Louis Saint-Gervais est un jeune soldat qui, déclaré inapte temporairement suite à une blessure sur le front, va se retrouver propulsé dans l'un des nombreux bureaux qui décortiquent chaque courrier échangé par les soldats et leur famille ou amis.
Avec "
La Vie tranchée", Bénédicte des Mazery nous offre un livre dérangeant et nécessaire.
Au-delà du magnifique hommage rendu à tous les poilus, ce roman-témoignage est un vibrant plaidoyer contre l'absurdité de la guerre et la manipulation de ses dirigeants, et rappelle, si besoin en était, qu'au coeur de chaque conflit, ce sont toujours les mêmes qui sont touchés et qui n'ont que le droit de se taire.
Historiquement, le récit qui met en scène Louis Saint-Gervais est d'autant plus bouleversant que tous les passages qui retranscrivent les lettres des soldats sont extraits des véritables lettres saisies ou simplement recopiées avant d'être envoyées à leur destinataire.
Mon seul regret tient à la forme de ce roman et non à son fond. le récit est écrit à la troisième personne mettant, volontairement ou non, une distance entre le protagoniste principal et le lecteur. de fait, je n'ai pas réussi à m'attacher autant que je l'aurais voulu à Louis et cela a créé une sorte de frustration pendant ma lecture.
Mais cela n'enlève rien à la valeur d'un contenu qui, je l'espère, sera partagé par le plus grand nombre afin de ne pas laisser l'oubli effacer la Mémoire.