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Critiques filtrées sur 4 étoiles  


Ce tueur de bisons c'est Frank Mayer, qui raconte ici ses mémoires.
Si l'on arrive à oublier sa sensibilité moderne et à passer sur l'idée de massacre d'une espèce, il n'est pas totalement inintéressant de lire ces lignes.
Pour ces “coureurs de buffalos” comme ils s'appellent, c'est un business comme un autre.
Juste après la Guerre de Sécession, les hommes n'avaient pas tous envie de rentrer dans le rang, tuer des bisons tenait un peu de l'aventure. Cette activité était d'ailleurs encouragée par le gouvernement. Les vastes plaines où vivaient des millions de bisons et les Indiens étaient destinés à être occupés par les Blancs, les deux peuples devaient laisser la place.

J'ai un peu sauté les passages détaillant armes et munitions, et je n'aurais peut-être pas “tenu” 300 pages, mais ce court témoignage est très éclairant.
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J'ai assisté à l'extinction d'un espèce en lisant ce livre, ce qui m'a donné du mal à l'apprécier, piétinant au passage la culture des natifs américains, tel un troupeau de bisons.
Frank Meyer, le coureur de buffalos, ne se vante pas de cet exploit mais n'a pas eu l'air d'avoir eu le moindre scrupule durant ses jeunes années de chasse, il lance au lecteur trop de détails balistique, qui pour des néophytes peut être rapidement inintéressant et ne m'intéresse pas spécialement en plus de ça.
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Récit d'une extermination, celle des bisons, qui changea à jamais le visage des Plaines et contribua à la mise en réserve des dernières tribus indiennes. Franck Mayer, coureur de bisons, témoigne sans phares avec ses mots d'une brève époque (1870-1880) où les bisons sont exterminés en masse pour leurs peaux, leurs viandes et leurs ossements. Il nous immerge dans son quotidien en dévoilant ses méthodes de chasse, l'organisation de cette "moisson" avec le chasseur et les dépeceurs sans oublier d'animer le récit de cette vie assez monotone au final, de quelques escarmouches avec les Indiens. Ce qui frappe le plus au fil des pages c'est qu'il ne cherche pas à se justifier ni même à s'excuser du désastre écologique et moral auquel il a participé. Pour lui, c'était inéluctable car on ne pouvait aller à l'encontre de l'évolution qui avait court dans les Plaines. Il avait décidé d'en profiter tout simplement pour devenir riche et, la chasse lui semblait en être le moyen le plus rapide. L'aide de l'armée américaine dans la fourniture de poudre, le convoiement par le chemin de fer des cadavres de bison, l'industrialisation de la chasse, l'émergence des lobbies sur les armes à feu qu'il cite au cours de son récit démontre que malgré leur inconscience ces coureurs de bisons sont des hommes de leur temps, entraînés dans une spirale dévastatrice, qui n'a pour but que de conquérir de nouveaux territoires et mettre un terme à une époque, celle des Indiens des plaines, pour ouvrir la page d'une nouvelle Amérique, celle des éleveurs de bétail.
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« Ça m'inquiétait pas beaucoup que l'animal que je traquais soit pas un buffalo, mais un bison. C'était du pareil au même. Ça marchait. Ça avait du cuir. Ce cuir c'était de l'argent, j'étais jeune, 22 ans. J'aimais bien chasser.»

Court, mais glaçant…ce récit est l'oeuvre d'un homme qui, d'une part a connu et participé à la guerre de sécession, et de l'autre a été le témoin actif de l'un des plus grand massacre animalier.

Froid, et sans fioriture, ce texte décrit presque chirurgicalement une opération de grande envergure, minutieusement organisée, où chacun avait une spécialité, et s'y tenait. L'auteur était coureur ; il lui fallait trouver le bison, et le tuer ; point barre.
« J'étais un coureur, pas un dépeceur. »

Si bien entendu il y a avait une raison économique avouée, il y avait, aussi, une volonté d'isoler les tribus indiennes dont on savait l'importance qu'avait pour elle l'élevage de bisons.

Ce texte a valeur de confession. L'auteur reconnait bien volontiers, mais hélas trop tard que lui et ses acolytes ont tué la poule aux oeufs d'or, et que comble des combles, l'auteur, s'il n'en a pas été réduit à la mendicité, ne s'en est pas pour autant considérablement enrichi. Tout ça pour ça ….

« le massacre était peut-être une chose scandaleuse et inutile. Mais c'était aussi une chose inévitable, une nécessité historique. »

Si j'aurais aimé un ouvrage un peu moins synthétique, un peu moins sec, et un tantinet plus long, je reste satisfaite de cette lecture qui m'a montré un autre pan de l'histoire américaine, pas très glorieux, il va sans dire.

« Mayer, de deux choses l'une : soit les buffalos doivent disparaître, soit les indiens doivent disparaître. Ce sera quand l'Indien sera absolument dépendant de nous pour tous ses besoins qu'on pourra le maîtriser. Pour le buffalo, il est trop indépendant. Mais si on tue le buffalo, on conquiert l'Indien. Ça parait plus humain de tuer les buffalos plutôt que les Indiens, alors les buffalos doivent disparaître. »


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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" Tueur de bisons" est un livre court 95 pages et exceptionnel. Exceptionnel, car c'est un témoignage unique fait par un des acteurs de ce massacre.
Il raconte comment , une fois la guerre de sécession terminée , encore tout excité, il s'est lancé dans le business du bison ( gratuit pour tous, il suffisait de le tuer et enlever sa peau).
Ce sont de véritables organisations qui se mettent en place, à 3 dollars la peau, il faut être efficace. En pratiquement deux années 1872.1873, les bisons ont été exterminés. Si un chasseur n'avait pas eu un éclair de lucidité, il n'y aurait plus un seul bison d'Amérique sur la planète.
Frank Mayer raconte sans état d'âme pourquoi et comment , il s'est lancé dans ce commerce. Ahurissant! Ca m'a rappelé une scène de Danse avec les loups : les Amérindiens silencieux devant une plaine constellée de cadavres de ces animaux à la robe si douce!
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C'est encore un curieux livre qu'édite Libretto. Récit de vie du dernier chasseur de bisons publié en 1958, Tueur de bisons est un témoignage éloquent sur le grand massacre qui eut lieu dans les Grandes Plaines entre 1870 et 1880.

C'est que Frank Mayer n'a pas la langue dans sa poche et un certain goût de la provocation, ce qui rend son récit particulièrement attrayant et instructif. Homme ordinaire parti à l'aventure avec l'espoir – vite déçu – de faire fortune, Mayer se trouve confronté à une chasse qui tient en fait plus du massacre organisé dans lequel il prend toute sa part (« J'étais jeune, 22 ans. Je savais tirer. J'aimais bien chasser. J'avais besoin d'aventures. Et voilà. ») et qui relève autant da la chasse aux peaux que de la chasse aux peaux-rouges comme l'explique alors au narrateur un officier de l'armée :
« Mayer, de deux choses l'une : soit les buffalos doivent disparaître, soit les Indiens doivent disparaître. C'est seulement quand l'Indien sera absolument dépendant de nous pour tous ses besoins qu'on pourra le maîtriser. Pour le buffalo, il est trop indépendant. Mais si on tue le buffalo, on conquiert l'Indien. Ça paraît plus humain de tuer les buffalos plutôt que les Indiens, alors les buffalos doivent disparaître, il a conclu. »

Toutefois, malgré son côté provocateur, Mayer reste lucide sur son parcours et sa participation à ce double massacre et se cherche moins d'excuses qu'il en a l'air au début de son récit lorsque, en fin de compte, il laisse tomber : « Peut-être que nous, les coureurs, on servait nos propres intérêts en participant à la disparition du buffalo. Peut-être que c'est notre moisson impitoyable qui a servi au contrôle de l'Indien pendant une décennie, voire plus. Ou peut-être que je ne fais que me justifier. Peut-être qu'on était qu'une bande de types avides qui voulaient tout pour eux et tant pis pour la postérité, le buffalo et tous les autres, tant qu'on gardait notre scalp et que l'argent coulait à flot dans nos bourses. »

Porté par la verve de Mayer et cette impression d'écouter un récit au coin du feu, on se laisse facilement entraîner dans ce court (moins de 100 pages) livre instructif et passionnant pour tout amateur de western et qui dévoile un peu de la manière dont les États-Unis se sont construits.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Jamais je n'aurai connu Tueur de bisons sans Masse critique. Merci donc à Babelio et à l'éditeur pour ce petit livre, étonnant et plaisant qui m'a donné envie d'en lire et découvrir plus sur cette période de l'histoire américaine.
Tueur de bisons est l'histoire, enfin une partie, de Franck Mayer. A la fin de la guerre de Sécession, il a fait partie de toute une catégorie de jeunes gens rêvant d'aventures et de fortunes faciles qui furent des coureurs de buffalos. Les buffalos, c'est ainsi qu'ils appellent les bisons, chassés systématiquement pour leur peau, en petites équipes, un coureur pour les tuer et une équipe de dépeceurs.

C'est un étrange petit livre: de nos jours, ça semble un désastre écologique, sans parler de l'affreux cynisme de l'équation qui voyait ça comme un moyen de contrôler plus facilement les populations indiennes, mais à l'époque...en fait, les chasseurs n'y pensaient même pas! le style, à la première personne, sans fioriture, ne fait aucune concession sentimentale et, j'ai envie d'écrire presque malgré nous, on s'attache au narrateur,malgré tout ce qui rendrait aujourd'hui un tel personnage odieux et complètement, totalement, politiquement incorrect.

C'est une plongée direct dans la mentalité de l'époque et c'est ça que j'ai trouvé le plus intéressant. La partie sur les meilleurs armes et munitions est parfois un peu longue, mais met en valeur la façon dont tout était calculé, apprécié, pesé, pour avoir chaque peau le plus facilement possible, transformant la chasse en massacre pur et dur.

Un étrange petit bouquin, parfois horrifiant quand il dégaine des chiffres, mais vraiment intéressant et qui m'a donné envie d'aller dénicher quelques essais sur cette période.
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