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Citations sur Une adolescence américaine : Chronique des années 60 (33)

Mais ma mère (amoureuse de la langue française, apprise dans les livres et non par les voyages) avait une amie - une Américaine de son âge qui nous semblait, à ma soeur et moi, follement glamour et exotique.
Marion vivait à Paris. Célibataire endurcie, sans enfant (elle avait des amants, pas d'époux), elle habitait dans un minuscule studio où, d'après ce que nous avions pu comprendre, son régime alimentaire se composait pour l'essentiel de croissants, de café et de vin. Ma mère et elle étaient intimement liées depuis l'université
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Certaines choses m’effrayaient – des choses qui paraissaient faciles et sans danger à d’autres filles de mon âge –, comme téléphoner à un garçon à propos d’un devoir de classe, grimper dans un télésiège, ou encore me promener dans le réfectoire de Yale pour y trouver un endroit où poser mon plateau. En revanche, l’idée de monter dans la voiture d’un étranger (souvent un homme) et de filer seule avec lui sur l’autoroute ne m’inquiétait pas le moins du monde.
C’est cette même mixture bizarre de crainte et d’assurance, de sophistication et de naïveté, qui, sans doute, expliquent ma capacité à me présenter au New York Times comme un écrivain assez digne de considération pour être chargé d’un reportage – et qui, plus tard, me permit d’écrire au sujet d’un phénomène que j’appelais « l’embarras de la virginité »-, tout en demeurant incapable d’entrer dans un drugstore et d’acheter une boîte de tampons, ou de m’adresser à un garçon en le regardant droit dans les yeux.
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Je les rangeais dans ma bibliothèque (par ordre alphabétique d’auteur) mais j’en lisais assez peu.Ce qui me séduisait le plus était l’idée de la lecture. Enveloppée d’un plaid devant la cheminée, le tonnerre et les éclairs se déchaînant dehors, une tasse de chocolat, une pomme ou un bol de pop-corn dans une main, Nancy Drew and the hidden stair-case dans l’autre, je m’arrêtais et pensais, à chaque phrase, que tout cela était vraiment bon et que je devrais le faire plus souvent.
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Revenir sur le passé, je le fais pas sans réticence. Sentimentalité ou amertume – elles se nourrissent l’une de l’autre, c’est presque inévitable. Mais le fait est qu’il serait impossible de comprendre le futur sans le présent, pas plus que de savoir ce que nous sommes aujourd’hui sans revenir un instant, du moins, sur ce que nous avons été.
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Nous étions encore assez jeunes pour nous sentir à l’aise avec les garçons, sauf que nous étions si pressées de grandir que nous prétendions avoir des sentiments sexy et éprouver le trouble que provoquent les béguins bien avant que ce trouble existe vraiment.
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Comme certains se préparent à leur vieillesse, je me prépare à mes vingt ans
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Je me suis attachée à trop de petits faits qui comptent peu et à trop peu de ceux qui comptent.
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Gloria Steinem peut libérer, tout comme quelqu’un qui possède les clés d’une prison peut ouvrir une porte. Les féministes qu’elle attire ont les mêmes critères que moi, et pourtant je suis peu attirée par elles – elles aiment autant son style que je rejette le leur ; elles cherchent à se reconnaître en elle pour son physique, son audace, mais leur manque de grâce me décourage et je voudrais me dissocier d’elles, ces femmes trop vieilles pour s’habiller en jean et sans soutien-gorge, ces femmes avec leur crinière ébouriffée, ces femmes sèches dont les yeux révèlent la frustration et la colère.
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La liberté, c’est choisir, et parfois choisir de ne pas être « libre ». Pour celle qui, empêtrée dans sa virginité, est incapable de savoir si cette idée est la sienne (« Est-ce que je veux vraiment coucher avec lui, ou est-ce que je veux être comme toutes les autres ? ») – pour elle, il existe un test tout prêt. Si elle désire réellement un homme, sans avoir été influencée, elle n’a pas à se poser la question ou à en être embarrassée. Son inexpérience et sa maladresse auront pour lui une sorte de fraîcheur, de grâce.
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La révolution sexuelle. C’est un cliché, mais elle existe, c’est vrai, et elle envahit tout. Les vieilles excuses (« J’ai peur de tomber enceinte », « Je ne suis pas ce genre de fille ») ont disparu. Les contraceptifs, fiables et de plus en plus faciles à obtenir (pour celle qui a eu le courage de prendre des dispositions), rendent le sexe possible en dehors du mariage ; le changement des règles morales et un naturel accru l’ont banalisé.
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