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Critique de fbalestas


Ils ont l'air charmants, ce couple formé de Ava et Swift Havilland, des Américains riches – très riches – qui peuvent se permettre de faire le bien autour d'eux. Et ils donnent vraiment l'impression de s'intéresser à Helen, la narratrice, surtout Ava, la richissime épouse de ce couple original.

Helen, elle, va mal. Elle a perdu la garde de son fils Oliver, sa seule joie dans la vie, et tous ses efforts convergent vers un seul but : récupérer son fils auprès de son ex-mari. Mais celui-ci lui tient la dragée haute. Il faut dire que le soir où elle s'est faite arrêtée, alors qu'elle raccompagnait son fils chez son père, elle avait un peu exagérée avec la bouteille dont elle use de temps en temps pour tromper la solitude. Erreur fatale que son ex-mari exploite à fond.
Alors quand Ava, rencontrée lors d'une soirée artistique, où Helen travaillait comme extra, lui tend une main secourable et l'invite chez elle, elle n'hésite pas une seconde.
Ils ont l'air si charmants et si dénués d'arrière-pensées …

Joyce Maynard nous régale avec un dispositif qui fonctionne à merveille : la perversion est au coeur de cette relation de dépendance que va entretenir Helen avec le couple richissime.
Même la rencontre avec Eliot, un célibataire sans histoires rencontré sur un site de rencontres, et que tout lecteur appréciera d'emblée, ne réussit pas à la détourner de l'attraction qu'exerce le couple sur elle.
Comme dans un jeu de marionnette de Guignol, le lecteur piaffe d'impatience pour dire à Helen qu'elle doit ouvrir les yeux et ne passer à côté de cette relation qui lui ferait du bien.

Mais Joyce Maynard tient le fil de son histoire.
Swift Havilland éblouit son fils Oliver, quand Helen réussit à l'emmener chez eux pour le week-end, par sa relation de copain aux poches bien pleines qui va initier le garçon à la natation – avec une scène épique de courses entre les deux, où il n'est pas question pour Swift de perdre devant un adolescent. On devine sans peine que le drame viendra de ce côté-là.

« de si bons amis » est une réflexion sur l'argent roi aux Etats-Unis et ses effets pervers sur les relations humaines. Rien n'est jamais gratuit au pays du Dollar.
Helen la vulnérable a cru trouver ce qu'elle recherche depuis que toute petite sa mère l'a délaissée : un lieu où se sentir unique et aimée. Elle apprendra à ses dépens à quel point elle s'est bercée d'illusions.


J'avais déjà bien appréciée l'écriture de Joyce Maynard avec « les filles de l'ouragan » que je vous recommande aussi.

Critique de ses riches pleins d'extravagance pour épater leur entourage et complètement coupés de la réalité de la pauvreté qui les entoure, « de si bons amis » est ici une excellente peinture de tout ce que les Etats-Unis peuvent produire de plus méprisants – et l'arrivée d'un certain Président au pouvoir récemment en est l'une de ses manifestations.
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