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Critique de caro64


L'homme de Lewis est le deuxième volet de la trilogie de Peter May qui se passe sur l'île écossaise de Lewis, après le fameux " L'Île des chasseurs d'oiseaux". Un petit conseil : il est préférable d'avoir lu ce dernier pour apprécier toute l'évolution et la profondeur des personnages précédemment évoqués.

Suite à la mort tragique de son fils et au jugement de son divorce, Fin Macleod démissionne de la police, quitte Edimbourg et retourne s'installer sur son île natale de Lewis. Les ruines de la maison de ses parents, la lande balayée par la colère des vents, la fureur de l'océan…ici il espère redonner un sens à sa vie.
Mais Fin à peine arrivé, on découvre le cadavre d'un jeune homme miraculeusement conservé au coeur d'une tourbière. Les analyses ADN font le lien avec Tormod Macdonald, le père de son amour de jeunesse, Marsaili. Malheureusement atteint de la maladie d'alzheimer le vieil homme ne peut donner aucune explication , ni se défendre, et le temps presse : bientôt un inspecteur est attendu sur l'île pour mener l'enquête et il fera certainement de Tormord le suspect n°1. Marsaili va alors demander à Fin de faire la lumière sur le passé de son père et espère ainsi mettre de l'ordre dans les souvenirs du vieillard qui affluent par flash de manière totalement incohérente.

Nous retrouvons dans ce nouveau huis clos, ce qui nous a tant plu dans la précédente enquête, le contexte très fort, le souffle du vent incessant, entêtant, la pluie battante, et cette nature sauvage et mystérieuse qui magnifie le récit. L'auteur n'y a pas laissé ses personnages en plan. Ils sont fragiles, plein de fêlures mais terriblement attachants. L'écriture, encore une fois, est très belle. L'enquête bien menée nous entraîne dans un passé douloureux au rythme des souvenirs de Tormod. Et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est une histoire terrifiante qui va refaire surface. Certainement le pan le plus sombre de l'histoire de l'Ecosse. Tormod a fait parti de ceux que l'on appelait dans les années 50 " les homers " : ces orphelins dont on a caché l'identité et qui furent envoyés dans les îles écossaises, en Australie ou au Canada pour y repeupler les campagnes. Des enfants catholiques et protestants que les deux autorités religieuses se partageaient sans scrupule, sans chercher à savoir qu'effectivement ils étaient traités en esclaves, abusés, violentés et frappés. Peter May nous raconte avec beaucoup de sensibilité, l'histoire de ce vieillard atteint de démence, irrité par un entourage qu'il ne reconnaît plus et hanté par un crime. Encore une belle réussite !





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