du monde" qui règne. A l'opposé, Oscar de Profundis tente de sauvegarder un passé considéré comme superflu par le gouvernement mondialisé au pouvoir. Les livres, les traces du passé en général sont détruites car non utiles.
Une vision de la fin de l'humanité pessimiste et perturbante, mais efficace, portée par une écriture travaillée.
En lisant ce roman, me sont venues des réminiscences de 1984 de George Orwell et de Fahrenheit 451 de Ray Bradbury. D'ailleurs, Mavrikakis, consciente de cette parenté, les cite.
J'ai aimé ce livre bien écrit. Même si la trame est sombre, le propos est prenant : le Gouvernement mondial règne en maître et les gueux, atteints par la maladie noire, meurent en grand nombre. Or, ce ne sont que les pauvres de la ville qui meurent alors que les riches de la banlieue sont épargnés. J'ai vu là une fable moderne à multiples interprétations. On peut voir en effet, dans les personnages des gueux, tous ceux qui luttent pour une cause ou une certaine qualité de vie et qui sont, pour l'Etat, des pestiférés qu'il faut éliminer coûte que coûte. Oscar de Profundis, la star rock, plus ou moins sympathique par moments, finit par nous toucher avec son passé, mais avec son désir aussi de sauver de l'oubli certains pans de la culture.
Je ne me suis pas ennuyée. Cela tient sans doute au grand pouvoir d'évocation et aux descriptions vivantes de l'auteure. Il y a un certain suspense aussi qui naît lorsque Cate Bérubé, gueuse parmi les gueux, décide de se révolter. Un beau moment de lecture en somme…
![]() | Actualitte 30 janvier 2018
Dans le sillage des grands auteurs de science-fiction-anticipation, Catherine Mavrikakis propose, avec ce roman sombre, une vision extrêmement pessimiste, noire, de l’avenir de l’humanité qui rejoint bien des idées développées par les plus grands maîtres du genre
Lire la critique sur le site : Actualitte |
![]() | LaPresse 30 septembre 2016
Catherine Mavrikakis est de retour, dangereusement en forme. Une forme apocalyptique.
Lire la critique sur le site : LaPresse |
Quel est le titre du premier roman canadien-français?