...Mme Waldron lisait. Même aux périodes les plus occupées de sa vie, quand elle était jeune et qu'elle vivait en ville, elle s'était toujours efforcée de se réserver au moins une heure pour la lecture: quand elle n'y parvenait pas, elle avait l'impression que la journée avait manqué de concentration, qu' elle avait d'une certaine manière été gâchée, que c'était une journée perdue. (...)
Sans lecture, elle aurait eu l'impression que toute son existence, aujourd'hui, serait spirituellement vide. Au long de leur vie de couple, son mari et elle n'avaient jamais cessé de se parler des bonnes découvertes qu'il avaient faites, et , et qui avaient éclairé et agrandi leur vie, qui leur avaient apporté de la considération et du plaisir. (- Les créatures de la terre- /p.16-17)
Son désir effréné de compagnie, après des mois de travail dans les champs pétrolifères, et le plaisir qu'il avait à fêter à son retour en offrant à boire autour de lui, le rendaient aveugle au fait bien attristant que, d'une manière générale, ce n'est pas de la lumière que nous projetons autour de nous, mais de l'ombre. A présent toute cette fièvre était retombée, pour le rendre à sa solitude fondamentale dans ce qui n'était rien d'autre qu'une nouvelle matinée à passer ...(p. 75 / L'enterrement à la campagne)