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Critique de bdelhausse


500 pages bien tassées d'un thriller "psychologique" mettant aux prises une équipe d'enquêteurs et un tueur en série. La formule est rôdée. On alterne les chapitres. Un chapitre suit l'enquête, l'autre projette le lecteur dans la tête du tueur.

C'est cash... et je peux m'imaginer qu'en 1995, le roman ait pu provoquer un émoi certain. 1995, c'est aussi Seven, par exemple. American Psych, 1991. le Silence des Agneaux, 1988...

Ici, le tueur semble à première vue aimer torturer à l'ancienne, avec des outils qui faisaient bon chic bon genre chez les inquisiteurs. Chevalets, chaise de Judas, etc. Mais peu à peu, Val McDermid va étoffer le personnage en laissant filtrer les motivations. Ce sont les diskettes sur lesquelles le tueur s'enregistre qui sont offertes au lecteur.

La police est assez active et l'autrice nous montre bien les rouages techniques, tout autant que les influences politiciennes, que les rancoeurs, etc. Il y a surtout le fait qu'un psychologue va intégrer l'équipe en tant que profileur. C'est neuf en Ecosse. C'est assez peu prisé des policiers. Tony Hill marche donc sur des oeufs.

Ajoutons que les meurtres ont une connotation homosexuelle très nette et on a un roman assez sulfureux. Pudique, d'une certaine manière (car il y aurait moyen de faire très très glauque), mais assez osé aussi. Notamment, Tony Hill, tout en étant psy, a lui-même quelques soucis d'image et de personnalité. Il souffre d'impuissance érectile, liée au fait qu'il ne sait pas s'engager. Or il est clairement au goût de Carol Jordan, la première enquêtrice sur l'affaire. Ajoutons une pincée de tabloïd, nous sommes en Angleterre quand même. Quelques dérapages policiers, aussi.

On passe un très agréable moment. C'est bien écrit. Les dialogues n'occupent pas l'ensemble du roman (comme souvent dans les thrillers récents). Les personnages principaux ne sont pas tout-puissants. le reste de l'équipe est mis en lumière. Les personnages principaux commettent des erreurs, se trompent également. Cela nous change des personnages de Scarpetta, par exemple, qui semblent résoudre tout sans l'aide de personne. Val McDremid n'en fait pas des tonnes, comme le pourrait une Karine Giebel, entre autres. La communauté gay est bien rendue. Sans fards, mais sans moquerie. Je dirais que cela sonne "vrai". Il y a un quelque chose qui ressort et qui m'a plu.
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