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Critique de PatriceG


Nouvelle édition Gallimard de l'oeuvre de Horace McCoy sous le titre ROMANS NOIRS, collection Quarto à paraître courant avril 2023.



Horace McCoy, américain pur jus, né pauvre dans le Tennessee, à la jonction des 2 siècles qui va faire des petits boulots qui lui volent sa jeunesse. L'armée s'empare de lui plus qu'il ne s'engage. Et l'occasion fait le larron, ai-je envie de dire là !

A la faveur de la guerre, il devient un héros bien malgré lui, non là c'est la plume qui m'égare vers ce poncif, c'est bidon, c'est lui qui décide plus que le sens du vent ! Il obtient à ce titre la croix de guerre en 1918 pour fait d'armes (de l'air).

Et la suite, j'ai envie de dire qu'elle lui ressemble, commes si à un moment donné un destin classique américain venait se chevaucher à son envol personnel :
Journalisme (sportif). Il touche sa bille ! Il écrit des nouvelles ! Hémingway, ça lui parle !.. Et il va se heurter de plein fouet à le grande Dépression de 1929 ! Et là, de nouveau des petits boulots : il faut bien vivre ! Il caresse la queue du cinéma à Hollywwood en interprétant des petits rôles, comme si il n'avait pas encore fait ça ! Il devient scénariste, j'ai encore envie de dire : encore un classique pour un américain dans la plus pure orthodoxie !..

Eh puis là en 1935, en lettres d'or, il signe ON ACHEVE BIEN LES CHEVAUX, son heure de gloire est arrivée, elle sera planétaire !

Mais attention, Horace McCoy auteur de romans noirs -on se demande d'ailleurs comment pourrait-il en être autrement thématiquement ? - est un écrivain sulfureux : le rêve américain, il l'a vu aux premières loges. C'est un artiste, un vrai, un pur qui n'a pas pour habitude de mettre de l'eau dans son vin. Alors, il se fait des amis, mais il se fait des ennemis, et en Amérique si c'est moins la fête à la maison, on ne viendra pas vous chercher ! La fin, je la laisse deviner ou à instruire pour le lecteur, sinon @Arciel va encore me dire que je ne traite ici que des passions tristes en finalité !

Vous pensez bien que ce lyrisme et ce symbolisme qui s'affichent chez Horace McCoy, ai-je besoin de dire que c'est ma tasse de thé !

Notre apprenti libraire (babeliote) me fait remarquer qu'il a vu le livre Romans noirs circuler en SP, qui aurait pu imaginer cela en début de carrière de l'écrivain qui a bu un bol de crapauds plus d'une fois au petit matin ? Mais voilà bien notre différence avec l'Amérique, sauf en politique où les has been sont recuits pour toujours. N'est-ce-pas Douglas Kennedy rompu aux moeurs américaines et européennes qui dit que tous ses romans ont pour thème le gouffre qui existe entre la mentalité américaine et européenne!

Je suis en train de lire le chainon qui me manquait au triptyque de la Vipère au poing : Cri de la chouette de Bazin. Il a attendu ses 37 ans pour écrire avec force et sûreté ce titre premier cité qui s'est vendu à 1 million 1/2 d'exemplaires. Il déclare par la même occasion qu'en France on ne pardonne pas des débuts balbutiants en littérature, les trois romans faibles inédits qu'il avait écrits précèdemment sont passés au feu par ses soins, il ajoute que probablement il se serait brûlé les ailes à les publier et que sa carrière d'écrivain en fût changée. L'Amérique n'a cure de ce genre français, si la soupe est bonne, on se moque de ce qui l'a précédé. C'est plutôt le succès qu'on achève bien en France !..
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