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4,24

sur 238 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a eu Betty, puis L'été où tout a fondu et maintenant du côté sauvage. Tiffany McDaniel n'a pas son pareil pour nous raconter l'Amérique dépravée et ce, de façon souvent poétique. Pas évident, non ? Eh bien, elle sait le faire. Voici deux jumelles entourées d'une mère et d'une tante qui se prostituent et se droguent. Les vrais valeurs, viennent de leur grand-mère qui va mourir accidentellement. Un client de la mère va profiter des petites. Porter plainte ? Seulement le violeur pédophile est un flic... le décor est planté. Où trouver l'issue dans tout ça ? de pauvres filles sont retrouvées noyées. Là aussi, est-ce important de gaspiller du temps à rechercher les meurtriers pour, de toute façon, des êtres perdus d'avance. Ça semble bien sombre ? Eh pourtant y a toujours cette petite lumière de poésie dans la relation des deux soeurs et de leurs amies. Dans un grand champ ravagé, il y aura toujours une petite fleur qui sort de terre et qui pointe sa tête vers la lumière et qui désire vivre.
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Je ne connaissais Tiffany McDaniel que de nom, je n'ai pas lu le fameux Betty, et, pour être honnête, le début de ma lecture a pour le coup été déconcertant, l'écriture mêlant bas fond de l'âme humaine et lyrisme des souvenirs d'enfance.

C'est noir, très noir, lire "Du côté sauvage" est une immersion dans l'enfance trop tôt perdue, la folie, la prostitution, les drogues, les violences psychologiques et physiques, les Johns et les araignées...
Surtout, nous avons les femmes qui composent ce roman, Thursday, Clover, Violet, Mamie Milkweed, Indigo... et surtout Daffy et Arc, les attachantes jumelles héroïnes du roman.

Alors, finalement, oui j'ai aimé mais le ventre noué tout le long du livre, certaines scènes sont terribles à lire, une étrange expérience de lecture, mais une écriture follement originale, enchanteresse et habitée, et des femmes inoubliables.
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Chillicote, Ohio : Daffy et Arc, soeurs jumelles inséparables, vivent tous les deux avec leur mère et leur tante, toutes deux toxicomanes et prostituées... Toutes jeunes, elles ont été confiées aux bons soins de leur grand-mère, mamie Milkweed, mais un jour, leurs parents redevenus sobres sont venus les récupérer. Mais tout ceci n'a duré qu'un temps et les fillettes ont vite été livrées à elle-même.
En grandissant, elles se retrouvent elles aussi face aux démons de leurs parents.Mais leur force, elle la puise dans le lien indestructible qui les unit : leur gémellité.L'amitié a également une grande place dans la vie des deux soeurs et elle forme un groupe uni avec d'autres filles perdues et délaissées. Mais petit à petit, les jeunes filles de ce petit groupe disparaissent et sont retrouvées sans vie dans la rivière...
C'est un roman dur, que j'ai mis du temps à terminer... Certains passages sont insoutenables.
Ces deux enfants, puis jeunes femmes, doivent faire face au deuil, au viol, à la prostitution et à la drogue, entourées de proches peu aimants et d'hommes violents. Leur seul échappatoire est la poésie et la beauté qu'elles voient en toute chose dans la nature qu'elles observent. le souvenir de leur grand-mère disparue ne les quitte pas non plus ainsi que la manière dont elle leur a appris à regarder le monde qui les entoure, ou comment détricoter le côté sauvage pour laisser apparaître le beau côté.C'est un roman magnifique et terrible, qui mêle horrreur et beauté, noirceur et lumière, une lecture sur la sororité, les violences faites aux femmes, la pauvreté et la noirceur de l'homme de manière générale. 
L'autrice rend également hommage aux six disparues de Chillicote.  Six jeunes femmes, vivant dans la drogue et la prostitution, dont certaines ont été retrouvées sans vie et d'autres n'ont jamais réapparu. Avec ce roman, Tiffany McDaniels met en lumière le sort de ces six femmes et le peu d'attention que leur porte les autorités, des femmes vivant en marge de la société n'intéressant personne.
Je vous conseille de découvrir ce très beau roman à l'écriture poétique mais sachez que vous n'en sortirez pas indemne et que Arc et Daffy occuperont vos pensées pendant un très long moment...
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DU COTE SAUVAGE est un roman violent, glauque même.
Mais c'est aussi une découverte de l'Amérique profonde qui souffre de la pauvreté et des addictions bien connues maintenant aux médocs et bien sur au Fentanyl et autres drogues dures.
Je ne veux pas du tout dévolier la fin du roman mais c'est l'histoire de deux soeurs jumelles, racontée par celle qui semble la plus consciente des chemins empruntés par leur mère et leur tante et qui petit à petit vont délaisser les deux gamines qui vont grandir seules et subir les affres et violences des hommes qui viennent "visiter" leur mère.
Bref la drogue est omniprésente dans ce roman mais aussi, et c'est pour cela qu'il faut le lire, la poésie. Oui oui la poésie. Celle de DAFFY qui s'affiche partout et sur tous les débuts de chapitre. Et la Poésie de la nature qui est décrite dans tout le roman. Surtout celle autour de la rivière et des étoiles, de l'infini.
On peut lire tous les rêves, tous les espoirs de ces femmes qui luttent pour retrouver leur dignité, leur enfant, leurs petits bonheurs entre défonce et passes.
J'ai aimé mon plonger dans cet univers qui n'est pas du tout un univers voyeurisme et déprimant mais une somme de rêves qui peuvent un jour se réaliser.
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Sur les « granny squares » que crochète Mamie Milkweed, il y a un côté beau, régulier et chatoyant, et un côté sauvage avec des fils qui pendouillent, un peu en désordre. Et, quand le côté sauvage devient insupportable, il faut rentrer les fils avec une aiguille pour transformer le côté sauvage et côté beau.
Une leçon que s'efforceront d'appliquer Arc et Daffy, ses petites filles, chaque fois que leur vie sera trop dure, trop violente ou trop insoutenable. Et pour ces deux gamines à la chevelure flamboyante et aux billes de sorcières, ce n'est rien de dire que leur vie coule du côté sauvage. Une vie où les pères meurent sans tenir leur promesse, où les mères ne sont plus que l'ombre d'elles mêmes, ou les araignées dévorent les petites filles, où les trèfles ne portent pas chance et où les seules couronnes qu'elles portent sont vénéneuses ou mortifères, où certains hommes collectionnent des larmes et d'autres congèlent des serpents, où la rivière charrie de la boue et des cadavres de femmes.
Alors dans cette noirceur, dans cette désespérance, ces deux enfants inséparables, s'efforceront de mettre de la poésie et de l'imaginaire pour retrouver le côté beau.
.

Ce roman est absolument déchirant. Certains me l'ont demandé, bien plus dur que Betty, car ici nulle clarté. C'est crade, c'est glauque, c'est violent et certaines scènes sont même difficilement soutenables. Elle est terrible la vie de ces gamines, mais on s'attache à elles, et on souffre avec elles.  Tiffany Mac Daniel s'est inspirée d'un fait divers réel puisque qu'à Chilicotte, il y'a une dizaine d'années, six femmes furent tuees et leurs crimes jamais élucidés. Elle a écrit pour leur rendre la part d'humanité que les terribles conditions de leur décès les ont dépouillées. Et nous dire que ces femmes étaient des filles, des soeurs, des amies et des mères, dans une chaîne de sororité qui nous lient à elles. Constat terrible d'une société hyper machiste, où les femmes sont broyées, où les plus fragiles sont délaissés, où le déterminisme social ne laisse place à aucun espoir.
C'est un roman dur, et terriblement noir, mais pourtant il est beau. Tragiquement beau et presque envoutant, tant la plume de l'auteur, chargée de poésie et d'inventivité dépose une aura lumineuse sur ces terribles destinées. On le lit le coeur serré, et pourtant on est ébloui par la force de ces gamines. Elles resteront longtemps dans ma mémoire, pas loin de Betty, j'en suis sûre, au bord de cette rivière, personnage à part entière, aussi apaisante qu'effrayante, source de renouveau et de menace à la fois.
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C'était une grande joie pour moi de retrouver la plume de Tiffany McDaniel que j'adore particulièrement car elle a cette capacité à être très belle et poétique dans un récit noir et violent!

Ici, pas manqué, elle nous transmet l'histoire de Arc et Daffy, jumelles, qui grandissent dans la ville de Chillicothe dans l'Ohio, entre la drogue et la prostitution dans lesquels baignent leur mère et leur tante.

Elles vont plonger à leur tour dans cet engrenage infernal. Mais dans la noirceur et la détresse de la rue, elles vont aussi trouver un réconfort dans la sororité. Seulement, les ténèbres vont les rattraper quand Arc découvre petit à petit les corps de ses amies dans la rivière…

L'autrice peint de manière remarquable les portraits de toutes ces filles de la rue, leurs personnalités et leur dualité entre addiction et sevrage, leurs rêves et leurs tourmentes. On s'attache à ce petit groupe de femmes, on aimerait les aider et notre impuissance face à ces lignes en devient presque douloureux. Chacune d'elles a une force remarquable et leur unité en tant que groupe est belle à découvrir !

Gros coup de coeur pour le magnifique personnage d'Arc, narratrice de l'histoire. Elle nous transporte dans son univers poétique qui contraste avec la noirceur et la dureté de la réalité.

De la même manière que ses deux premiers romans, l'autrice ne nous épargne pas et vient heurter nos sentiments de manière forte et incisive en nous confrontant à la violence et la douleur des vies que traversent ses protagonistes. le mal ici est personnifié, il accompagne les jumelles depuis leur « tendre » enfance et ne les quitte jamais. C'est l'araignée. Jetez rapidement un coup d'oeil aux 700 pages de ce livre, suivez les 🕷 qui errent aux coins des pages et voyez comme le mal est présent partout pour Arc et Daffy..! (Encore plus horripilant pour les arachnophobes)

Enfin, à travers ce roman, Tiffany McDaniel rend hommages aux 6 disparues de Chillicothe. 6 disparitions et/ou meurtres inexpliqués survenus dans la ville entre 2014 et 2015. Ces 6 femmes, derrière la drogue et la prostitution, restent en marge de la société et relativement seule. Ce true crime bien que non résolu est presque oublié, à l'instar de ces femmes. L'autrice les met alors en lumière en leur redonnant une voix, des rêves et une vie.

Un roman qui m'a un peu moins émue que les précédents, certainement de par le sujet qui m'angoisse et me met plutôt mal à l'aise mais il n'en reste pas moins une très belle lecture, encore une belle découverte, une plume toujours aussi forte et ici, un bel hommage aux disparues de Chillicothe ! 🫶
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Arc et Daffy. Daffy et Arc. Deux soeurs jumelles, inséparables, qui ont eu le malheur de naître d'un couple de drogués à Chillicothe, dans l'Ohio, où les mauvais choix ont de lourdes conséquences. Il faut affronter les Johns, les seringues et ceux qui ont des ombres semblables à des araignées. Arc, narratrice de cette triste histoire où les contes des sorcières et des femmes libres n'aident pas à sortir de la misère, essaye de ne pas sombrer du côté sauvage.

Tiffany McDaniel nous propose un roman copieux de 700 pages, où la réalité des femmes pauvres en Amérique dans certaines villes peut parfois devenir difficile à lire. Il vous sera cependant impossible d'oublier un jour Arc et Daffy, qui appartiennent désormais aux rivières.
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Me voilà dans une impasse.

J'ai ouvert du côté sauvage de Tiffany McDaniel avec des attentes, que j'ai dû abandonner en cours de lecture, tant ce roman a balayé l'ensemble de mes certitudes. À vrai dire, j'ai même hésité à poursuivre ma lecture lorsque j'ai découvert le quotidien de Arc et de Daffy, deux jumelles nées au sein d'une famille de drogués ; mais mon coeur a frémi, mon estomac s'est retourné à mesure que ces deux filles innocentes s'engagent malgré elles dans la voie tracée par leurs parents toxicomanes.

Le récit décrit la cruauté d'un monde où la femme n'est qu'une proie, un objet dont les hommes se servent à leur guise. Je n'ai pas les mots pour décrire le dégoût que j'ai ressenti lorsque la plume de Tiffany McDaniel dévoile le côté sauvage de chaque homme, la violence qui se tapît derrière les uniformes et les insignes.

Face à cela, la drogue devient le pansement avec lequel les femmes couvrent leurs plaies.

« La seringue m'aime » écrira à plusieurs reprises l'autrice.

L'imagination permet également à ces femmes de s'extraire pendant quelques instants de la rue, de mettre à distance les hommes qui les humilient, qui les frappent et les violent.

Je me suis laissée portée par l'histoire, par les cris de révolte des victimes qui rappellent leur humanité, alors même que la société les déshumanise et les range parmi les décombres et les effets collatéraux du dénuement et de la dépendance.

Toutefois, je reste sceptique quant aux choix narratifs de l'autrice. En effet, l'intrigue me paraît un petit peu trop alambiquée, en particulier le retournement de situation final qui est tiré par les cheveux. Pour cette raison, Betty restera mon roman préféré de cette autrice.

En revanche, du côté sauvage a le mérite d'afficher pleinement l'engagement de Tiffany McDaniel envers les femmes : la radicalité de sa position, la diatribe qu'elle fomente à propos des hommes l'expose davantage à la critique que n'importe quel autre roman qui traiterait du même sujet. Je ne peux donc qu'admirer le courage de cette jeune femme qui porte tout haut les revendications des femmes, dont les droits fondamentaux sont continuellement menacés.

Qu'en pensez-vous ? Connaissez-vous cette autrice ?

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Ovni littéraire
J'ai beaucoup aimé, mais, attention, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains. L'auteur y aborde les sujets de la drogue, de la prostitution, entre autres…
On y trouve des personnages forts et attachants en marge de la société. Des femmes qui se cherchent et cherchent à se sauver. Des femmes qui racontent d'autres femmes : les soeurs Trung, les sorcières, Gaia…
L'écriture est travaillée. Poétique et imagée, elle met en exergue le beau dans le sordide.
La confection du livre est également très soignée avec des dessins, des images, des rapports de légiste, ce qui rend la lecture d'autant plus prenante.
Je tiens à remercier @gleeph et les @éditionsgallmeister de m'avoir fait découvrir cet ovni littéraire. Je le referme avec l'envie de lire d'autres Tiffany McDaniel.
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Je crois que c'est l'un des romans les plus sombre qu'il m'ait été donné de lire et arrivée à la moitié j'ai ressenti le besoin de faire une pause pour lire un roman plus « optimiste ». Ici, TMD nous immerge dans une pauvreté intergénérationnelle faite de prostitution, de drogues dures, de deuils…mais cette noirceur est contrée et illuminée par l'imagination des jumelles qui créent de la beauté pour faire disparaitre « le côté sauvage ». le style élégiaque de l'autrice et la construction du roman sont impeccables même si certains passables auraient pu être condensés. le côté poétique est renforcé par l'humanisation de la rivière qui devient un personnage à part entière tout comme le paysage qui montre en de nombreuses occurrences des aspects humains. Ce roman est aussi une ode féministe car les hommes sont tous présentés comme des « ogres » et la survie n'est possible que lorsqu'une solidarité féminine se met en place. Mamie Milkweed est le personnage « lumineux » du roman comme l'était le père de « Betty ». La fin m'a stupéfiée. Au global une lecture plutôt éprouvante car le côté sombre a souvent pris le dessus sur le côté lumineux.
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