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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le 26 avril 1986, dans la centrale nucléaire de Tchernobyl, un incident d'une gravité exceptionnelle vient de se passer, mais rien n'est prévu pour informer, évacuer et soigner la population. Des équipes sont envoyées sur les lieux sans précautions, elles vont mourir dans d'atroces conditions, mais rien ne doit filtrer.
Grigori fait partie de l'équipe médicale dépêchée sur place. Ce chirurgien compétent est d'une grande lucidité sur la catastrophe qui se déroule sous ses yeux mais il reste impuissant face à la résistance politique du Kremlin qui veut étouffer l'information. Darragh McKeon ne centre pas son récit sur cet homme courageux mais étoffe son roman avec une multitude de personnages qui gravitent autour du médecin.
Ce qui frappe dans cette histoire bouleversante, c'est le silence pesant auquel est contraint chacun des protagonistes : sa femme journaliste dissidente à la carrière brisée, devenue ouvrière dans une usine, une famille d'éleveurs, un jeune pianiste prodige obligé de jouer en silence sur un piano en plastique, un jeune garçon qui part à la chasse avec son père pour la première fois, le 26 avril 1986… le froid dans les maisons, la peur de parler, les queues interminables dans les magasins, le poids de parti, tout est souffrance.
Tout ce qui est solide se dissout dans l'air est animé d'un souffle romanesque captivant, le récit est particulièrement rythmé, charpenté par d'abondantes recherches documentaires. Il est pourtant pétri d'humanité et ne sombre pas dans un pathos dérangeant…
Je remercie Babelio et les éditions Belfond pour la découverte de ce premier roman qui mérite un grand succès.
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La quatrième de couverture du très beau roman d'Isabelle Hausser "Nitchevo" nous dit :
"« Nitchevo » : ces trois syllabes, en russe, signifient «rien». L'exclamation de la résignation, l'acceptation fataliste du sort, et finalement, l'opiniâtreté à vivre."
Et là, je suis sûre que vous vous dites : "Nastie92 perd la boule, elle se trompe de livre."
Eh bien non !
Si je vous parle de "Nitchevo", c'est parce qu'il m'a trotté dans la tête pendant toute ma lecture. Pas pour l'histoire (qui n'a rien à voir), mais parce que "Nitchevo" est un titre qui aurait très bien convenu à cet ouvrage.
Les personnages de ce roman sont résignés, mais en même temps dotés d'une grande force et d'une grande volonté. Ces deux aspects conjugués en font des êtres attachants, et l'on compatit à leur sort bien plus que s'ils se révoltaient bruyamment.
Pas de cris ni de hurlements, plutôt une sorte de fatalisme désabusé, mais qui n'est en aucun cas de la passivité face aux évènements.
Ce qui m'a frappée pendant ma lecture, c'est que tout est gris, tout est terne dans ce pays. Il y a comme un voile de tristesse qui recouvre tout, même dans les passages qui se déroulent avant l'accident. Un voile de tristesse également entre les êtres dont le quotidien est une lutte constante pour survivre et s'en sortir : une vie sans éclat, une vie pauvre, une vie laborieuse, une vie difficile.
Et ce sont ces personnes démunies que la catastrophe de Tchernobyl est venue frapper, comme s'il fallait ajouter l'horreur à la tristesse.
Je trouve que cet aspect est l'une des grandes réussites du roman. Mettre en scène des victimes dont la vie n'était pas rose du tout est, me semble-t-il, bien plus efficace que ce qu'aurait pu être le contraste entre une vie d'avant colorée et l'après accident.
Malgré le bouleversement induit par la catastrophe, il y a comme une sorte de continuité dans la tristesse, ce qui rend le récit d'autant plus émouvant.
Un premier livre tout en finesse, bravo Darragh McKeon !
Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour ce roman dont le titre un peu énigmatique au départ prend son sens lors de la lecture. Un titre qui lui va très bien. Ce qui ne vous empêche pas d'aller jeter un coup d'œil du côté de Nitchevo si vous avez envie d'aller explorer les mystères de l'âme russe...
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Un premier roman impressionnant, coup de poing.

Avril 1986. Tchernobyl. Tous les personnages qui vont prendre vie pour nous auront un rapport avec cette catastrophe nucléaire et seront liés entre eux, d'une manière ou d'une autre.

Grigori, le chirurgien envoyé sur les lieux , est impuissant devant le désastre et furieux contre les autorités, qui n'ont pas su protéger la population. Maria, son ex-femme, séparée de lui par un lourd secret, et qui l'aime toujours, sera la dépositrice de son témoignage.

Il y a aussi Evgueni, le pianiste prodige de neuf ans , neveu de Maria, souffre-douleur d'autres garçons. Bien plus tard, il se confrontera aux souvenirs, à l'horreur qui avait été occultée. " Il observe les photos avec effroi et curiosité, ignorance et culpabilité. Tout cela, c'est son passé . Tout cela, c'est son pays."

Enfin Artiom, adolescent de treize ans, vivra en direct les radiations, et rencontrera Grigori, dans son errance, après son évacuation.

le style est d'une beauté sombre et flamboyante à la fois. Il rend bien l'obscurité liée à la mort, à l'effroi, à l'ignorance confrontée aux élans lumineux de vie, d'ardeur, de solidarité, d'humanité, qui germent, malgré le drame.

C'est un roman social puissant et terrible. Et nécessaire, pour ne pas oublier.
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En avril 1986 un terrible accident se déroule dans la centrale nucléaire de Tchernobyl. Alors que le monde aurait dû prendre conscience de la gravité de la situation, des hommes, des femmes, des familles entières continuent de vivre avec les radiations. A travers le regard de simples citoyens, spectateur de leurs liens qui se nouent, nous découvrons, impuissants, leurs difficultés à survivre...
Darragh McKeon possède une écriture hypnotique. Chaque page tournée nous entraîne un peu plus vite sur la suivante. Tout nous happe : l'histoire, les personnages, la violence et l'absurdité des gouvernants, l'incompréhension et la peur qu'engendrent le drame. C'est un roman fort et puissant, qui marque... Je n'ai qu'une hâte : lire le prochain roman de cet irlandais talentueux !!
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Remerciements:

Je tiens à remercier chaleureusement Babélio et sa Masse Critique, ainsi que les éditions Belfond pour cette lecture bouleversante!

Pourquoi je l'ai choisi:

J'avais très envie de découvrir un pan de l'Histoire sous forme romancée. Ce livre de la rentrée littéraire était tout indiqué!

Les personnages:

S'il est vrai que Maria, Grigori ou encore Evgueni étaient des personnages intéressants, j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher à eux. Il m'a manqué ce petit geste d'émotion, un petit côté un peu trop froid qui font qu'on passe à coté de ce lien. Ca n'enlève rien à la qualité du texte, mais j'aurais aimé avoir plus de connexion avec tous ses personnages.

Ce que j'ai ressenti…Une immense tristesse…

Le mot est faible: tristesse. J'ai ressenti une vague de désarroi devant cet évènement catastrophique qu'a été Tchernobyl. Les bras m'en sont tombés, quand on voit la gérance de cette catastrophe planétaire. J'ai pensé à cette image, de poussières reléguées sous le tapis, espérant qu'on n'y voient que du feu. Mais le feu, avait cette ampleur que jamais auparavant on avait vu, les conséquences pires que ce qu'on pouvait imaginer.

L'auteur nous transmet tout cela dans ses pages, cette envie d'étouffer cette explosion de la part du gouvernement, et rend hommage à ses tas d'innocents qui y sont morts, condamnés, par ses jeux de pouvoirs et d'incompétences politiques. C'est avec émotion et coeur serré qu'on plonge dans ses pages. L'impact de ses mots rend encore plus vibrante, la déferlante qu'on se prend en pleine poire, comme si elle reprenait vie une seconde fois.

Encore trop jeune à l'époque des faits et malgré tout ce qu'on peut entendre ça et là, j'ai fait beaucoup de recherches personnelles, grâce à cette lecture, sur cet évènement, et j'ai été contente de voir que l'auteur s'en tenait aux faits réels, essayait de nous donner derrière la fiction, la teneur d'une vérité effroyable. J'y ai vu une volonté de donner aux générations de maintenant, un regard nouveau, mais aussi un regard éclairé vers ce passé, pour que plus jamais un tel cataclysme arrive encore.



S'il est vrai que le sujet ne manque pas de noirceur, il y a une chose qui se dégage de ce livre: c'est la poésie qu'elle renferme. Milles explosions de couleurs et de sonorités vous abreuvent pour donner une beauté sans pareille. L'écriture de cet homme est belle, imagée, profonde, magnifique. J'ai apprécié de connaître sous ses mots, un site époustouflant: Les Sept Géants de l'Oural.



Nous sommes des masses liquides avec nos marées, nos tourbillons, nos courants sous-marins. p41

En bref, j'ai énormément apprécié cette lecture. La délicatesse de la plume en duel avec l'horreur de cette histoire. L'antagonisme permanent de la beauté qui côtoie toujours la laideur. Tout un monde de contraire sur une seule planète.

Ma note Plaisir de Lecture 8/10

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L'histoire d'un enfant, prodige de piano, d'un docteur qui se languit tout en essayant de sauver le plus de gens possibles, d'une femme qui tente de change le monde qui l'entoure, d'un garçon qui voit le monde des adultes proche est pourtant si loin... C'est ces histoires que racontent Darragh McKeon dans Tout ce qui est solide se dissout dans l'air, au milieu d'une centrale nucléaire qui explose. Un drame qui va sensiblement changer le monde. Ces vies qui se croisent, avec tant de douceur et pourtant tant d'horreur à cause d'une catastrophe nucléaire, celle de Tchernobyl, en avril 1986.
J'ai beaucoup aimé l'écriture poétique de McKeon, il aime se perdre dans les vies de ces personnages, dans le passé, dans le présent. Il raconte en fil rouge, ces vies détruites par des particules invisibles, ce communisme qui ronge un peuple oppressé. Remarquable livre sur le sujet pour un irlandais et avec une langue délicieuse, je regrette seulement quelques longueurs.
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Avril 1986, en URSS, à quelques kilomètres de la centrale nucléaire de Tchernobyl, plusieurs personnes vont voir leur destin se croiser. Evgueni est un garçon de 9 ans, jeune prodige pianiste mais martyrisé par certains camarades jaloux de son talent. Il vit avec sa mère et sa tante Maria, une ancienne journaliste qui a vu sa carrière brisée car ses articles déplaisaient au pouvoir. Désormais, tous trois vivent chichement. Grigori Ivanovitch est chirurgien mais sa vie va être complètement bouleversée car il est appelé en urgence en renfort après l'explosion de la centrale de Tchernobyl. Sur place, il va vite se rendre compte de l'insuffisance flagrante des mesures prises et de la dangerosité dramatique de la situation. Mais seul et menacé car il voulait avertir de ce qu'il a vu, Grigori n'a pas d'autre choix que se taire. Il va rencontrer Artiom, un adolescent de 13 ans qui a été évacué avec sa famille de leur village situé à proximité de la centrale. Il a perdu son père irradié suite à la catastrophe. Comment vivre dans de telles conditions et avec de telles menaces sanitaires ?

C'est le premier livre sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl que je lis. J'étais curieuse de le découvrir, n'ayant que d'assez vagues souvenirs de ce drame car j'étais trop jeune à l'époque.
Je m'attendais à un roman beaucoup plus consacré à la catastrophe elle-même et à ses conséquences immédiates alors qu'ici nous avons plusieurs thèmes traités : la musique, la liberté d'expression, les censures faites par le régime communiste… Certains de ces thèmes m'ont moins intéressée que d'autres et j'aurais vraiment préféré que cette oeuvre soit consacrée plus à Tchernobyl.
Certains passages m'ont fait frémir ou m'ont scandalisée comme l'abattage systématique des animaux de compagnie des habitants de Tchernobyl ou les malformations des enfants nés après la catastrophe. Je ne sais pas si on a vraiment évoqué tous ces aspects dans les médias mais vu la chappe de plomb à l'époque, bien évoquée dans ce roman, cela ne m'étonnerait guère qu'on ait tu bien des choses pour éviter la panique soviétique et même européenne. Cet aspect de censure m'a beaucoup intéressée également.
La couverture du roman évoque les paysages désertés autour de Tchernobyl, envahis sous la neige avec dans le fond un bâtiment abandonné et quelques vestiges de l'activité humaine. On ressent un sentiment d'isolement extrême, de silence total qui suscite l'angoisse.
Le titre mystérieux tout d'abord est dans le même ton, il suggère la mort de tout et tous ceux qui ont eu un lien avec Tchernobyl.
Ce roman m'a donné envie de me documenter davantage sur Tchernobyl, de lire peut-être des témoignages de personnes qui ont vécu le drame de près.
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L'histoire de la catastrophe de Tchernobyl et de ses suites est un mélange de récits dont l'auteur, américain, s'est très largement inspiré : le must des livres, films et série sur le sujet....
Je me suis tout de même attachée aux personnages, femmes - en particulier -, enfants et hommes qui luttent envers et contre tout (la négation, la bureaucratie, la maladie). L'amour (maternel, conjugal, de leur pays) leur permet de garder l'espoir en des jours meilleurs.
Le tableau de l'ex-URSS est des plus sombres, mais, qu'en serait-il si cela se produisait en France (d'ailleurs, il n'y a qu'à penser à Fukushima) ?
Les plus belles pages, à mon sens, sont celles qui concernent la musique (un jeune prodige fait partie des protagonistes).
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Moscou, avril 1986. Le jeune Evgueni, prodige du piano de neuf ans, prépare son entrée au Conservatoire, grâce au soutien de sa mère et sa tante, qui ne reculent devant aucune privation. Toujours à Moscou, Grigori, un chirurgien de talent, se complaît dans sa solitude. En Ukraine, un jeune garçon, Artiom, se lève de bon matin pour aller chasser pour la première fois avec son père.
Un premier roman irlandais qui se passe en Russie soviétique, un roman choral où les personnages ne sont pas trop nombreux, une situation dramatique qui suffirait à poser les bases d’un très bon roman, mais à laquelle l’écriture donne une force qui sort du commun, voici quelques mots qui pourraient définir ce livre.
Ce n’est pas un terme que j’emploie souvent, mais on peut dire que le roman est porté par un vrai souffle romanesque, qui emporte les personnages vers leur destin. Il s’agit dès les premières pages de la catastrophe de Tchernobyl, de son impact sur l’environnement et sur la population, maintenue dans l’ignorance totale par l’état soviétique qui ne veut pas admettre ses erreurs, mais aussi d’une histoire d’amour, des premiers soubresauts de la pérestroïka, et de l’avenir des enfants de Pripiat et de Moscou.
C’est un de ces romans où il faut se ménager de nombreuses pauses pour ne pas quitter son atmosphère, tout en faisant durer le plaisir du texte. Le style allie sobriété et poésie, et fait souvent affleurer l’émotion sans chercher à extirper des larmes à tout prix. Dire que l’auteur est tout jeune encore… Il dit avoir admiré Danseur de Colum McCann et s’être senti « autorisé » à écrire sur un pays qui n’est pas le sien grâce à ce roman.
J’applaudis en tout cas ce premier roman qui m’a emballée !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Je termine enfin cette lecture qui aura été difficile et que j'ai dû faire par étapes tellement elle aborde des sujets délicats, troublants et bouleversants.
Le récit s'étend d'avril 1986 à avril 2011 pour évoquer et illustrer les événements liés à la catastrophe de Tchernobil. Plusieurs destins de personnages sont mêlés de façon très adroite par l'auteur qui adopte un style superbe, fluide et recherché à la fois, des descriptions minutieuses et des réflexions intéressantes donnant une idée de ce qu'ont pu ressentir, peut-être, les gens ayant vécu cette période trouble et historique.
L'auteur peint ses personnages avec une grande pudeur et beaucoup de respect.

Ce récit m'a touchée, bouleversée plus d'une fois.
Il nous dévoile une partie sombre de l'humanité, ce dont certains hommes peuvent être capables. le pire comme le meilleur.

Je ne regrette pas de l'avoir lu, au contraire. Je le conseille même.
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