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Critique de Bazart


Écrire tout un roman d'une seule phrase, d'un seul souffle, sans jamais poser un point est bien plus qu'une contrainte stylistique.

J'imagine que pour l'auteur, c'est la forme qui s'est imposée comme la plus en adéquation avec ce moment suspendu que nous lecteurs nous vivons en compagnie de Marcus Conway.

Au début , le style peut paraitre assez déroutant on a l'impression de retenir ma respiration, l'impression aussi que les pensées qui traversent la tête de cet ingénieur irlandais de 48 ans étaient désordonnées, même si le fil narratif nous ramène toujours à une table de cuisine où Marcus est assis. J'ai compris pourquoi en lisant les toutes dernières pages.

D'os et de lumière est ce genre de livres qu on a envie de relire à la lumière justement du dénouement.

Pas vraiment d'histoire mais l'évocation de souvenirs plus ou moins anciens, les relations avec son père, ses enfants, sa vie de couple, sa vie professionnelle.

Dit comme ça cela pourrait paraître banal, plat voire ennuyeux mais Mike McCormack a le talent de faire naître très vite des scènes sous nos yeux : le père qui veut absolument démonter le moteur de son tracteur pour "saisir intimement en quoi il mettait sa confiance", l'annonce de la grossesse ou plus tard cette période de la vie où un couple avec enfants retrouve une intimité difficile à conserver..

Tout est juste, le regard est éminement tendre et juste. Malgré ce méli mélo de pensées, il y a un crescendo romanesque quand Mairead sa femme est victime d'intoxication alimentaire comme un pourcentage élevé de la ville et qu il doit veiller sur elle. L'occasion de quelques coups bien sentis envers le corps politique et sa logique.

On aime aussi le fait que l'atmosphère soit "irlandaise", ces terres verdoyantes et pluvieuses, et ce fut un très beau voyage dans la vie de cet homme et de cette Irlande aussi mystérieuse que poignante.

Et l'on s'en souviendra, de ce portait de cet homme et bien sur cette forme si singulière (bravo à son traducteur Nicolas Richard qui a également traduit Patti Smith et Richard Powers et qui s'y connait donc en musicalité particulière ).
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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