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Citations sur Terre Ceinte (39)

La plus grande victoire de la Fraternité : arriver à faire croire aux gens que parler était inutile et qu’elle pouvait parler à leur place, mieux exprimer leur pensée, dans son propre langage. Et les dispensant de parler, elle les dispensait aussi de penser.
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La peur, la froide peur : c'est en elle et en elle seule, que se retrouvent ceux qui résistent et ceux qui se soumettent à un régime tyrannique. Il n'y naturellement ni héros, ni salauds et le courage n'a alors pas plus de sens, ni de valeur, que la lâcheté. Il n'y a d'abord que des gens qui ont peur et qui, ensuite, dont quelque chose de cette peur : ils volent avec les ailes qu'elle leur donne aux talons où demeurent au sol, désespérément perdus, les pieds entravés(P. 46)
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Tous les régimes qui ont tué des hommes sont morts parce qu'ils croyaient qu'ils pouvaient continuer à tuer impunément ; tous sont morts de présomption. La Fraternité ne peut y échapper. C'est la punition de Dieu. C'est quand ils se croiront plus forts qu'ils tomberont dans la poussière (P. 123)
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Idrissa pensa qu'il était au fond inutile de parler, mais il savait que cette pensée était peut-être la plus grande victoire de la Fraternité : arriver à faire croire aux gens que parler était inutile, et qu'elle pouvait parler à leur place, mieux exprimer leur pensée, dans son propre langage. Et en les dispensant de parler, elle les dispensait aussi de penser. Tout régime autoritaire grandit ainsi : parcequ’il réussit à faire illusion de l'inutilité de la communication, de la paresse devant le langage, une vertu individuelle et collective. ce n'est pas simplement d'une extinction de parole et du langage qu'il s'agit : de façon plus insidieuse, la propagande parvient et c'est autrement plus subtil, difficile, dangereux à faire croire à ceux à qui elle s'adresse que cette extinction de leur voix est une heureuse nécessité. Ces derniers se taisent parcequ’ils ne jugent plus nécessaire de parler, tant tout leur parait évident et clair.
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Et ce peuple alors, uni quelques minutes avant par la faim, se divisait, se disloquait, de désagrégeait à cause de cette même faim. On se poussait ; et dans cette masse d'où l'intelligence s'était provisoirement retirée, les costumes se battaient contre les haillons, les directeurs d'entreprise contre les humbles gens, les patrons contre les chômeurs. La lutte des classes est le moteur de l'Histoire. La faim est le moteur de la lutte des classes. (P. 25)
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Les fanatiques exaltés sont les moins à craindre: leur propre bêtise, dont ils n'ont pas conscience, suffit à les condamner; elle les réduit à la triste et tragique dimension d'histrions. Mais les fanatiques froids, dont l'exaltation folle ne se traduit qu'à travers ce calme épouvantable et cette précision clinique qu'ils mettent dans tous leurs gestes, voilà des hommes que la raison autant que le coeur doit craindre.
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Mourir pour ses idées est la plus honorables des morts, car cela prouve qu'on en avait.
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Et pourquoi n'y a-t-il plus de chiens?
- On les a tous tués et entassés à la sortie de la ville, vers le sud. (...) On les a tués, car on dit que ce sont des animaux sataniques, qui attirent le Diable.
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Pourquoi risquer de perdre ma vie contre une organisation qui m'assure la paix tant que je ne lui désobéis pas? Obéir est facile pour un homme qui n'a aucun souci personnel. Le faire désobéir seulement parce que la situation générale de tous les hommes est indigne, c'est impossible. Les hommes sont éternellement égoïstes, ils ne se préoccupent pas de la situation générale ; ils ne se soucient pas du sort des autres et ne pensent qu'à leur confort même si ce confort est empoisonné.
p 184
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Nos enfants sont morts, Aïssata. Votre fille est morte, et mon garçon est mort. Inutile de me raconter comment : j'en ai senti l'horreur jusque dans ma chair. Il faut vivre avec cette mort. Pas l'accepter, car l'accepter est impossible. Mais vivre avec elle, malgré elle. Rien nous dit qu'on peut y arriver. La douleur est imprévisible. On croit cicatriser, mais un coup de vent suffit à rouvrir la plaie.
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